Queuleu-Plantières

8 mai 2022 – 4e Dimanche de Pâques

Les croyants sont-ils des moutons ?

Mêêê, pas du tout !

J’ai toujours été touché par le vitrail central du chœur de la petite église de campagne de mon enfance, sise au cœur de la campagne tourangelle, entre Azay-le-Rideau et Villandry : l’église St Pierre de Druye. C’est un simple vitrail qui donne à contempler le Christ Bon berger, portant sur ses épaules un agneau. Petit garçon, à la messe, durant les savantes homélies du curé, j’aimais à trouver quelques distractions en imaginant comment imiter Jésus. Ainsi, par jeu et par défi peut-être, l’idée me vint un jour, « pour faire comme Jésus », faute de mouton, d’utiliser un chat. L’expérience spirituelle tourna court quand à peine posé sur mes épaules, le félin se mit à cracher et me labourer le cou et les joues… ce qui me valut une forte réprimande de ma chère maman et le martyre d’endurer le coton alcoolisé pour désinfecter les plaies. Parfois la vie spirituelle ne manque pas de piquant.

Faut-il voir dans ce cruel épisode, les prémices de ma future vocation sacerdotale. N’exagérons pas. Toutefois, je peux affirmer, par expérience que, très jeune, j’ai expérimenté la difficulté d’être un bon berger comme Jésus. « Experto crede Philippus » (Crois-en Philippe qui le sait par expérience). Il reste qu’une fois ordonné prêtre, la rigueur dans l’exercice du ministère ne s’est pas fait attendre et qu’elle dure encore. « Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent ». Pas toujours. Parfois mes paroissiens écoutent d’autres sirènes et suivent d’autres chemins. « Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, et personne ne les arrachera de ma main. » J’essaye de donner tout ce que je peux à mes paroissiens, mais la vie éternelle, ça, il n’y a que Jésus qui peut la donner, et heureusement.

Jésus ressuscité veut nous donner la vie éternelle. C’est là son désir le plus fort. Il souhaite partager avec nous la victoire de Pâques : celle de la vie sur la mort. C’est à la voix, à la Parole, que nous le reconnaîtrons, comme Marie de Magdala au matin de Pâques, dans le jardin, près du tombeau.

 Père Philippe BOISSÉ