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23 septembre 2018 – 25ème Dimanche du Temps de l’Eglise

La résurrection : un jeu d’enfant ?

Peut-être vous êtes-vous posé comme moi cette question à propos de l’évangile de ce jour : mais que vient donc faire cet enfant au milieu de ces adultes plongés dans une querelle de pouvoir et d’une annonce incompréhensible sur la mort et la résurrection du Christ ? Pourtant, tous les parents ont expérimenté cette situation où l’enfant vient s’immiscer d’une manière inattendue et déroutante à un moment qu’ils aimeraient tant réserver au secret ou à l’intimité des grands. Tous les spécialistes de la petite enfance vous diront combien il est important d’apporter une réponse à toutes les questions insolites pour aider l’enfant à se construire. Saint Marc dans son évangile ne se soucie pas tant de l’enfant que des adultes qui l’entourent. Jésus va en effet saisir l’occasion de la compagnie de cet enfant pour bousculer les repères de ses disciples. D’abord, il leur demande de descendre de leurs préjugés, de leurs fiertés, de leurs rapports de force et de leurs performances pour se remettre à hauteur d’enfant. La hauteur à laquelle la relation à l’autre se fait par le service aux plus petits, par le sourire, par le jeu, par le langage du cœur. Il leur demande ensuite d’aller plus loin, jusqu’à accueillir en son nom un enfant. Faire un sourire aux enfants qui passent dans la rue est une chose ; accueillir un enfant chez soi et l’aider à grandir en est une autre. A moins qu’il ne s’agisse plutôt de grandir avec lui ? L’enfant a en effet cette capacité décoiffante de nous pousser hors de nos repères bien établis, de nos acquis par tradition ou de nos valeurs rassurantes, car il est fragile et cherche lui-même le chemin de sa propre construction. Jésus nous invite donc à quitter la logique de la croissance perpétuelle, de l’efficience et de la réussite économique et sociale, bref la logique humaine, pour entrer dans la spontanéité des émotions, la simplicité des sourires et la beauté de l’inattendu, en somme, le cœur à cœur avec Dieu. Seul ce cœur à cœur avec Dieu nous permettra un jour, à la manière d’un enfant, d’entrer dans ce grand mystère de la résurrection.

Björn DESMET

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