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L’origine de l’art sacré

9 février 1951
« Son excellence Mgr l’évêque a convoqué, en la salle du Tribunal, différentes personnalités, tant civiles que religieuses, en vue de la création d’une commission diocésaine des arts sacrés »
Ainsi commence le travail d’une commission qui existe depuis 70 ans ! Se fondant sur le Droit canonique et l’encyclique Mediator Dei, Mgr Heintz estimant la nécessité de sa création et l’urgence de son travail en vue de l’aménagement des églises, de la reconstruction des églises sinistrées pendant la guerre et la construction d’église dans les nouveaux quartiers.
Voir mémoire
Le chanoine Emile Louis Théophile Louis, surnommé Théo Louis, est né le 6 mai 1918 à Holling comme benjamin d’une famille de quatre enfants. Pupille de guerre par le décès de son père alors qu’il n’a quel quelques mois, il perd sa sœur Marcelle âgé de 15 ans en 1926, puis sa maman en 1929, son frère Justin âgé de 26 ans en 1936. Le dernier membre de sa famille est son frère Ernest se maria et fonda une famille à Holling.
Théo étudia chez les pères Maristes au collège de Sierck-les-Bains et ensuite au collège de
Bitche. Il fait sa philo au grand séminaire de METZ du 1er septembre 1937 jusqu’au 30 juin 1939 avant d’effectuer son service militaire.
Le service militaire durera du 10 octobre 1939 au 29 février 1940.
Puis c’est le séminaire universitaire de la Faculté de Théologie de Strasbourg repliée à
ROYAT qui accueille le séminariste messin. Durant ces années d’expulsion il se retrouve
souvent avec ses confrères à Abondance sous la direction du Père Paul-Joseph Schmitt. Et
durant ces années se créent des liens d’amitié qui ne se démentiront jamais.
Ordonné prêtre le 18 juin 1944 à CELLULE (Puy de Dôme) il est vicaire de la paroisse saint
Amable de RIOM (19 juin 1944 – 13 mai 1945).
Il rentre à Metz où il exercera le ministère vicarial à la paroisse saint Martin de METZ du 14
mai au 6 novembre 1945.
Un changement de poste l’amènera à la paroisse saint Joseph de Montigny-lès-Metz où il sera
vicaire du 7 novembre 1945 au 1 novembre 1957 avant de prendre le titre de vicaire résident
de Moulins Alger (Saint Pierre aux liens). Il va consacrer son énergie à animer cette paroisse
nouvelle en accompagnant les mouvements d’action catholique, le scoutisme, et en édifiant
l’église paroissiale en collaboration avec tous les habitants de ce quartier. Le quarantième
anniversaire de sa consécration a été fêté l’an dernier, mais les difficultés de déplacement ont
empêché le chanoine LOUIS de participer à ces célébrations.
En 1969, le premier septembre, il est nommé au Chapitre de cette cathédrale où avec les
chanoines Ruer et Nassoy, il forme le trio des responsables diocésains de liturgie, musique
sacrée et art sacré.
Nommé secrétaire de la commission diocésaine d’Art Sacré en 1951, il participe activement
aux travaux entrepris dans le diocèse après la guerre pour redonner aux églises la qualité
nécessaire au bon fonctionnement d’une belle liturgie. Il sillonne alors les routes du diocèse
pour prodiguer ses conseils éclairés sur tout ce qui concerne ce domaine de l’Art Sacré.
Il est membre du Conseil d’administration de l’association Notre-Dame de Metz pour la
construction des nouveaux lieux de culte.
Mais il n’a pas qu’une corde à son arc et la musique est aussi son domaine ; non seulement il
est membre de la commission des orgues, mais il crée à la cathédrale une chorale liturgique
qu’il dirigera de main de maître jusqu’à sa retraite en 1997. Il tient aussi les orgues de la
cathédrale, souvent les dimanches, mais aussi tous les jours de semaine pour la messe et
l’office capitulaires. Fonction qu’il a continué à exercer après sa retraite jusqu’à ce que ses
jambes refusent de le porter.
Trésorier du Chapitre il met en place, avec lui, l’aménagement du sanctuaire, celui de la
crypte liturgique, utilise ce qui reste de l’ancien grand orgue pour en faire un orgue de chœur.
Son désir était d’embellir encore ce vaisseau déjà riche de tant de merveilles par un nouveau
vitrail, dans la chapelle saint Nicolas, le transept sud. Le projet était bien avancé, les cartons
dessinés, mais les tarifs trop élevés n’ont pas permis de finaliser le projet, à son grand regret.
Son amour de la cathédrale faisait de lui un guide merveilleux pour ceux qui avaient la chance
d’en bénéficier. On se souviendra de sa présentation magistrale, enthousiaste, de la cathédrale
faite un soir de congrès sur les cathédrales dont les participants s’étaient déplacés depuis
Pont-à-Mouson.
Afin que le concert des cloches de la cathédrale soit plus harmonieux, il décide d’offrir, avec
le concours de l’Oeuvre de la cathédrale, une cloche à l’occasion du Jubilée de l’an 2000.
Nous l’entendrons sonner au cours de l’absoute.
Attaché à son village natal de Holling, il participe à l’embellissement de son église en lui
offrant un instrument de musique : des orgues qu’il n’a pas eu l’occasion d’entendre sonner,
complètement achevées, à cause de ses ennuis de santé. Ce sera pour lui une souffrance
certaine, mais que sa discrétion, sa pudeur, lui faisait cacher.
Son souci du patrimoine en général et ecclésial en particulier lui fait faire le tour de toutes les
églises et chapelles du diocèse, une première fois dans les années 60, puis une seconde fois
dans les années 80. Ce souci du patrimoine lui avait fait accepter d’autres services : celui du
pré-inventaire pour les cantons de Boulay-Bouzonville, celui de Conservateur délégué des
antiquités et objets d’art du département de la Moselle.
Même s’il n’a pas écrit autant que certains l’auraient souhaité, il partageait ses connaissances
historiques et artistiques en étant membre actif de sociétés savantes comme la SHAL Société
d’Histoire et d’Archéologie de Lorraine, dont il a été durant de longues années vice-président,
de mai 1969 à décembre 1991. Il a guidé de nombreuses excursions dans le pays de la Nied
ou de la Seille et autres.
Discret, il ne se mettait pas en avant. Il était même plutôt du genre silencieux, promenant sa
grande carrure discrètement et efficacement. Il était plein d’attention pour les autres et ne
critiquait pas plus les autres qu’il ne laissait sortir de sa bouche une plainte pour lui-même.
Décédé au matin du 14 mai 2003, il sera inhumé au cimetière de HOLLING après la messe de
funérailles célébrée en la cathédrale de Metz, le 16 mai 2003.
En un mot : le chanoine Théo LOUIS était un serviteur fidèle de l’Eglise et du peuple de
Dieu que le Seigneur peut maintenant inviter à entrer dans la joie de son Maître.

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