Sainte-Jeanne Jugan du Désiremont

POUR QUELLES VOCATIONS ?

 Le quatrième dimanche du Temps Pascal est traditionnellement réservé à la prière pour les Vocations. Une fois n’est pas coutume, je voudrais parler du sacerdoce que nous avons tous : et ce sacerdoce consiste en l’acte de témoigner et de rendre présente et active notre foi. Même si notre diocèse n’a, à cette heure, plus aucun séminariste et donc aucun candidat au ministère ordonné, prions tout de même pour les Vocations. Nous devons reconnaître que nous avons besoin d’hommes et de femmes qui veulent particulièrement s’engager dans la vie avec le Christ par la voie presbytérale, diaconale, religieuse ou la belle voie d’une vie familiale chrétienne.

Le prêtre n’est pas simplement le détenteur d’une charge, comme celles dont toute société a besoin afin qu’en son sein certaines fonctions puissent être remplies. Il fait en revanche quelque chose qu’aucun être humain ne peut faire de lui-même : il prononce au nom du Christ la parole de l’absolution de nos péchés et il transforme ainsi, au nom de Dieu, la situation de notre existence. Il prononce sur les offrandes du pain et du vin les paroles d’action de grâce du Christ – des paroles qui Le rendent présent, Lui, le Ressuscité, en son Corps et son Sang, et transforme ainsi les éléments du monde : des paroles qui ouvrent le monde à Dieu et l’unissent à Lui. Mais si nous le faisons, c’est parce que Lui, Dieu vivant, nous donne de le faire. Ainsi, c’est Dieu qui agit dans son Église par la grâce des différents ministères. Nous en sommes tous acteurs et receveurs.  Le sacerdoce n’est donc pas seulement une « charge », mais un sacrement : Dieu se sert d’un pauvre homme pour être, à travers lui, présent pour les hommes et agir en leur faveur. Cette audace de Dieu qui se confie à des êtres humains et qui, tout en connaissant nos faiblesses, considère les hommes capables d’agir et d’être présents à sa place. Que Dieu nous considère capables de cela, que de cette manière il appelle les hommes à son service et qu’ainsi de l’intérieur il se lie à eux, est un pari fou !

L’unique prêtre, c’est Jésus. Le Christ est l’unique Pasteur, l’unique prêtre, l’unique sacrifice, le seul qui se donne parfaitement, le seul qui nous offre au Père. Nous autres prêtres, nous participons de son sacerdoce, pour nous mais surtout pour vous, grâce à notre ministère, vous pouvez recevoir Jésus, vous pouvez l’accueillir, le prier dans le tabernacle, vous pouvez recevoir son pardon, sa guérison. Parce que nous sommes tous imparfaits, Dieu nous rejoint encore plus. Saint Jean-Marie Vianney, le Curé d’Ars, était très humble, mais il avait conscience, comme prêtre, d’être un don immense pour son peuple : « Un bon pasteur, un pasteur selon le cœur de Dieu, c’est là le plus grand trésor que le bon Dieu puisse accorder, et un des plus précieux dons de la miséricorde divine ».

Je nous offre à tous ces paroles du saint, pour que nous revivions pleinement les charismes grands variés de notre Église qui expriment chaque jour cet amour et cette charité « Oh ! Que le prêtre est quelque chose de grand ! S’il se comprenait, il mourrait… Dieu lui obéit : il dit deux mots et Notre Seigneur descend du ciel à sa voix et se renferme dans une petite hostie. Qui est-ce qui l’a mis là, dans le tabernacle ? Le prêtre. Qui est-ce qui a reçu notre âme à son entrée dans la vie ? Le prêtre. Qui la nourrit pour lui donner la force de faire son pèlerinage ? Le prêtre. Qui la préparera à paraître devant Dieu, en lavant cette âme pour la dernière fois dans le sang de Jésus-Christ ? Le prêtre, toujours le prêtre. Et si cette âme vient à mourir qui la ressuscitera, qui lui rendra le calme et la paix ? Encore le prêtre… tout cela par Dieu…». Ces affirmations, jaillies du cœur sacerdotal du saint curé, peuvent nous sembler excessives. Il semblait submergé par le sentiment d’une responsabilité sans bornes : nous avons tous à en bénéficier, à en vivre, à le dynamiser car nous sommes tous responsables de cette Église, don du Christ. Mes amis, priez pour l’Église – surtout notre Église en Moselle -, afin qu’elle reçoive les fidèles intendants dont elle a besoin. En ce dimanche de prière pour les Vocations, nous visitons la vivacité et l’actualité de ce don.

Loïc BONISOLI+

Curé