UNE PORTE SANS CESSE OUVERTE
Depuis quelques jours le (très) beau temps s’est installé chez nous. J’ai eu, à de nombreuses reprises, à faire visiter notre cathédrale à nombre d’enfants en âge scolaire ou à des groupes divers de curieux, architectes, professeurs, associations diverses de tous âges et venus visiter la cathédrale pour divers motifs. Le beau temps permet que le grand portail de l’antique cathédrale soit grand ouvert, ainsi nombre de curieux, pèlerins et touristes y passent ; j’en profite aussi au cours des visites guidées.
J’ai eu cette étonnante sensation dernièrement : alors que je commentais et présentais les sculptures symboliques et le message théologique présenté dans la pierre, je fus saisi. Ces grandes portes laissent passer, depuis des générations, une foule innombrable. Pour autant, on ne se préoccupe que peu de la haute portée théologique de ce qui est gravé sous nos yeux.
Le Christ, triomphant et bénissant, domine la colonne centrale. Sur les côtés, telles douze colonnes solides, les apôtres supportent l’Église de Dieu, s’appuyant sur les prophètes et sybilles sculptés à l’étage inférieur. Tout en haut, au tympan, le fameux Jugement Dernier annonce le réveil des défunts, l’archange Michel pesant les âmes pour conduire soit en Paradis soit en enfer. Au sommet de tout cela, à nouveau Christ en Majesté, entouré de la Vierge et de Saint Jean, prend la posture du juge suprême qui est plein de tendresse et de miséricorde.
Ainsi, passer par un tel portail, c’est rencontrer le Christ, passer par Lui. On quitte alors notre vie ordinaire pour pénétrer dans la demeure de Dieu où la lumière se fait toute autre et où l’ambiance saisit à l’intime. Je faisais alors ce constat : jour après jour et instant après instant, nous sommes attendus par le Maître de Tendresse qui tend les bras pour nous cueillir là où nous sommes. Si nous faisons le pas véritable de « passer par Lui », rien n’est impossible et notre quotidien est à chaque fois bouleversé. Ces foules, souvent sans s’en rendre compte, passent à côté d’un tel message sublime !
Bientôt au terme d’une année scolaire et pastorale bien remplie à nouveau, nous prendrons le temps du repos et d’un rythme normalement plus léger. Quelle porte oserons-nous passer ? Comment nous donnerons-nous les moyens de traverser et faire passer les chemins de nos vies par les « Portes du Christ » ? Ces mois passés, nous les avons vécus en baptisés remplis de Vie, et cela vient de nous être annoncé à nouveau dans ce beau Temps Pascal qui s’est achevé avec la Pentecôte. La Trinité et la Fête du Saint Sacrement (la Fête Dieu) sont d’autres portes qui nous font contempler nos habitudes d’une autre façon, renouvelée encore cette année. Une présence constante : la porte du Cœur du Christ, sans cesse ouverte.
Loïc BONISOLI+