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Bâtir la paix par notre conversion intérieure

Chers amis, j’achève l’année 2023 avec le mot « paix »dans le cœur et à l’esprit. J’ai pris le temps de méditer sur ce passage du prophète Isaïe, lu à la messe du premier dimanche de l’avent : « Le loup habitera avec l’agneau, le léopard se couchera près du chevreau, le veau et le lionceau seront nourris ensemble, un petit garçon les conduira. La vache et l’ourse auront même pâture, leurs petits auront même gîte. Le lion, comme le bœuf, mangera du fourrage. Le nourrisson s’amusera sur le nid du cobra ; sur le trou de la vipère, l’enfant étendra la main. Il n’y aura plus de mal ni de corruption sur toute ma montagne sainte ; car la connaissance du Seigneur remplira le pays comme les eaux recouvrent le fond de la mer » (Is 11, 6-9). Je me suis demandé si ces images exprimaient quelque chose qui soit crédible ou un vain espoir inatteignable, une illusion. Devant la dure réalité des guerres si meurtrières que l’on suit en direct dans les médias, j’ai été tenté par le désespoir, le pessimisme, la lassitude… mais cela ne me satisfaisait pas. Quelque chose résistait en moi. Je ne pouvais pas être négatif à ce point. En effet, je contemplais en même temps la crèche et je voyais un enfant, et dans cet enfant la réponse. La puissance victorieuse est là, dans le signe de cet enfant qui vient de naître. Sa parole recouvrira toute la Terre. Même la mort ne pourra l’arrêter.

C’est alors que j’ai saisi que le message d’lsaïe était une vraie révélation, et que ce monde réconcilié qu’il annonce était en train de se réaliser. Pour le voir, je n’avais qu’à faire le bien, à aimer, à être bienveillant comme Jésus durant toute sa vie. Il me fallait un cœur de pauvre comme celui des bergers qui le reconnaissent ; ou un cœur et une intelligence humbles comme ceux des mages, ces scientifiques qui lui offrent de prestigieux cadeaux. C’est si simple et tellement exigeant.

J’ai pensé à ce beau passage de la constitution pastorale du concile Vatican II sur l’Église dans le monde de ce temps, Gaudium et Spes (n° 78) : « La ferme volonté de respecter les autres hommes et les autres peuples ainsi que leur dignité, la pratique assidue de la fraternité sont absolument indispensables à la construction de la paix. Ainsi, la paix est-elle aussi le fruit de l’amour qui va bien au-delà de ce que la justice peut apporter […]. Dans la mesure où les hommes sont pécheurs, le danger de guerre menace, et il en sera ainsi jusqu’au retour du Christ. Mais dans la mesure où, unis dans l’amour, les hommes surmontent le péché, ils surmontent aussi la violence, jusqu’à l’accomplissement de cette parole : “De leurs épées ils forgeront des socs et de leurs lances des faucilles. Les nations ne tireront plus l’épée l’une contre l’autre et ne s’exerceront plus au combat » (Is 2, 4).

Voilà le chemin que je souhaite prendre et proposer pour la prochaine année 2024, car la paix arrive par la conversion intérieure de chacun. Et je sais que la petite goutte d’eau apportée par chacun fait les grands fleuves !

Je vous remercie de contribuer, par votre engagement, à rendre possible la réalisation de ce souhait.

Joyeux Noël et bonne nouvelle année, à vous et vos proches !

+ Philippe Ballot

Archevêque-évêque de Metz

 

 

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