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Méditation du jour : lundi 4 mai 2020

Evangile du jour : Le bon berger

« Et vous, qui dites-vous que je suis ? » demande Jésus à ses disciples dans les évangiles de Marc, Matthieu et Luc. Chez St Jean cet épisode n’existe pas, mais Jésus ne cesse de se dévoiler en disant souvent « Je suis »« Je suis la porte des brebis, je suis la résurrection, je suis la lumière du monde, je suis le cep de vigne, je suis le pain de vie, je suis le chemin, la vérité et la vie ». Aujourd’hui, voici une nouvelle déclaration, un nouveau dévoilement de Jésus et aussi une nouvelle image : « Je suis le bon pasteur ».

N’oublions pas que cet Evangile est écrit bien après la Résurrection de Jésus. Si l’on pouvait deviner quelque chose de Jésus de Nazareth avant sa mort, que dire après sa résurrection ? Car ce n’est plus devant le mystère d’un homme que nous nous trouvons mais devant le mystère de Dieu lui-même. Ou plutôt devant le mystère de cet homme et de son lien avec Dieu. Devant le mystère de cette vie donnée et donnée jusqu’au bout, jusqu’à la mort. Devant le mystère de cette mort épanouie en résurrection par la grâce de Dieu. Nous ne pouvons que balbutier et les 26 livres du Nouveau Testament ne suffisent pas à dire le Christ Ressuscité.

« Je suis le Bon Berger » nous dit l’évangile de  ce jour. Certains  exégètes disent qu’il ne faudrait pas dire le « bon » berger mais traduire le mot grec par le « beau » berger. Et le dictionnaire de préciser : beau, noble, honnête, honorable, glorieux. Le berger est beau parce que ce qu’il fait est beau, noble, honorable. Ce qu’il fait est glorieux même – et nous sentons alors poindre l’idée de résurrection et d’élévation au monde de Dieu. Et que fait-il, ce berger, pour être ainsi qualifié ? Le texte de l’évangile nous l’a dit par cinq fois: « il donne sa vie ». Y a-t-il quelque chose de plus beau, de plus noble, de plus honorable que de donner sa vie pour les autres ?

Et c’est bien ce qu’a fait Jésus. Au long des jours et des mois, lors de ses pérégrinations sur les chemins et dans les villages de Judée, Galilée, Samarie, il a donné la vie, il a donné sa vie, sans craindre le danger ici symbolisé par le loup. Il n’a pas hésité à donner son amitié et sa confiance à des hommes et des femmes peu recommandables ou considérés comme tels. Il a redressé les courbés et rendu la vue à ceux qui étaient aveuglés et repliés sur leurs ténèbres. Il leur a dévoilé leur être véritable : eux aussi sont des hommes. Eux aussi sont fils et filles de Dieu

C’est bien une révélation, un don que Jésus nous fait et pour lequel il est allé jusqu’au don de  sa vie. Il nous donne la vie, une vie nouvelle en nous donnant cette Bonne Nouvelle : nous sommes le troupeau dont il est le pasteur ; nous sommes, comme lui, importants pour Dieu. Nous sommes, comme lui, beaucoup plus que ce que nous croyons être, beaucoup plus que ce qui paraît aux yeux des autres, beaucoup plus que tous les jugements portés sur nous.

N’oublions pas un des sens des mots « Beau Berger » : le mot grec ainsi traduit veut aussi dire glorieux. Celui qui a donné sa vie, tout au long et jusque sur la croix, a repris vie de nouveau, comme nous dit Jean dans l’évangile de ce jour. Quel paradoxe évangélique : donner sa vie à en mourir, c’est vivre pleinement et pour toujours. Il y faut vraiment la foi. Car cela est vrai pour nous aussi. Malgré les apparences. Si bien que le chrétien ne peut être qu’un optimiste. Car il sait que sa vie, ses petites actions banales et quotidiennes, au ras des pâquerettes, sont participation au mouvement du don dans lequel nous entraîne Jésus notre berger. « Ce que nous serons ne paraît pas encore clairement ». Et ce que nous serons, le voici, dévoilé dans la 1ère Lettre de St Jean : « Nous serons semblables à lui ».

Père Joseph

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