SOLI DEO GLORIA
Me permettez-vous une petite excentricité ? Vous parler de … Johann Sebastian BACH (oh oh quelle originalité quand on me connaît, vous direz-vous…). Le cri de son cœur, qui se voyait aussi dans sa signature et post-scriptum de beaucoup de ses correspondances ou compositions, c’est le titre que je donne à cet édito en latin, qui signifie « A Dieu seul la gloire ». Durant ce temps de l’Avent c’est une période tout à fait particulière pour pouvoir évoquer cela. Vous savez par ailleurs qu’un très bon ouvrage vient de paraître pour vous rapprocher du personnage évoqué… (n’hésitez pas à venir me voir).
Plus qu’une passion, c’est véritablement une occasion de prière, d’élévation, et de transcendance, que de se rapprocher de l’œuvre de ce compositeur allemand dans cette préparation à Noël. Ils sont nombreux les exemples de compositions qui nous rapprochent davantage du seigneur dans le répertoire qu’il a laissé. Disant cela j’ai en tête quelques exemples à vous offrir qui pourraient alimenter votre prière et votre méditation. Nous sommes en train d’avancer pas à pas vers Noël, et particulièrement avec Saint-François vous le savez cette année, mais peut-être nous pouvons aussi nous permettre des moments culturels. De grandes figures tels que le prophète Isaïe, Jean-Baptiste, Joseph et Marie, et tant d’autres personnages familiers du temps de l’Avent nous accompagnent. Et ces personnages ont été célébrés par la musique, à travers tous les temps. Spécialement par celui dont je parle aujourd’hui. Ainsi, pourquoi ne pas écouter et prier avec le célèbre choral dit « du Veilleur » (Wachet auf ruft uns die Stimme) : une voix crie que l’époux arrive et qu’il faut se tenir prêt. C’est un cri généreux qui retentit afin d’être de véritables veilleurs. Bien que ce choral – ou la cantate qui porte ce titre – soit davantage réservé au dimanche où nous entendons l’évangile des jeunes filles avec leur lampe à huile, cette prière qui se dégage de cette musique, nous invite très certainement à regarder vers le ciel, à élever nos cœurs, à écouter la voix qui nous dit de nous tenir prêts, car un grand évènement arrive. Un grand évènement qui se vit dans la simplicité et la grande humilité du soir de Noël. Notre vigilance est de rigueur.
Autre page culturelle, méditer avec le texte et la musique de cet autre choral « Nun komm der Heiden Heiland » ( viens maintenant, Sauveur des païens) : le fils unique de Dieu vient par l’intermédiaire du sein de Marie, la Vierge, qui offre au monde le plus beau cadeau et la tendresse véritable de Dieu. Il vient pour sauver, c’est-à-dire prendre soin de chacune et de chacun de nous. Et l’enfant qui paraît dans l’étable en pleine nuit, est véritablement le signe de Dieu qui se fait tendresse au milieu de nous. Et comment ne pas évoquer Marie magnifiée dans le sublime Magnificat en Ré Majeur de Bach. La prière de la Vierge se fait la voix du chrétien, car, à chaque instant, nous ne pouvons que rendre grâce, spécialement durant cette préparation à Noël, pour le don incommensurable que Dieu fait à la terre entière, et que nous célébrons chaque année. La main de Dieu est passée par les hommes, il a eu besoin d’une mère, une femme, une jeune fille qui porte le Salut du genre humain. Comment croire en un Dieu lointain, alors qu’il marche sur nos chemins ?
Alors, si vous le voulez, profitez de ces semaines pour ouvrir les yeux, le cœur, les désirs vers Dieu qui n’attend qu’une seule chose : qu’on le saisisse dans notre vie, alors que lui tout petit nous tend les bras dans l’étable de Bethléem.
Loïc BONISOLI+