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Quand christ le veut

Jésus exprime bien son intention à celui qui vient vers lui avec sa lèpre, « je le veux, sois purifié ! ». Lorsque nous venons sincèrement exprimer nos manquements, nos difformités, nos faiblesses, avec un cœur attendri Christ vient soigner ce qui est blessé en nous. C’est là sa seule volonté, une bien longue tradition qui nous révèle le dessein de Dieu.

A l’instar du psaume, nous savons que la volonté de Dieu est de nous montrer sa tendresse. Si l’homme de l’évangile est lépreux, ce n’est pas à cause de ses fautes. Il n’est pas question de faute et de péché dans cette page de Bonne Nouvelle. A moins que … en y regardant de plus près :  au temps de Jésus la lèpre symbolise pour eux le péché : déformer le corps et donc ce mal fait perdre la ressemblance et défigure.

Nous devons être sensibles au fait que ce pauvre homme n’a plus de dignité sociale et qu’il est dans une situation de séparation. Le lépreux doit être tenu à l’écart. Tout comme le péché entraîne une rupture de relation avec d’autres, et avec Dieu lui-même. L’être humain qui se découvre pécheur reconnaît donc cette double dimension : il est défiguré dans sa dignité ; il est blessé dans ses relations.

C’est la démarche du lépreux qui vient poser un simple et radical acte de foi « Si tu le veux, tu peux me purifier. » La guérison de tout mal ne se fait pas sans nous : cela suppose une démarche volontaire, comme dans le sacrement de réconciliation.

Alors la parole de Dieu opère ce qu’elle dit. Jésus dit et cela est : « ‘Je le veux, sois purifié.’ À l’instant même, la lèpre le quitta et il fut purifié. » Mais Jésus n’a pas fait que parler ; il a aussi touché le lépreux, contractant ainsi une impureté rituelle. Dieu prend soin de nous, il nous a créés par sa parole, il ne nous a pas sauvés par une parole distante. Jésus fait disparaître nos difformités et nous redonne forme et beauté : nous faisons peau neuve et recomposons nos relations. Le lépreux, en étant guéri de sa lèpre, retrouve une vie sociale. Jésus s’empresse en effet de le renvoyer avec fermeté pour cette nouvelle vie. Le Christ fait confiance dans la capacité de cet ex-lépreux à devenir un être capable de vivre en société. Il en est de même pour nous : le salut ne fait pas que guérir notre relation à Dieu et ne nous appelle pas à vivre en dehors du monde.

Pourtant si le lépreux est guéri, il n’obéit pas à Jésus : sa capacité d’écoute reste blessée. Il n’accomplit pas ce qu’il doit faire et provoque du vacarme autour de Jésus. A cause de cela, le Christ doit se tenir « à l’écart, dans des endroits déserts. » « A l’écart », mystérieuse inversion : le lépreux est réintroduit dans une vie sociale, et Jésus est contraint de prendre la place du lépreux. Jésus est vraiment l’Agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde. Il n’enlève pas le péché du monde comme on soulève un objet ; il prend sur lui notre péché. « Or c’était nos péchés qu’il portait » dit Isaïe à propos du serviteur souffrant (Is 53). Tout en demeurant sans péché, Jésus devient lépreux pour nous ; il prend notre place et mourra en effet à l’écart, sur une croix en dehors de Jérusalem. Il sera rejeté de presque tous, exclu et son corps sera défiguré sur la croix, jusqu’à perdre apparence humaine. Voilà ce qu’a fait l’Amour pour chacun et chacune d’entre nous.

Loïc BONISOLI+

curé

 

 

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