« La paix soit avec vous ! »

La joie et l’espérance que suscite la résurrection de Jésus dans le cœur des apôtres, des disciples et des femmes qui en font la découverte et l’expérience revigorent leur vie et donne une nouvelle impulsion à leurs missions. Dieu sait qu’en cette période si compliquée, nous avons besoin de ce même réconfort. Que cette résurrection que nous venons de célébrer, qui animera ces prochaines semaines la vie de l’Église et de chaque croyant, ravive en nous cette espérance et pourquoi pas, donne une nouvelle impulsion à notre baptême et notre « être chrétien ».

Je voudrais profiter de cet édito pour rappeler l’importance de la Paix, ce don que le Christ vient apporter au monde et qui est également la parole par laquelle il salue et s’identifie auprès de ses disciples à partir de la Résurrection : « la Paix soit avec vous ! » (Luc 24, 35-54). Cette paix dont notre monde a tant besoin, cette paix qui semée par Dieu dans le cœur de l’homme mais qui ne peut germer et porter son fruit que si nous sommes complices de Jésus, fidèles à notre baptême, artisan de cette paix. Lors du dimanche des Rameaux, j’avais invité chaque fidèle à porter cette intention de la paix comme intention principale de prière. Car si la charité nous urge, la paix, comme émanation de cette même charité, fait défaut à notre société et à notre monde -parfois même dans nos familles et nos lieux d’étude et de travail- et la paix, elle ne s’obtient que si chacun de nous la demande, la souhaite et en devient l’artisan. « La paix soit avec vous ! » devrait, chers amis, être la devise de chacun de nous, de chaque baptisé, de chaque homme et femme de bonne volonté. Elle pourrait-même être notre salutation, comme un souhait dirigé à ceux que nous rencontrons au quotidien. N’est-ce pas ce que l’on peut souhaiter de mieux, pour soi et pour les autres ?

À la demande de nos autorités ecclésiales, je réitérais l’appel à votre générosité lors de la quête impérée du Vendredi Saint, au profit de l’entretien des lieux saints. Certes notre générosité financière est si souvent sollicitée, surtout au profit de nos paroisses. Mais c’était essentiellement l’occasion d’attirer notre attention sur le sort des communautés chrétiennes de Terre Sainte, en grand danger, en voie d’extinction de par les persécutions mais aussi les difficultés matérielles qui rendent leur vie sur place presque impossible. Offrir notre obole permet bien entendu de soutenir l’entretien de ces lieux sacrés, mais permet également de soutenir nos frères et sœurs baptisés dont la vie sur place se voit menacée par la guerre actuelle et l’absence des pèlerins qui prive donc ces communautés chrétiennes d’une précieuse et vitale manne financière. Cet appel est l’occasion de nous intéresser davantage à leur sort. Les dons sont importants, mais la prière est aussi l’occasion de nous unir spirituellement à eux et de nous joindre à leur persévérance dans la foi et la confiance malgré les évènements tragiques qui les accablent. Cet appel est si urgent, que dans son courrier aux évêques, le Cardinal Claudio Gugerotti, Préfet de la Congrégation pour les Églises Orientales disait: « Je m’adresse à vous pour que leur cri ne reste pas lettre-morte et que le Saint Père puisse soutenir les Églises locales à trouver de nouvelles voies des lieux d’habitation, du travail, des formations scolaires et professionnelles, afin qu’ils puissent rester et ne se perdent pas dans le monde inconnu d’un Occident si différent de leur manière de vivre comme de témoigner de leur foi. S’ils partent, s’ils abandonnent Jérusalem et la Palestine, leurs petits commerces destinés aux pèlerins qui n’y vont plus, l’Orient perdra une partie de son âme et peut-être pour toujours. » Notre prière et notre soutien financier leur sont essentiels et peuvent leur être adressé toute l’année.

Frère et sœurs bien aimés, que la paix soit avec vous !

P. Sébastien Petitjean+
Curé-Archiprêtre

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