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L’argent, un outil au service du bien commun

Des membres du CCFD Terre solidaire d’Alsace-Lorraine se sont donnés rendez-vous pour une session de deux jours à Portieux (Vosges) sur le thème :  » L’argent, un outil au service du bien commun ? ». Quelques mosellans nous retransmettent ici ce qu’ils y ont vécu :

Il s’agissait de répondre aux questions suivantes: quel est le rôle de l’argent dans nos sociétés ? Quel est notre rapport à l’argent ? Comment l’argent peut-il être au service de l’homme, de tous les hommes ? En résumé, comment remettre l’Homme au centre de l’économie ?

Pour nourrir notre réflexion nous avons commencé samedi matin par aller sur le terrain au-devant de 4 expériences régionales d’économie solidaire et citoyenne centrée sur le bien-être des humains. Nous , mosellans, avons fait la découverte du Club CIGALES; groupe de personnes de tous horizons qui souhaitent ensemble investir utilement leur épargne ( qui peut être très modeste) au service du développement local. Il y a 400 club Cigales en France et 5 en Lorraine où la progression est rapide.

La première moitié du samedi après-midi fut consacrée au partage de ces 4 réalités concrètes vécues le matin: volonté de donner du sens à l’argent, d’inventer des modèles économiques plus vertueux. La finance solidaire n’est pas un rêve, elle existe déjà, elle est même en plein développement.

Certains pourraient s’étonner qu’on n’évoque ci-dessus que des expériences régionales donc franco-française alors que le CCFD-Terre Solidaire se veut une ONG de solidarité internationale. Justement celle-ci fait sienne l’exhortation de Don Helder Camara célèbre archevêque brésilien:  » rien ne changera chez nous (pays du Sud) si rien ne change chez vous (pays du Nord) »; d’où cette nécessité de développer aussi chez nous une économie plus fraternelle au profit de tous les hommes , du Nord et du Sud.

Nous avons abordé l’international avec l’exemple, entre autres, de la SIDI (Solidarité Internationale pour le Développement et l’Investissement, filiale financière du CCFD-Terre Solidaire) qui détient 11% du capital de la 3ème banque de l’Ouganda qui accorde des micro-crédits à des petits entrepreneurs qui n’y auraient pas accès dans le circuit bancaire traditionnel.

Dimanche matin a débuté par un temps spirituel ; les participants ont pu choisir entre un échange en petits groupes à partir de textes de l’évangile qui évoque l’argent, ou, comme support de méditation, la construction d’un « mandala » à partir de matériaux issus de la nature.

S’en est suivie une table ronde avec 3 intervenants sur le thème commun  » L’argent qui a du sens »:

– Yann Le Bollock, directeur général adjoint à la ville de Metz chargé du pôle  » Solidarités et Familles ». Il nous a montré comment l’action publique agissait dans le sens du bien commun, en soutenant par exemple la finance solidaire et l’ESS (Economie Sociale et Solidaire), en favorisant le développement des territoires……..

– Philippe Mayol, directeur de la fondation Terre Solidaire récemment créée par le CCFD-Terre Solidaire; laquelle cherche à relever le défi de la transition écologique, économique et sociale pour construire un avenir durable pour les générations futures. Il s’agit de contribuer à l’avènement d’un monde dans lequel la misère, cause première de la faim, est éradiquée.

– Eric Lemaire , philosophe d’entreprise: comment concilier réalités économiques contraignantes d’une part, éthique et sens du bien commun d’autre part. Il s’est montré optimiste car , selon lui, les valeurs de solidarité et de générosité n’ont jamais été aussi fortes qu’aujourd’hui dans l’histoire de l’humanité et sont en progression.

La convivialité bien sûr était au rendez-vous grâce à plusieurs rencontres en petit groupe où chacun pouvait s’exprimer et échanger plus « intimement » sur ses impressions et ressentis de ce qu’il vivait dans ce forum; grâce aussi à une équipe de jeunes qui ont su mettre de l’humour et une ambiance ludique tout au long de ce rassemblement.

En conclusion, nous avons réussi pendant cette journée et demi à joindre l’utile à l’agréable pour être convaincu qu’une autre finance est possible, celle qui met l’Homme au centre de l’économie.

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