Homélie du 3e dimanche de l’Avent

« Frères, soyez toujours dans la joie du Seigneur ; je le redis : » Voilà le grand leitmotiv de saint Paul dans sa lettre aux Philippiens. C’est aussi le cri de ralliement du prophète Sophonie dans la première lecture. « Pousse des cris de joie, fille de Sion ! Éclate en ovations, Israël ! Réjouis-toi, de tout ton cœur bondis de joie, fille de Jérusalem ! » Mais comment nos ancêtres dans la foi ont-ils pu être si joyeux ? Comment ont-ils conservé cette joie alors qu’ils traversaient des épreuves ? En effet, difficile d’être joyeux alors que la pandémie ne faiblit pas et rend nos vies tristes ! Difficile d’être joyeux quand les fins de mois sont rudes ! Difficile d’être joyeux quand le monde semble pris de folie et que nous nous sentons perdus ! La bible n’a malheureusement pas de recette toute faite. Cependant, ne nous décourageons pas car les lectures d’aujourd’hui nous apprennent deux choses essentielles que le jésuite hongrois Hévénési résume de cette manière : « Crois en Dieu comme si tout le cours des choses dépendait de toi, en rien de Dieu. Cependant mets tout en œuvre en elles, comme si rien ne devait être fait par toi, et tout par Dieu seul. » Ce que nous apprenons c’est que tout dépend de Dieu et en même temps tout dépend de nous.

Le prophète Sophonie disait « Le Seigneur a levé les sentences qui pesaient sur toi, il a écarté tes ennemis. Le roi d’Israël, le Seigneur, est en toi. Tu n’as plus à craindre le malheur. » C’est aussi cette confiance dont témoignait Saint Paul : « Ne soyez inquiets de rien, mais, en toute circonstance, priez et suppliez ». Nous aussi nous sommes invités à la confiance. C’est notre confiance en Dieu qui apaisera nos cœurs et nos esprits. Nous savoir aimés de Dieu, nous savoir protégés par Dieu ne peut que nous tranquilliser, nous donner la paix intérieure. Mieux cela nous donne la joie. Joie d’être aimé, joie de se savoir dans la main de Dieu, joie de se savoir accompagné. Avoir confiance, s’en remettre au Seigneur, c’est aussi cela le bonheur. Le chrétien, s’il croit à la puissance de Dieu, alors il ne peut qu’être un humain joyeux.

S’en remettre à Dieu donc mais aussi faire notre part. C’est bien ce que les gens qui venaient à Jean Baptiste ont compris, d’où leur interrogation : « Que devons-nous faire ? » Et la triple réponse de Jean Baptiste aux foules, aux publicains et aux soldats peut se résumer ainsi : Partagez ! Soyez justes ! Soyez doux et sobres ! Par conséquent, être chrétien ne signifie pas rester la bouche en cœur devant l’autel à attendre que cela se passe. Être chrétien c’est croire, nous l’avons entendu, mais c’est aussi agir. Agir pour le bien de toutes et de tous. Agir en chrétien, c’est partager ses ressources, morales, intellectuelles, matérielles, spirituelles. C’est également agir en tout et avec tous de manière juste et équitable. Enfin, agir en chrétien c’est être empreint de douceur, de bienveillance et de sobriété. Convertir notre agir ne pourra que nous apporter la joie puisque contribuer au bonheur des autres c’est aussi alimenter son propre bonheur, sa propre joie.

Qu’en ce troisième dimanche de l’Avent, notre foi soit joyeuse, et qu’elle nous porte à agir joyeusement.

Père Tristan

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