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Samedi 5 novembre

Commentaire de l’évangile du jour: « Si vous n’avez pas été dignes de confiance pour l’argent malhonnête, qui vous confiera le bien véritable ? » (Lc 16, 9-15)

Les trois textes de ce jour parlent d’argent : il est question dans la lettre de Saint Paul de « recettes et dépenses », de « bénéfice qui s’ajoute à notre compte » et de Dieu qui « comblera tous vos besoins selon sa richesse » mais le plus énigmatique, à première vue, est l’injonction de Jésus de « se faire des amis avec l’argent malhonnête ». Que Jésus nous invite au partage, et à la justice va de soi : « l’homme de bien a pitié, il partage », nous dit le psaume ; « il mène ses affaires avec droiture », « à pleines mains, il donne au pauvre ». Mais Jésus va plus loin et nous incite à être malins et rusés, mais en vue du Royaume des Cieux bien sûr. Je comprends cette expression « argent malhonnête » comme signifiant le monde matérialiste qui nous entoure et dont nous faisons immanquablement partie : la société de comsommation, l’attrait pour l’abondance, la dépendance que nous pouvons tous ressentir par rapport aux biens matériels, l’ambition financière, et à l’image que nous voulons donner. L’argent pour l’argent, en somme. Jésus nous invite à dépasser toute servitude par rapport à cet « argent malhonnête » pour entrer véritablement en relation et en amitié avec toute personne que nous pouvons recontrer dans des situations courantes où l’argent, le profit, les enjeux de pouvoir peuvent apparaître. Il nous invite à ne pas nous tromper de maître : « ce qui est prestigieux pour les gens est une chose abominable aux yeux de Dieu. » Que les questions matérielles ne nous fassent pas peur, mais qu’elles ne nous arrêtent pas : soyons capables de les dépasser, de continuer à servir Dieu à chaque occasion, d’œuvrer pour plus de justice sociale, de partage et d’entrer dans une vraie relation de fraternité avec les autres : ceux-ci, une fois au Ciel, nous accueilleront dans « les demeures éternelles », dans une éternité où l’argent et tout ce qui lui est lié en matière d’inégalités auront disparu. C’est bien la preuve que l’amitié, l’amour pour les autres sont plus forts que nos monnaies et que les biens dont Dieu veut nous combler ont infiniement plus de valeur que les biens matériels qui nous entourent et qui nous font envie. Si nous sommes dignes de confiance pour une moindre chose d’ordre matériel (gagner sa vie honnêtement, faire correctement son travail, rendre un service avec soin, utiliser son argent pour le bénéfice des autres, etc…), nous le serons aussi pour les bien plus grandes œuvres que Dieu veut nous confier, en bons ouvriers de sa vigne.

« Cherchez d’abord le Royaume des Cieux et sa justice, et le reste vous sera donné par surcroît » (Matthieu 6, 33).

                                                                                              Elisabeth SEYVE

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