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Jeudi 07 mars

Méditation de l’évangile du jour« Celui qui n’est pas avec moi est contre moi » (Lc 11, 14-23)

L’exorcisme opéré par Jésus dans l’évangile de ce jour permet de redonner la parole à un homme affligé d’un mutisme occasionné par un démon. Ce geste va susciter une double critique : les uns le traitent de Béelzéboul et les autres réclament un signe venant du ciel de sa part pour le mettre à l’épreuve. Les détracteurs de Jésus l’accusent d’user de pouvoirs démoniaques pour réussir ses exorcismes. Mais Jésus récuse l’accusation d’exorcisme accompli par Béelzéboul. Il montre plutôt que la division conduit à la destruction et Satan ne peut le tolérer dans ses propres rangs. C’est donc Dieu qui est le véritable acteur dans les exorcismes opérés par lui et par les disciples de ses accusateurs.

L’originalité des exorcismes de Jésus est affirmée dans les versets 20 à 23. Il s’agit d’abord du « doigt de Dieu ». Cette expression trouve son origine en Ex 8,15. Elle désigne l’intervention concrète et directe de Dieu dans le monde. Ensuite il y a le je de « j’expulse les démons ». Ce je solennel de Jésus montre que c’est par son action puissante que le Règne de Dieu vient jusqu’à ses interlocuteurs. L’argument suprême qui montre donc que Jésus n’agit pas au nom de Satan, c’est que sa prédication porte sur le Règne de Dieu, ce qui est tout le contraire d’une apostasie. Ce Règne qui est l’action agissante de Dieu n’est plus seulement à venir pour ceux qui entourent Jésus, œuvre parmi eux sous leurs yeux. Pour le concrétiser, Jésus donne une parabole qui exprime sa victoire sur Satan.

L’acte prodigieux posé par Jésus suscite deux réactions contradictoires : l’admiration d’une partie de la foule et le refus de certains de reconnaître le miracle. La personne de Jésus et son évangile appellent toujours donc à un choix pour ou contre. C’est ce qu’exprime la conclusion du texte évangélique de ce jour : « Celui qui n’est pas avec moi est contre moi ;
celui qui ne rassemble pas avec moi disperse.
»

Le temps de carême nous invite à faire des choix pour progresser sur notre chemin de sainteté. La Parole de Dieu nous propose en ce jour de faire le choix entre deux forces : celle de Dieu et celle de Béelzéboul, ainsi qu’un choix face à deux attitudes : celle « avec » ou « celle » contre Jésus. Celui qui refuse de choisir Jésus reste dans l’aveuglement, signe des ténèbres. Par contre celui qui choisit le Christ reste dans la lumière, car « Dieu est lumière ; en lui, il n’y a pas de ténèbres. » (1Jn 1,5). Pour ou contre, lumière ou ténèbres ? Il s’agit de bien choisir « son camp ». Jésus ne parle ni de croire en lui, ni même de l’aimer, mais « d’être » avec lui, d’être uni à lui, d’être dans la lumière. Il n’y a que dans cet « être avec lui » que nous pouvons vivre le rassemblement, l’unification et la reconnaissance, tandis qu’être « contre lui » disperse, divise, condamne à l’errance.

Entrons dans ce chemin d’alliance qui oriente notre cœur vers la lumière, nous relie les uns aux autres, donne tout son sens à notre agir, nous transforme en êtres d’action de grâce conscients d’avoir tout reçu.

P. Athanase Belei

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