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Mardi 8 mars

Commentaire de l’évangile du jour: « Vous donc, priez ainsi » (Mt 6, 7-15)

Voici, nous y sommes, c’est le Carême. Comme chaque année, nous sommes invités à cheminer vers Pâques, aidés de notre bâton de marche à trois pieds : prière, jeûne, aumône. Et voilà, déjà, mon pied bute sur un écueil. Prière. Prière de demande, de supplication. Prière universelle : ces deux mots me plongent dans des abîmes d’angoisse.

J’ai un très mauvais souvenir des quelques occasions où, contrainte et forcée, j’ai dû m’atteler à la rédaction d’une prière universelle : longs moments passés devant la feuille blanche, recherche désespérée d’idées, énervement devant mon incapacité à trouver les mots justes, sensation d’être d’une concision extrême – voire carrément lapidaire. Je ne sais pas quoi demander. Je n’ose pas demander. De nombreux scrupules me paralysent, le stylo à la main : ce que je souhaite est-il bon, légitime, juste ? Ce désir ne va-t-il pas l’encontre du désir d’un autre, plus méritant que moi ? Et si cette attente contrariait les desseins de Dieu ? D’une façon plus générale, ces mêmes questions me tracassent et me handicapent dans ma prière personnelle – autant dire que le souci est récurrent !

Et pourtant, dans la Bible, les encouragements à la prière ne manquent pas ! D’autres ne doivent pas être perturbés par de tels nœuds à l’esprit, puisque, et c’est heureux, les rédacteurs de PU ne manquent pas !

Bienheureuse liturgie, qui, ce jour, apporte une solution à mon problème. Je la trouve dans l’Evangile : « Votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant même que vous l’ayez demandé », et plus loin : « Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ». La synthèse de l’esprit de ces deux formules me permettra de libeller désormais ainsi mes demandes : « Seigneur, tu sais ce dont j’ai besoin. Merci de me le donner ». Je ne pense pas avoir une grande carrière de rédactrice de prière universelle devant moi… Tant pis !

J’ai aujourd’hui la profonde joie d’avoir expérimenté personnellement les trois textes de la messe : « Le Seigneur entend ceux qui l’appellent : de toutes leurs angoisses, il les délivre » (Ps 33, 18-19), et « ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat ».

Marie Julie Leheup

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