Soutenir l'Eglise
Trouver ma paroisse
Espace Membres

Lundi 6 juin 2022

Commentaire de l’évangile du jour (Jn 19, 25-34) : Du sang et de l’eau

Du sang et de l’eau. C’est par ces mots que se conclue l’évangile de ce jour. On pourrait ajouter du sang et des larmes ! La Vierge Marie, Mère de l’Eglise, fêtée en ce jour, est là, près de la croix. Jésus meurt sous ses yeux, crucifié. Alors que les soldats brisent les jambes des larrons, on perce le côté de Jésus d’où sort du sang et de l’eau.

Le sang, d’abord, évoque la prière eucharistique : Ceci est la coupe de mon Sang, le Sang de l’Alliance nouvelle et éternelle qui sera versé pour vous et pour la multitude en rémission des péchés. Cette formule liturgique rappelle l’histoire biblique et son récit de l’Alliance sans cesse offerte par Dieu et souvent rompue par l’homme. Cette Alliance Nouvelle n’est plus seulement gravée dans la pierre mais s’inscrit dans le cœur. Je mettrai ma Loi au fond de leur être et je l’écrirai dans leur cœur (Jr 31, 33).

L’eau, ensuite, symbolise le baptême. A l’époque de Jésus, les eaux représentaient un milieu dangereux où l’on pouvait mourir. C’est cela que Jésus choisit de vivre en s’immergeant avec nous dans les eaux de la mort, pour en ressortir vivant et nous entraîner avec Lui.

Si le grain de blé ne tombe en terre et ne meure, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruits. (Jn 12,24). Un grain de blé renferme une force vitale. Tant que la graine reste entière, la vie, qui est en elle, reste confinée.  Elle doit donc tomber et mourir pour que l’enveloppe extérieure soit brisée et s’ouvre. Ce n’est que de cette manière que la vie, contenue dans la semence, peut être libérée et porter du fruit. Il en est de même pour Jésus, qui, en mourant sur la croix, transmet la Vie éternelle à tous ceux qui croient en Lui car celui qui croit en Jésus, même s’il meurt, passe de la mort à la vie. Alors, loué sois-Tu, mon Seigneur, pour notre sœur la Mort corporelle ajoute Saint François, dans le Cantique des Créatures.

N’oublions pas, en effet, notre sœur la mort. Additionner nos jours nous aide à prendre conscience que beaucoup ont déjà été engloutis par la mort et que ceux qu’ils nous restent à vivre vont subir le même sort. Apprends-nous à compter nos jours et nous atteindrons la sagesse du cœur. (Ps 90,12). Vivre et mourir s’entremêlent comme les fils d’un même tissu. Vie et mort sont inséparables, l’une dans l’autre, comme les temps forts et faibles inclus   dans un rythme musical. Nous connaissons la mort en permanence car tout change à tout instant. Ce qui était hier, est mort et ce qui est aujourd’hui est nouveau. Le Christ est notre Pâque (1 Co 5,7). Jésus, le Chemin, nous fait passer de la mort à la vie et ce passage se réalise au moment de notre baptême. Comme le ruisseau n’existe que par sa source, nous sommes invités à naître à notre véritable identité qui est divine. Libérés de nous-mêmes et de nos egos, nous naîtrons nouvelles créatures (Ga 6,15). L’image du grain de blé nous le rappelle, le Christ n’écarte pas la mort, il la transforme en vie. Ainsi, ce n’est plus moi qui vis, mais c’est le Christ qui vit en moi. (Ga 2,20).

On retrouve encore du sang et de l’eau juste avant l’Eucharistie, dans la préparation des dons : Comme cette eau se mêle au vin pour le sacrement de l’Alliance, puissions-vous être unis à la divinité de Celui qui a pris notre humanité. Alors, unissons-nous au Seigneur car l’hymne pascal souligne que ton cœur, Jésus, est la source d’où coule l’eau de la grâce, alléluia, alléluia !

Hugues Duwig

Partager