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JUSQU’À LA FIN DU MONDE

Elle est crue, oui d’une grande cruauté, l’actualité. Et mettre sous silence et ne pas en parler est malhonnête. Oui l’actualité mondiale est bouleversante car il n’y a pas de journal télévisé ou de média quelconque qui ne commence pas par une triste nouvelle quelque part dans le monde. Je suis défaitiste, allez-vous penser, mais comme beaucoup il m’arrive de me réveiller le matin en pensant « qu’allons-nous apprendre aujourd’hui de peu réjouissant ? »

Par ces lignes j’ai dans les doigts et dans ma tête les odieuses affaires qui touchent encore notre Église. Les affaires de Mgr SANTIER, un évêque, un successeur des apôtres. Des adultes, des garçons … on est ébranlés. Même concernant les pasteurs de diocèses arrivent aussi la méfiance et les faux pas, et pour le coup c’est un très méchant pas. Cependant, c’est un assainissement qui fait mal mais pour un bien : il faut crever les abcès et mettre à jour les incohérences, les perfidies, les hypocrisies, les blessures et les meurtres en tous genres. Comment se fait-il que ceux qui suivent et montrent le chemin du Christ en arrivent à de tels troubles ? … Cela peut guetter tout un chacun. Et cela semble anormal quand l’Église, son troupeau, sa grande famille et ses guides sont touchés à cause des mêmes membres de cette famille.

Lapôtre Pierre, qui n’est pourtant pas un homme parfait on le sait, dit avec exactitude ce qui peut nous arriver et ce qui nous guette. Relisons cet extrait de sa première lettre, à l’Église de Rome, au chapitre 5 : « soyez sobres, veillez : votre adversaire, le diable, comme un lion rugissant, rôde, cherchant qui dévorer ». Ne négligeons pas l’existence du Mal, de celui qui fait le Mal, l’auteur du Mal ; il se réjouit fortement lorsqu’on fait et ose croire qu’il n’existe pas. En Église, nous ne sommes pas exempts de mauvais comportements et de faits irréparables. Comme dit un proverbe africain, le poisson pourrit par la tête, et on sait bien que ce qui pourrit un panier de fruits, c’est un fruit mauvais dans le même panier. Vous comprenez l’allusion.

Pour autant, ne baissons pas les bras, et il serait trop facile alors de claquer la porte et de tourner le dos sous prétexte que tout va mal. Ce n’est pas vrai, car on manque alors furieusement de confiance et d’objectivité. Un acte horrible, des troubles, des incohérences ? Oui, ne les mettons pas sous cape, mais tout cela doit renforcer notre foi et notre confiance en Christ seul, lui qui n’a pas choisi les meilleurs. Dieu nous choisit toutes et tous, il ne choisit pas des gens capables, non. Mais il rend capables ceux et celles qu’il choisit. Et nous sommes tous concernés. On manquerait de confiance en oubliant alors ce que Jésus dit au moment de quitter la terre pour rejoindre son Père : « Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde », c’est la finale de l’évangile de Matthieu. Donc il abandonnerait le navire quand ça va mal ? Il est remonté et nous laisse nous dépatouiller tout seuls quand la famille est malade ? Ce n’est pas Dieu ça, pas possible. Notre foi est erronée. Fortifions-nous et ne choisissons pas les chemins faciles ou les issues aisées qui font tout lâcher. Cela ne règle rien.

Partons confiants et soudés, et ne cachant rien, et priant pour la justice et un feu qui fasse le ménage dans ce qui est dur et profondément malsain. Un corps qui ne connait pas de maladies, ne peut pas déclencher son système immunitaire. Le système immunitaire de l’Église, c’est nous ! Quand c’est malade, il faut faire confiance au traitement. Et ne pas fuir devant la faiblesse et la maladie. Allons. Il l’a dit « Je suis avec vous …, jusqu’à la fin du monde ».

Loïc BONISOLI+

Curé

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