Conférence sur l’Europe à l’invitation de l’ACI

Samedi 19 janvier, un groupe local d’action catholique des milieux indépendants -ACI- a proposé une rencontre sur le thème « Les pères de l’Europe reconnaîtraient-ils leur enfant aujourd’hui ? ». Ils ont invité pour cela le Frère Olivier Poquillon, secrétaire général de la COMECE (Commission des Épiscopats de l’ Union européenne). Nathalie Griesbeck, députée européenne, et Pierre CUNY, maire de Thionville, ont également contribué à la réflexion.

Le frère Olivier Poquillon a évoqué deux enjeux majeurs pour l’Europe d’aujourd’hui : le défi démocratique, et le défi numérique. La question démographique concerne tout autant le déficit de natalité dans beaucoup de pays européens, que les migrations au sein même de l’union comme au dehors du continent. Cela vient rencontrer des identités, des cultures différentes, des conceptions de l’Europe qui sont diverses, ce qui illustre la devise de l’union européenne « Unis dans la diversité ». Le second défi mis en exergue par le frère Poquillon est numérique. « Nous vivons un changement qui a autant de portée que l’invention de l’écriture, mais nous n’en avons pas forcément conscience. » Le numérique change notre rapport au temps, et notre rapport à l’espace : nous savons instantanément ce qui se vit à l’autre bout du monde.

Il a aussi mis en lumière un débat anthropologique qui secoue notre société européenne : Comment concevons-nous la place de l’être humain dans la société ? De plus en plus de nos contemporains sont dans une approche individualiste, c’est à dire que l’individu est la référence pour poser un choix. Nous prenons alors le risque de devenir des sphères qui se heurtent à d’autres sphères, en étant dans des relations de confrontation et non plus de débat. A contrario, les pères de l’Europe, et la tradition de l’Eglise y compris grâce aux contributions de St Augustin, nous propose un modèle personnaliste : je suis un élément d’une construction humaine à laquelle je suis amenée à apporter ma contribution. « Comme baptisé, je reçois la vie de Dieu, je la partage, je la transmets. Dieu nous confie l’Europe, comment je contribue à la faire grandir dans la paix et la fraternité ? »


 

L’après-midi s’est poursuivie par un temps de discussion sur la manière dont chacun pouvait poursuivre le projet initié par les pères de l’Europe, en particulier dans la visée des élections européennes de mai 2019, et au cœur des débats qui secouent les 28 pays de l’Union européenne. Un temps de méditation s’appuyant sur les chants de la communauté de Taizé a clos cet après-midi riche en rencontres et en discussions.

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