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Lundi 31 octobre

Commentaire de l’évangile du jour: « N’invite pas tes amis ; invite des pauvres, des estropiés » (Lc 14, 12-14)

Serions-nous prêts, aujourd’hui, à appliquer au pied de la lettre cette invitation de Jésus adressée au chef pharisien ? Jésus ne nous le commande pas mais nous laisse le choix. Je crois qu’il nous invite à deux choses dans cette parole : à l’ouverture et à l’humilité.

La tentation de manger, de festoyer, et plus généralement de nous regrouper avec des gens qui nous sont familiers est grande, elle est facile, presque naturelle. L’homogénéité sociale n’est d’ailleurs pas mauvaise en soi. Mais le Christ nous invite à autre chose. « Il te faut dépasser les catégories, savoir quitter l’atmosphère que tu aimes, ouvrir ta vie à ceux qui n’ont rien à te rendre, ni service, ni compréhension, ni amitié, ni gratitude ». Jésus nous invite à nous ouvrir à la différence de l’autre, à celui qui, à première vue, n’a rien à nous apporter, aussi bien matériellement que spirituellement. Ce pauvre, cet être qui ne nous ressemble point, peut prendre différents visages dans nos vies personnelles : un sans abri, une personne réfugiée, un proche qui ne partage pas nos valeurs, notre foi… A nous de chercher au fond de notre cœur.

Jésus nous pousse à nous laisser déstabiliser. Loin de prôner la charité pour l’affamé, la bonne action pour le pauvre, Il nous invite à la vraie rencontre, en vérité. Il nous veut libre, délaissant nos attentes et nos exigences dans nos relations quotidiennes avec les autres.

Cela me fait penser à St François d’Assise, qui lors de sa conversion se laisse déstabiliser lors de la rencontre avec le lépreux. Tout les oppose et pourtant ils vivent quelque chose de l’ordre de la vraie rencontre, sans don en retour. François se laisse désarmer, quitte son monde de faux semblants. Car la vraie richesse n’est pas dans les présents et les cadeaux matériels de l’autre mais dans la relation. Et en terme de relation, nous sommes tous logés à la même enseigne, tous pauvres de n’être pas assez attentifs les uns pour les autres.

C’est sûrement de cette manière que Dieu nous invite à Sa suite. Dieu se donne et n’attend rien en retour. Il n’est pas dans la réciprocité. Pour entrer en relation avec Lui, intéressons-nous plus à Lui qu’à ce qu’il nous donne ou pourrait nous donner. Il nous veut humblement présent à Lui, rien de plus. Vaste programme je trouve, que de cultiver cette humble qualité de présence.

Dans nos quotidiens, rencontrer l’autre les mains ouvertes, sans exigence ni contrepartie, c’est ouvrir les mains pour accueillir Dieu qui se donne. Comme Jésus en son temps, invitons et laissons nous inviter par chacun des hommes et des femmes qui composent notre humanité.

Antoine MOREL

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