Enfin !

Ces deux syllabes disent que notre longue attente, marquée d’espoirs souvent déçus, touche à sa fin. Enfin on y est. La lumière tant espérée au bout d’un long tunnel nous aspire à plus de vie, plus de joie, plus de moments partagés. Nous ne savons pas encore si tout sera comme avant ou si une réalité nouvelle s’offrira à nous, mais nous ressentons très fort que la vie, tout simplement la vie, va pouvoir reprendre normalement.

Enfin ! C’est aussi ce que vivent les disciples de Jésus. Après L’avoir suivi dans la folle espérance qu’Il était, Lui, le Messie tant attendu, ils sont passés de l’émerveillement à la consternation, de l’espérance à la désillusion. Et pourtant, jusqu’au bout, ils y ont cru, jusqu’au moment du désastre, de cette mort infamante sur une croix.

Et l’Espérance est revenue… tout n’était pas terminé. La mort était vaincue !

Mais que restait-il de leur folle espérance d’un Messie libérateur de toutes les oppressions, du descendant de David qui allait établir le Royaume pour Israël ? C’était bien encore leur attente, juste au moment où Jésus les a quittés une fois encore.

Qu’elle est longue l’attente qui fait passer des espoirs entretenus depuis si longtemps à l’Espérance encore ténue mais soutenue grâce à la promesse de la venue de l’Esprit Saint sur eux !

Enfin ! L’Esprit Saint promis vient sur eux et ils réalisent que le Règne de Dieu est en marche par cette présence de Jésus ressuscité en eux.

Le monde autour d’eux n’a pas changé, eux-mêmes sont toujours les mêmes dans leur identité, et pourtant tout est différent. Ils sont porteurs d’une Vie Nouvelle qu’ils ne peuvent plus taire et qui est pour tous. Enfin, ils réalisent que c’est en eux que vient ce Règne de Dieu tant attendu ; et c’est par eux qu’il va pouvoir s’établir dans chaque personne acceptant d’accueillir l’Esprit Saint.

« Enfin » ! pouvons-nous dire au moment de sortir de cette pandémie. Mais pour vivre quoi ? Un retour à ce qui existait ? un futur auquel nous rêvons ? ou bien un présent animé par l’Esprit, qui aujourd’hui, quelles que soient les situations, fera de nous les témoins d’une humanité en croissance de vie, dans la paix et la joie dont Jésus veut nous combler.

Alors, avec Jean Debruynne, laissons chanter en nous :

« Viens l’Esprit, fou de vie viens couler dans nos veines les fleurs, feu de tes fruits et l’avenir en graines ! »

Abbé Jean-Luc Henry