Queuleu-Plantières

4 octobre 2020 – 27ͤ Dimanche du temps ordinaire

Une vigne à cultiver

Toute la Bible est remplie de cette comparaison : Dieu s’est choisi un peuple, Israël, c’est sa vigne. Il en attendait de beaux fruits : résultats décevants. Il attendait justice et fraternité : voici injustice et cris de détresse.

Bien sûr, quand j’écoute attentivement cette parabole connue sous le nom des « vignerons homicides », je peux me dire « ce sont les chefs du peuple, les responsables, qui sont visés, pas moi » et me sentir dégagé de ce jugement.

Beaucoup dans le passé, ont fait une autre interprétation : cette nouvelle collectivité « d’autres vignerons », c’est l’Eglise, qui remplace l’Israël indigne rejetant Jésus. L’expression « Eglise, nouvel Israël », parfois employée, est à la fois cruelle et théologiquement fausse. Cette erreur théologique s’appelle : « théologie de la substitution ».

• Cruelle : au moment où les juifs, nos frères ainés, ont célébré Yom-Kippour dimanche dernier et le début de Soukkot (la fête des tentes) ce 2 octobre, nous nous rappelons quelles conséquences dramatiques a eu cette idée du « juif déicide » jusque dans un passé récent.
• Théologiquement fausse : St Paul écrit que « les dons et l’appel de Dieu sont sans repentance », irrévocables (Rm 11₂₉), et que la vocation-mission d’Israël n’est pas terminée. Matthieu veut rappeler à ses lecteurs que cette Eglise des années 80, qu’ils sont eux-mêmes, « ramassis de païens, de juifs, de prostituées et de publicains convertis » sera jugée, comme Israël, en fonction des fruits qu’elle donnera à Dieu.

Pour ce qui me concerne :

1. «chaque fois que je vois un juif, je dois me dire que c’est un frère aîné et qu’il est aimé de Dieu » (pasteur Antoine NOUIS).
2. Je peux me demander : quelle place je prends concrètement dans cette vigne à cultiver ?

                                                                                                                                          Denis VELFERT