Prier au quotidien

Homélie du 5è dim de Pâques

On entend çà et là des personnes qui se désolent du manque de dynamisme de nos communautés chrétiennes vieillissantes, soulignant au passage, le manque d’engagement des uns et des autres. Faut-il céder au pessimisme et au découragement ? Devons-nous assister impuissant, à la disparition de l’Église dans notre pays ? La réponse à nos doutes et à nos interrogations sur l’avenir se trouve peut-être dans la parole de Dieu d’aujourd’hui.

Commençons par la première lecture tirée du livre des actes des apôtres. Il s’agit du tout début du christianisme. Les chrétiens étaient pourchassés et il fallait faire attention. Et puis cette nouvelle doctrine était à certains égards, déconcertante. Pourtant les témoins rapportent que « L’Église était en paix dans toute la Judée, la Galilée et la Samarie ; elle se construisait et elle marchait dans la crainte du Seigneur ». Nous le savons, tout n’était pas rose dans les premiers temps de l’Église. Et pourtant elle grandissait, elle se construisait petit à petit. Chacun y mettait du sien malgré les difficultés mais surtout, le dernier verset nous précise que l’Église « réconfortée par l’Esprit Saint, (…) se multipliait. » L’Esprit Saint était au cœur de la communauté. Chacun faisait ce qu’il avait à faire et l’Esprit Saint les soutenait et les maintenait unis. C’est lui qui faisait croitre l’Église.

La lettre de saint Jean, quant à elle, insiste sur un autre point. Le disciple est invité à adopter le comportement de Jésus-Christ, c’est-à-dire « nous aimer les uns les autres comme il nous l’a commandé. » Et saint Jean nous rappelle notre devoir sacré : « n’aimons pas en paroles ni par des discours, mais par des actes et en vérité. Voilà comment nous reconnaîtrons que nous appartenons à la vérité, et devant Dieu nous apaiserons notre cœur ; » Il s’agit donc de vivre et d’agir chrétiennement. Aimer en acte c’est donner du temps à ceux qui sont invisibles dans notre société, rendre service à une personne en difficulté, prendre la défense de ceux que l’on accuse de tous les maux, partager avec ceux qui n’ont rien car ils ont la première place dans le cœur de Dieu. C’est donc par les actes de chacun et de chacune que le message de l’Église deviendra, non seulement crédible, mais interpellant.

Alors ce dimanche, ne cédons pas au découragement face à la situation difficile que rencontrent nos paroisses en France. Faisons confiance à l’Esprit Saint qui continue d’irriguer la vie de l’Église. Pour notre part, agissons en disciples, en posant des gestes concrets d’amour comme Jésus nous l’a demandé. Et surtout, ouvrons les portes de notre cœur en donnant du temps à notre relation à Dieu.

Père Tristan