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Dimanche 6 février 2022, 5e dimanche du temps ordinaire année C

Commentaire de la première lecture : « Me voici : envoie-moi ! » (Is 6, 1-2a.3-8)

On peut être un familier de Dieu, ou pour le moins quelqu’un qui pense avoir une petite expérience de lui, mais cette proximité ne rend pas les choses plus simples. Le prophète Isaïe en fait ici l’expérience abyssale. Que faire, que dire, comment se comporter devant Dieu ?

Les images grandioses et quelque peu écrasantes de majesté divine qu’Isaïe nous rapporte ne sont pas d’abord là pour nous établir dans une peur infinie devant Dieu, mais elles peuvent nous faire prendre conscience de la différence incommensurable entre ce Dieu Créateur et Sauveur d’une part et sa création avec en son cœur l’humanité d’autre part.

La légitime frayeur qui envahit Isaïe est bien légitime, si on la place à un niveau humain. Toutes nos tentatives resteront bien dérisoires devant l’œuvre et la majesté divines. L’expérience de cette radicale inadéquation ne peut aboutir qu’à un constat d’échec et d’incapacité du côté humain, et c’est bien ce qu’énonce Isaïe quand il s’écrit : « Malheur à moi ! je suis perdu, car je suis un homme aux lèvres impures… »

Et c’est au cœur de son désarroi qu’il est rejoint par Dieu, lui seul, à travers son ange est capable de l’établir auprès de lui, de le rendre juste, de le justifier pour qu’il puisse non seulement entrer en relation avec Dieu, mais accueillir la mission donnée par le Seigneur et lui répondre.

Comme Isaïe, repérons que c’est le Seigneur seul qui nous fait grâce, c’est-à-dire qui nous rend capable de nous tenir en sa présence. Ainsi nous pourrons l’entendre nous appeler pour nous envoyer. Et notre réponse ne sera pas simplement appuyée sur nos propres forces mais bien sur le souffle de l’Esprit qui a fait sa demeure en nous.

Abbé Pierre Guerigen

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