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25 octobre 2020 – 30ͤ Dimanche du temps ordinaire

« L’émiettement de l’essentiel »

Un dédale de 613 commandements comme autant de préceptes qui permettaient de respecter les Dix Commandements dans toutes les situations concrètes de la vie de l’homme au long de toute son existence comme au cours de chacune de ses journées. C’est l’émiettement de l’essentiel.

Les Pharisiens avaient cette conviction que le seul respect de cette avalanche de préceptes assurait la fidélité aux Dix Commandements. Ce qu’il y avait de positif c’était leur volonté d’obéir aux commandements de Dieu. Mais trop de préceptes tuent le commandement. Ils étaient comme prisonniers d’un émiettement de l’essentiel à travers une foule de préceptes secondaires.

Jésus a bien compris cela et tente de les recentrer sur ce qu’il y a de plus important. Majoritairement, c’était l’observance du sabbat qui primait. Toutefois, le grand commandement, c’est celui qui était l’origine, la source et le pôle de compréhension de tous les autres : le premier, adorer Dieu de toutes ses forces et, le second, aimer son prochain comme soi-même. Tel est l’essentiel.

Cela, les pharisiens le savaient, mais, pour la première fois, ils entendent que le second commandement est semblable au premier. Bien sûr, ce n’est pas la même chose d’adorer Dieu ou d’aimer son prochain, mais Jésus révèle que c’est de valeur comparable.

A travers l’unité de ces deux commandements, il veut manifester que la fidélité à l’appel de Dieu ne s’accomplit pas dans une infinité de préceptes, tous plus particuliers les uns que les autres, mais dans l’enracinement de notre fidélité dans la communion avec Dieu.

Dieu n’a pas envoyé son Fils pour nous compliquer le chemin, mais pour ouvrir un chemin devant tout homme. Il ne l’a pas envoyé pour ajouter des exigences à d’autres exigences, mais pour rassembler notre attention sur la seule exigence qui se déploie à travers toutes les circonstances de la vie : celle de l’amour.

Dieu n’a que nos mains pour partager la richesse du monde.

Dieu n’a que nos jambes pour rendre visite aux malades et aux prisonniers.

Il n’a que notre toit pour accueillir le sans-abri.

Il n’a que nos vêtements pour vêtir celui qui est nu.

Il n’a que notre présence pour rassurer celui qui vit dans l’insécurité.

Il n’a que nos bras pour réconforter les familles de ceux qui sont dans la peine et le chagrin.

Dieu n’a que notre cœur pour aimer les autres.

Cet évangile résume à merveille la mission des chrétiens dans le monde. Me sentir aimé de Dieu fait de moi un disciple. Aller vers les autres, pour les aimer, fait de moi un missionnaire du Christ.

Père Philippe BOISSE – Curé

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