François Clavairoly plaide pour une fraternité citoyenne exigeante

conf-clavairoly_01Invité ce vendredi 7 avril par les communautés protestantes de Metz, en partenariat avec le diocèse, le président de la Fédération Protestante de France (FPF), le pasteur François Clavairoly, a partagé ses convictions sur le devoir de fraternité comme chrétien et comme citoyen, deux dimensions inséparables.

« Nous avons à vivre une double citoyenneté : comme citoyen de notre pays, et comme citoyen des Cieux… ce qui veux dire que nous avons à vivre une fraternité horizontale avec tous nos concitoyens et une fraternité qui s’ancre dans notre foi chrétienne, comme frères en Christ » explique en introduction le pasteur Clavairoly. Dans le contexte particulier de l’actualité électorale, le responsable des protestants de France estime indispensable de tenir  ensemble notre engagement citoyen et nos convictions chrétiennes. D’où une adresse de la FPF aux onze candidats à l’élection présidentielle et à l’appel pour l’éthique en politique relayé notamment par le quotidien La Croix. Dans cet appel, la communauté protestante rappelle que nous devons tenir à une éthique de responsabilité personnelle, à une éthique de conviction et à une responsabilité collective. Or cette dernière est fragilisée, dans une société où les liens se défont. Cela est vrai au sein des familles, dans le travail, dans les quartiers, au plan de la construction européenne. Or les liens sont essentiels à vivre pour faire société. Sinon, c’est la violence qui prend le dessus.

Pour le pasteur Clavairoly : « il faut traverser la crise du politique, en redonnant du crédit au politique qui l’a perdu. Le discours politique est décrédibilisé parce que la promesse de fraternité n’a pas été tenue. Pour que vive la démocratie, il faut donc réapprendre le dialogue, la recherche d’une solution entre consensus et disensus. » Défendre la dignité du politique fait partie de la responsabilité du chrétien.

conf-clavairoly_02Dans son rapport au politique, le chrétien doit donc tenir un équilibre entre rapport critique, capacité d’interpellation, voire position de résistance, et collaboration avec les élus. Le tout en conservant la bonne distance de sécurité. Pour cela, l’intervenant cite deux textes bibliques qui posent ces attitudes de confiance aux autorités (lettre aux Romains chapitre 13) et de possibilité de résistance (Apocalypse chapitre 13).

En conclusion, le président de la FPF propose que les Eglises chrétiennes valorisent le politique en faisant valoir les questions essentielles dans les débats, en encourageant les citoyens à voter et en indiquant des points d’attention qui leur tiennent à cœur. A titre d’illustration, il cite l’éducation, le développement durable, la solidarité internationale et la justice. « Si nous n’avons pas une fraternité citoyenne exigeante, nous sommes en contradiction avec notre engagement dans la fraternité chrétienne ».

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