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Mardi 22 Mars

Commentaire de l’Evangile du jour : « C’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère » (Mt 18, 21-35)

Le passage biblique offert à notre médiation aujourd’hui est le dernier extrait du discours sur l’Église dans l’évangile de Matthieu. Lui seul rapporte cette parabole dont le Pape François disait lors de l’Angélus du 17 sept. 2017, qu’elle « nous offre un enseignement sur le pardon, qui ne nie pas le tort subi, mais reconnaît que l’être humain, créé à l’image de Dieu, est toujours plus grand que le mal qu’il commet. » Merci au chanteur Vianney de nous partager l’expérience forte qu’il a vécu récemment et de témoigner avec ses mots, accessibles à tous, sur les réseaux sociaux, partageant ainsi largement, au-delà des cercles chrétiens, son approche du pardon dans l’ordinaire du quotidien ! La notion du pardon reste intemporelle et universelle.

Resituons le contexte des versets 21-35 : À l’époque de Jésus, une coutume religieuse recommandait de ne pas pardonner au-delà de trois fois à un même individu. Pierre rompt les traditions en proposant de pardonner jusqu’à sept fois ! Chiffre symbolique ! Pierre fait preuve d’un élan de générosité, certes… mais Jésus lui donne une réponse étonnante, il l’invite à pardonner soixante-dix fois sept fois. Cette expression nous renvoie au livre de la Genèse, ch 4, v 23-24 relatant que Lémek était un descendant de Caïn. Dieu avait promis à Caïn que si quelqu’un le tuait, il serait vengé sept fois. Dans un chant de vengeance, Lémek décrètait : « Si Caïn doit être vengé sept fois, Lémek le sera soixante-dix fois sept fois ! »

Jésus propose la démesure, celle du pardon illimité. Celui dont Dieu nous gratifie chacune et chacun, aujourd’hui comme hier, car oui, c’est ainsi que le Seigneur nous aime : « Je vous ai remis toute cette dette…» et ce jusqu’à la fin des temps…

Les versets du jour n’entrent-ils pas en résonnance avec les paroles du Notre Père : « Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés » ?

Nous savons que le pardon n’est jamais facile… il est grâce de Dieu. L’actualité nous interpelle : Procès des responsables des attentats du Bataclan, du meurtrier du Père Hamel, journée de prière pour les personnes victimes d’abus en Eglise… Demain c’est Vladimir Poutine qui aura à répondre de ses crimes devant la justice humaine… Comme il doit être difficile d’accorder son pardon dans de telles épreuves !

« On a trop souvent fait du pardon un but, alors que ce n´est qu´une étape sur le chemin. Et s´il s´agissait plutôt de tourner la page pour pouvoir enfin se libérer ? Et s´il suffisait d´assumer nos blessures bien plus que d´en obtenir une impossible réparation ? Lytta Basset partage dans son livre « Au-delà du pardon » les grandes étapes de ce douloureux mais incontournable travail de pacification avec le passé et le mal subi. L´auteur part de la fêlure ressentie, évoque les freins et prétextes entravant la démarche du pardon, et parfois même le déni d´une souffrance passée… or sans blessure reconnue, il n´y a pas de chemin de guérison possible. Lytta Basset, pas à pas, en s´appuyant toujours sur des personnages ou des épisodes bibliques, invite chaque lecteur à suivre une trajectoire de renouveau pour s´accepter et s´aimer, tout blessé qu’il soit. Alors la distance transforme le regard, et une unité intérieure se fait jour. »

Il n’y a pas de limite au nombre de fois où nous sommes appelés à pardonner (à être miséricordieux). C’est un des aspects les plus exigeants du message du Christ. Cependant le pardon est une grâce (un don) pour celui qui l’offre et pour celui qui le reçoit. Pardonner peut être très difficile. C.S.Lewis a écrit : « Tous disent que pardonner est une bonne idée, jusqu’à ce qu’eux-mêmes aient à pardonner quelque chose »… Mais quand je ne pardonne pas, je suis prisonnier du mal qui m’a été fait. Je ne peux pas aller de l’avant. Comment suis-je libre? Ou bien suis-je prisonnier de mes ressentiments ?

Si nous devons être prêts à pardonner soixante-dix fois, nous devons aussi être prêts à demander pardon, et croire que nous pouvons être pardonnés soixante-dix fois sept fois. Est-ce que je reçois et accorde le pardon dans mes relations avec d’autres, ou est-ce rare dans ma vie?

Pardon Seigneur pour toutes les fois où je ne fais pas ta volonté !

Invite-moi Seigneur à vivre le sacrement de la Réconciliation comme une étape vivifiante au cours de ma marche vers Pâques.

Merci Seigneur de me pardonner sans cesse, je t’en prie, fais-moi la grâce dans les jours qui viennent de pardonner à une personne qui m’a offensée et donne moi l’humilité et l’audace de demander pardon à une personne que j’ai moi-même offensée !

 

Danielle Schuck

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