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Le sacrement de la réconciliation

Un sacrement de guérison

« Par nous c’est Dieu lui-même qui lance un appel : nous le demandons au nom du Christ, laissez-vous réconcilier avec Dieu. » (2 Co 5, 20) L’appel est lancé par St Paul, à la suite du Christ qui a invité plusieurs fois au cours de son ministère à vivre le pardon, et à pardonner à l’image de Dieu (dans le Notre Père notamment). Vivre le sacrement de réconciliation, c’est entrer dans une dynamique d’Alliance, qui consiste à se remémorer l’amour miséricordieux de Dieu pour oser aller vers lui, comme le jeune fils dans la parabole du Père Prodigue (Lc 15,11-32).

Le sacrement de la réconciliation est, avec l’onction des malades, un sacrement de guérison. C’est un sacrement réitérable qui vise à la conversion permanente du chrétien. Pour cela, le chrétien commence par prendre conscience de son péché (la contrition), puis il l’avoue à un prêtre (confession), avant de recevoir le pardon (réconciliation) et de mettre en œuvre la pénitence reçue (satisfaction). En confessant ses péchés, le chrétien regarde en face ses manques d’amour, et confie humblement ces péchés à Dieu, sûr de sa miséricorde. C’est à la fois al confession des péchés et de la proclamation de cet amour libérateur qui permet de repartir purifié, lavé de tout ce qui nous souille.

La confession régulière des péchés forme progressivement la conscience et permet de lutter contre les penchants mauvais. Le chrétien se laisser guérir par le Christ, pour progresser dans la vie avec l’Esprit-Saint. En outre, en recevant fréquemment, ce sacrement de miséricorde le chrétien est poussé à être miséricordieux comme Dieu lui-même.

Comment nommer ce sacrement ?

Le catéchisme de l’Église catholique nous donne les différentes dénominations possibles : « Il est appelé sacrement de conversion puisqu’il réalise sacramentellement l’appel de Jésus à la conversion (cf. Mc 1, 15), la démarche de revenir au Père (cf. Lc 15, 18) dont on s’est éloigné par le péché. Il est appelé sacrement de Pénitence puisqu’il consacre une démarche personnelle et ecclésiale de conversion, de repentir et de satisfaction du chrétien pécheur. Il est appelé sacrement de la confession puisque l’aveu, la confession des péchés devant le prêtre est un élément essentiel de ce sacrement. Dans un sens profond ce sacrement est aussi une  » confession « , reconnaissance et louange de la sainteté de Dieu et de sa miséricorde envers l’homme pécheur. Il est appelé sacrement du pardon puisque par l’absolution sacramentelle du prêtre, Dieu accorde au pénitent  » le pardon et la paix  » (OP formule de l’absolution). Il est appelé sacrement de Réconciliation car il donne au pécheur l’amour de Dieu qui réconcilie :  » Laissez-vous réconcilier avec Dieu  » (2 Co 5, 20). Celui qui vit de l’amour miséricordieux de Dieu est prêt à répondre à l’appel du Seigneur :  » Va d’abord te réconcilier avec ton frère  » (Mt 5, 24) » (n°1423 et 1424)

Il faut cependant noter que l’appellation « confession » qui renvoie généralement à l’aveu des péchés n’est qu’une étape de ce sacrement à côté du repentir (la contrition), du pardon et de la satisfaction (la pénitence). La réforme liturgique de Vatican II a repris le terme de « sacrement de la réconciliation », utilisé lors des premières célébrations publiques de réintégration des pénitents à Rome.

Le sacrement de la réconciliation dans l’histoire (les grandes lignes)

La question du pardon, largement pointée dans les évangiles, elle prend une forme sacramentelle durant les premiers siècles du christianisme, autour de la réintégration des lapsi, ces croyants qui pour éviter la persécution reniaient leur foi. Dès le 3ème siècle, on y ajoute les péchés publics (homicide, adultère). Pour recevoir le pardon (ce qui n’était possible qu’une fois au cours de sa vie) on entrait dans l’ordre des pénitents, et l’on était réintégré à la communauté le jeudi Saint, par l’évêque.

Au début du 7ème siècle, les missionnaires irlandais apportent en Europe continentale la pratique  » privée  » de la pénitence, basée sur le changement de manière de vivre. Le sacrement se réalise désormais d’une manière plus secrète entre le pénitent et le prêtre. Cette nouvelle pratique prévoyait la possibilité de la réitération et ouvrait ainsi le chemin à une fréquentation régulière de ce sacrement. C’est à ce moment que l’ordre : aveu, pénitence et absolution évolue pour devenir celui que l’on connait aujourd’hui encore : aveu, absolution et pénitence.

Propositions pour se préparer à la réconciliation

Vous pouvez vous préparer en lisant la parole de Dieu. Ce peut être le texte de la messe du dimanche (À retrouver sur www.aelf.org), un texte qui parle du pardon et de la miséricorde de Dieu (Par exemple : Jn 3, 16-17 ; Eph 2, 4-8, Lc 6,36, Lc 15, 6-7; Phil 3, 10-12), ou encore une parabole (Lc 15, 11-32 ; Lc 5,36-39 ; Lc 6,47-49 ; Mt 24,43-51, Mt 22, 1-10). Qu’est ce que ce texte me révèle de Dieu, quels appels à la conversion m’inspire-t-il ? C’est le moment de vivre un examen de conscience à l’aulne de ce texte.

Puis c’est la rencontre avec le prêtre, où vous pouvez vous présenter à lui s’il ne vous connait pas. C’est l’occasion de dire au prêtre quel passage de l’Écriture vous avez médité pour préparer ce sacrement, avant d’avouer ses péchés. Dans la démarche de confession, il est possible aussi de rendre grâce à Dieu pour son amour miséricordieux, de confesser avec ses propres fautes sa confiance en ce Dieu qui nous relève.

Après l’acte de contrition, le prêtre propose un geste de conversion et de pénitence, puis il donne l’absolution avec cette belle formule : « Que Dieu notre Père vous montre sa miséricorde ! Par la mort et la Résurrection de son Fils, il a réconcilié le monde avec lui et il a envoyé l’Esprit Saint pour la rémission des péchés ; par le ministère de l’Église, qu’il vous donne le pardon et la paix ! Et moi, au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, je vous pardonne tous vos péchés. ». Le sacrement se termine par l’envoi et la réalisation de la pénitence reçue, voire par un temps de prière et d’action de grâce pour le pardon reçu.

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