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Lundi 2 mai

Commentaire de l’évangile du jour : « Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle » (Jn 6, 22-29)

L’évangile du jour illustre cette prophétie d’Isaïe : Pourquoi dépenser votre argent pour ce qui ne nourrit pas, vous fatiguer pour ce qui ne rassasie pas ? Ecoutez-moi bien, et vous mangerez de bonnes choses, vous vous régalerez de viandes savoureuses ! Prêtez l’oreille ! Venez à moi ! Ecoutez et vous vivrez ! (Is 55,2-3).

Après la multiplication des pains, la foule cherche Jésus car la faim la tenaille à nouveau. Jésus les invite alors à travailler non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle. Lui qui a expérimenté la faim dans le désert, Jésus sait combien la nourriture est nécessaire à l’homme qui doit s’alimenter régulièrement pour vivre. Ce besoin fondamental s’inscrit dans sa nature.

Alors quelle est cette nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle ?

Cette nourriture, c’est Jésus lui-même, Pain de Vie, descendu du ciel, qui se donne en nourriture dans l’Eucharistie. Le Seigneur nous invite à nourrir notre vie de sa personne et à aimer Dieu, notre prochain et nous-même, de tout notre cœur. Jésus ajoute : Ma chair est vraie nourriture et mon sang vraie boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui. (Jn 6, 56). Dans une de ses conférences, François Varillon précise que l’Eucharistie est la récapitulation de tout, le point à partir duquel toutes les lignes divergent et vers lequel elles convergent. C’est l’unité de Dieu et de l’homme dans le Christ ; du passé, du présent et de l’avenir ; de l’accueil et du don ; de la mort et de la vie. Devant ce mystère, Jésus n’est pas seulement un modèle à imiter depuis l’extérieur. Nous sommes invités à lui donner une place toujours plus grande à l’intérieur, dans nos cœurs.

Cette nourriture qui demeure, nous la puisons aussi dans les Saintes Ecritures. En effet, l’homme ne vit pas seulement de pain mais de toute Parole qui sort de la bouche de Dieu (Mt 4,4). La Bible est une vraie nourriture. Comme dans un repas, la Parole se donne à manger. Goutez et voyez : le Seigneur est bon (Ps 33,9). Pour se nourrir des Ecritures, il faut se mettre à table avec régularité, gouter la Parole avec assiduité, la manger et l’assimiler avec persévérance. La douceur de la Parole de Dieu est souvent comparée à celle du miel. Quelle est douce à mon palais ta promesse : le miel a moins de saveur dans ma bouche ! (Ps 118,103). Croire cela, c’est se nourrir d’une Parole qui fortifie et renouvelle. Le prophète Ezéchiel ajoute : Nourris ton ventre, remplis tes entrailles de ce rouleau que je te donne : je le mangeai : il fut dans ma bouche d’une douceur de miel. (Ez 3,3). Cette habitude a toujours été au cœur de la vie des Pères du désert qui aimaient tant la Bible qu’ils apprenaient par cœur de nombreux passages, de façon à les ressasser continuellement. Cette répétition les aidait  à acquérir l’Esprit du Seigneur, sa façon d’être, de penser et d’agir. A force de s’imprégner de la Parole, ils pensaient par Elle et le Verbe devenait chair en eux. Cette nourriture qui demeure facilite la rencontre personnelle avec le Seigneur. Au contact de la Parole de Dieu, Moïse en fait l’expérience en descendant de la montagne : la peau de son visage était devenue rayonnante (Ex 34, 29).

L’évangile du jour se termine par une question posée à Jésus : que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? et Jésus de répondre : L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en Celui qu’il a envoyé. Croire est donc une œuvre. Si la foi de l’homme est enracinée dans le Christ, les œuvres suivront. Jésus précisera un peu plus tard : Nul ne peut venir à moi si le Père qui m’a envoyé ne l’attire (Jn 6,44). La foi en Jésus est donc un don de Dieu. Pour ce cadeau inestimable, Bénis le Seigneur, ô mon âme car la terre se rassasie du fruit de tes œuvres (Ps 103, 1 et 13) Oui, la foi est un cadeau du Ciel qui me conduit à proclamer Sa louange : Comme pour un festin, je serai rassasié ; la joie sur les lèvres, je dirai ta louange (Ps 62,6).

Hugues Duwig

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