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Dimanche 6 juin

Méditation autour de l’évangile du jour : « Ceci est mon corps, ceci est mon sang » (Mc 14, 12-16.22-26)

J’ai fait sourire le pape. C’était en juin 2006, et il s’appelait Benoît XVI. Rassurez-vous, je suis bien en lien avec le thème de l’évangile, même si je vous raconte ma vie. Avec le thème de la fête que nous célébrons aussi : la fête du Saint Sacrement.

C’était d’ailleurs pour la fête du saint-sacrement, célébrée à Rome le jeudi. Chaque année, le pape présidait une grande procession entre les basiliques St Jean du Latran et Ste Marie Majeure. Tout au long de la route, les habitant dressent des autels pour Jésus présent dans le saint sacrement. Et forcément, arrivé à Rome depuis quelques mois, j’ai voulu, avec un confrère luxembourgeois, vivre cette célébration.

Après ce beau temps de prière, en rentrant, seuls dans une rue, nous voyons les motards arriver, et bloquer les rues adjacentes. Instantanément, nous comprenons que la voiture qui ramène le pape au Vatican va passer. Et je dégaine l’appareil photo… Une moto passe, ouvrant la voie, avec une voiture aux vitre fumées, que je m’empresse de photographier abondamment, en la suivant (d’ailleurs vous avez pu remarquer que la photo était floue en plus – c’était en 2006). Et du coin de l’œil, je remarque la voiture suivante, avec la vitre ouverte, et le pape qui nous regarde, souriant, presque moqueur de cet imbécile qui photographie la mauvaise voiture.

Si je vous raconte été épisode peu glorieux, c’est qu’il dit quelque chose de cette fête que nous célébrons. On a parfois le regard tellement braqué sur ce qu’on attend qu’on ne voit pas le plus important, l’essentiel.

En l’occurrence, lors de la messe, on est focalisé sur l’hostie, au point d’oublier Dieu présent dans sa Parole, dans son Corps qu’est l’Assemblée. Et quand le prête dit les paroles, d’une manière « quasi magique », l’hostie devient le Corps du Christ et le vin le Sang du Christ. Le Saint Sacrement est là !

Mais qui est là ? Les paroles de Jésus lui-même nous disent qu’il s’agit de son Corps, de son Sang. Mais n’est-ce que le Corps, le Sang ? Ou bien s’agit-il du Corps vivant ? De Jésus lui-même, ressuscité et présent parmi nous d’une manière si spéciale ? Pourtant on ne voit qu’une hostie, dans laquelle on place Dieu. On a le regard qui parfois nous trompe, on regarde à côté… comme moi avec la voiture du pape !

C’est là que je veux vous emmener : Qu’est-ce que le Saint-Sacrement ? Une hostie inerte dans laquelle on « emprisonne », on « place » Dieu ? D’ailleurs, une fois qu’on a dit ça, qui est Dieu ? Le créateur, une guide ?

Pour moi, ce Saint Sacrement, c’est Jésus vivant, c’est l’amour qui se donne totalement à nous. Et c’est à chaque fois que je célèbre la messe une douleur que de rompre l’hostie, avant la distribution de la communion : Je casse le Corps du Christ, je brise cette vie qui se donne, qui s’offre à moi, à nous. Il n’y a pas qu’un Corps, mais une vie… C’est le sens de parler de Corps et de Sang du Christ, car le corps est ainsi irrigué, vivant. Oui, en entandnt les paroels de Jésus, ne nous trompons pas : C’est bien lui, totalement présent, vivant, qui est là, au milieu de nous. C’est Jésus qui vient nous redire qu’il nous aime, qu’il est prêt à tout par amour pour nous, qu’il nous aime au point de donner une fois de plus sa vie pour nous… Ce n’est pas magnifique ça ? Avouez que ça vaut parfois le cas de regarder plus loin que le bout de la lorgnette, de ne pas se tromper de voiture ?

Stéphane Jourdain

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