POURQUOI LA CRECHE ?
A cette question, je trouve cette réponse parmi d’autres : Venite adoremus ! Dans ce cantique traditionnel, qui redit au mieux ce qu’est l’esprit de Noël à mon sens, les mots prennent tout leur sens. Le texte de ce cantique – maintes fois repris par toutes les chorales, les maîtrises, les chanteurs d’opéra comme de folklore – se traduit par « venez et adorons », il nous invite à nous approcher de l’Enfant qui vient de naître. Le texte français ne dit pas moins que cela « Peuple fidèle (…) en lui viens reconnaître ton Dieu, ton sauveur ! »
Ainsi, lorsque nous réalisons une crèche, ne faisons pas cela comme on placerait une décoration ordinaire ou un rempotage de plante. Et si on imaginait un peu ce qu’ont vu ces personnages que l’on tient en main ? Qu’ont vécu Joseph et Marie ? Ces bergers, que se passait-il dans leur esprit ? Ce petit enfant, très souvent représenté très (trop) éveillé pour un nouveau-né, qu’a-t-il pensé en ouvrant ses yeux face à ses parents ? Des animaux, combien y en aurait-il eu, et lesquels ? … une fois tout cela réalisé, repensons au vieux cantique « Peuple fidèle, le Seigneur t’appelle : c’est fête sur terre, le Christ est né. Viens à la crèche voir le roi du monde. En lui viens reconnaître, ton Dieu, ton Sauveur ».
J’ai souvent entendu le souvenir ému des plus anciens me conter que dans leur enfance, dans les campagnes comme dans les villes, les jours qui suivent Noël on allait faire le tour des églises et on allait visiter « le petit Jésus ». D’église en église, on allait voir l’enfant de la crèche, en famille, les enfants avec les parents, ou avec la nounou, ou les grands-parents, c’était la tradition d’aller dire bonjour au nouveau-né. Chez nous, c’est une chance d’avoir une crèche disposée dans un bel endroit qui pourra favoriser la prière. On vit pendant quelques jours avec cette représentation, c’est l’occasion de prier devant, et de faire un petit coucou à tous ces personnages, comme si on y était ! Voilà le sens : Bethléem se transporte chez nous ! De même à l’église, dans ce lieu où la présence du Christ est réellement présente, au tabernacle, dans l’hostie conservée dans la réserve eucharistique, il est bien là. Et le temps de Noël, ces grandes statues ne sont pas juste sorties pour faire joli et décorer l’église. Cela y participe certes, mais c’est là pour nous inviter à nous sentir concernés par cette naissance du Christ : cette représentation évoque une actualité de l’événement. Cela se passe là, ici chez nous, encore aujourd’hui. Entrer dans l’église, aller vers sa crèche, c’est comme me transporter à l’étable pauvre il y a 2000 ans et avoir cette chance de vivre cette rencontre. Bien au-delà des personnages de plâtre et de bois, cette mise en scène veut me rendre participant. Quelle chance !
Chez vous, dans nos églises, à la cathédrale ou ailleurs, entrez, allez-y ! Cette scène est là pour nous dire combien nous sommes touchés par ce qui arrive, un nouveau-né dans une mangeoire, c’est un événement qui change la face du monde. Prends-en vraiment conscience ! Bonne marche vers Noël, et bonnes visites à la crèche !
Loïc BONISOLI+