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Lundi 3 octobre

Commentaire de l’évangile du jour: « Qui est mon prochain ? » (Lc 10, 25-37)

Qui est mon prochain ? A cette question posée par un maître de la loi, Jésus répond avec la parabole du bon Samaritain. Le Lévitique nous l’avait annoncé : Chacun de vous doit aimer son prochain comme lui-même. (Lv 19,18). Le prochain peut désigner un frère, un ami, un collègue ou un concitoyen. Considérer un opposant ou un adversaire, comme son prochain, est plus difficile. C’est pourtant le cas, dans cette parabole, où les Samaritains sont considérés par les Juifs comme des ennemis, pour des raisons historiques (2R 17, 24-41) et religieuses (Jn 4,20). Ironie de l’histoire, c’est bien l’un de ces Samaritains, détestés par les Juifs, qui s’est comporté en enfant de Dieu. En effet, aimez vos ennemis, faites-leur du bien et prêtez sans rien espérer recevoir en retour. Vous obtiendrez une grande récompense et vous serez les fils du Dieu très-haut (Lc 6, 35).

Le prochain n’est pas seulement l’ami ou l’ennemi. Le prochain est aussi moi-même. Tu aimeras ton prochain comme toi-même, nous rappelle cet évangile. Chacun de nous peut s’identifier à cet homme, laissé à demi-mort, au bord du chemin, par des événements ou des circonstances de la vie. Jésus pourrait être le bon samaritain de l’homme, comme le formule joliment le pape François. Venu sur terre pour annoncer et réaliser le Salut pour tous les hommes, Jésus-Christ prête attention aux blessés, dans leur corps et dans leur esprit. Il est le médecin des âmes et des corps, le vrai sauveur qui soigne et guérit. Ce ne sont pas les biens portants qui ont besoin de médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler les justes à la pénitence, mais les pécheurs, nous rappelle encore Luc (Lc 5, 31-32).

A demi-mort, ou à demi vivant, nous le sommes lorsque nous nous coupons de la Source, celle du Père. Quiconque boit de cette eau aura encore soif ; mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura jamais soif, et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle (Jn 4, 13-14), dit Jésus à la Samaritaine. Se couper de ses racines divines fait tomber l’homme dans le multiple et la dispersion. Dieu seul a la Vie, lui seul est source de toute vie et boire à d’autres sources conduit à s’abreuver à la mort. Jésus nous invite à sortir de nos tombeaux, en relisant l’évangile de Lazare, ami de Jésus, qui personnifie chacun de nous et toute l’humanité ! Celui que Jésus aimait (Jn 11, 3), c’est moi !

Quel chemin prend cet homme qui descendait de Jérusalem à Jéricho lorsque des brigands l’attaquèrent, lui prirent tout ce qu’il avait et s’en allèrent en le laissant à demi-mort ? Peut-être s’est-il égaré, prenant une mauvaise direction pour aboutir sur une route propice aux dangers et aux embuscades ? L’homme quitte en effet Jérusalem, la Ville Sainte, pour Jéricho, qui représente le monde et ses dangers. Aussi, il est important de suivre Jésus car lui seul est le chemin, la vérité et la vie (Jn 14, 6).

Enfin, l’évangile de ce jour peut s’éclairer avec l’évangile de Mathieu (Mt 19, 16) où un jeune homme riche s’approche de Jésus et lui demande : Maître, que dois-je faire pour avoir la Vie éternelle ? et Jésus de répondre : Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements. Comme le remarque le Petit Prince, l’essentiel est invisible pour les yeux. Absorbés par les réalités de l’existence, nous pouvons passer à côté de l’essentiel et de la vie. En répondant au jeune homme riche : entrer dans la vie, Jésus veut signifier que l’existence n’est pas la vie mais le seuil de la vie. Le Christ nous propose d’entrer dans la vie, ou naître d’en haut, en participant dès aujourd’hui à la vie éternelle. L’accès à cette vie dépend avant tout de notre désir et relève de notre liberté. Si tu veux entrer dans la vie. Tirés du néant, nous avons été amenés à cette existence dans laquelle nous sommes invités à exprimer notre liberté. Dans le Deutéronome, Dieu met l’homme face à un choix : Vois, je mets aujourd’hui devant toi la vie et le bien, la mort et le mal (Dt 30,15). Nous sommes donc libres d’emprunter ce chemin de vie, qui nécessite une relation authentique avec les autres, comme le bon Samaritain, saisi de compassion, secourt l’homme blessé.

Ce choix nous invite à la vigilance. Il nous conduit à nous adresser sans cesse au Seigneur, comme nous y appelle le psalmiste, en priant : Vois si je prends le chemin des idoles et conduis-moi sur le chemin d’éternité. (Ps 138, 24).

Hugues Duwig

 

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