Sainte-Jeanne Jugan du Désiremont

FLEURS PLANTÉES EN TERRE …

Dans nos vies de chrétiens nous tendons vers cette espérance d’être bienheureux au ciel, contemplant la face de Dieu et de son Fils, soutenus par la puissance maternelle de la Vierge Marie. Quelle belle fête pour réfléchir et peut-être trouver une réponse à la question que nous nous posons tous : qu’adviendra t’il de chacun de nous au moment où nous fermerons définitivement les yeux ? Nous gardons cette ferme espérance de ressusciter à notre tour comme le Christ, et non pas simplement de vivre en compagnie des saints, mais nous souhaiter leur bonheur ; chacun travaille – d’une manière ou d’une autre et sans s’en rendre compte – à sa propre sanctification, car chacun est « saint » dans le cœur de Dieu. Lui, il connaît notre cœur et nos actes bien plus que personne d’autre.

Alors nous avons une fâcheuse tendance de confondre « Toussaint » et fête des défunts qui se célèbre le lendemain, mais ce n’est pas pour rien si ces deux mémoires sont rapprochées : sans cesse nous prions pour ceux qui nous ont quittés, car nous ne pas mais peut-être y’a-t-il des saints parmi eux ? Nous prions surtout pour qu’ils demeurent dans cette béatitude, d’être accueillis dans les bras du Père, Lui qui déjà ici-bas nous tend les mains. Nous célébrons les Saints de tous temps, de tous âges, de tous pays, et le lendemain nous faisons mémoire ceux qui sont auprès d’eux. C’est l’occasion de se rendre sur les lieux de sépultures de nos proches et amis, pour nous recueillir, se souvenir de tout ce qui a été vécu avec eux, à tout ce qu’ils sont pour nous et ce qu’ils sont pour Dieu.

Tous nous espérons dans la résurrection ; ne restons pas figés sur les dalles et les stèles funéraires mais regardons bien au-delà et croyons que tout cela un jour s’ouvrira : c’est ce que nous proclamons dans notre Credo « j’attends la résurrection des morts et la vie du monde à venir ». Alors, vous qui êtes déjà allés ou qui allez vous rendre dans un cimetière y déposer quelques fleurs, je vous laisse cette petite pensée ou méditation à avoir : regardez bien les fleurs que vous déposez. Leurs pieds touchent la terre ou la dalle funéraire, mais leurs têtes se tournent vers le ciel, elles regardent la clarté du jour et nous montrent quel regard nous devons porter : un regard plein de confiance vers Celui qui nous relèvera, vers notre Dieu plein de miséricorde ! Voilà un beau symbole que nous déposons sur les tombes.

Nous pourrons alors être comme ces élus de l’Apocalypse : imaginer la belle et grandiose vision qu’ils ont ces bienheureux, d’être présents autour du trône de l’Agneau, voir Dieu, en Christ face à face. Cette gloire, il nous faut la convoiter d’une absolue et ferme ambition. Et vraiment, pour qu’il nous soit permis de l’espérer, et d’aspirer à un tel bonheur, il nous faut rechercher de tout cœur l’aide et la prière des saints : ce qui est au-dessus de nos forces, puisse-t-il nous être donné par leur intercession !

Loïc BONISOLI+                                                                                 Curé