QUEL CHANTIER !
Mgr Laurent ULRICH, nouvellement installé dans son diocèse, a prié dans Notre-Dame de Paris en chantier avant de se rendre à Saint-Sulpice (église qui pourvoit aux célébrations diocésaines, le temps de la restauration de la cathédrale) pour la messe d’installation. La photo du nouvel archevêque de Paris, casque sur la tête, chape (liturgique) sur le dos, dans la cathédrale en travaux est déroutante et en même temps forte de symbole.
Alors que la cathédrale est armée d’échafaudages gigantesques, que tout l’extérieur et les arcs-boutants sont retenus par des cintres, que les voûtes attendent d’être reconstruites, que les vitraux sont déposés et nettoyés, que les grandes orgues et autres ornements sont partis en ateliers de restauration, que les artisans en tous genres s’affairent à redonner son éclat à l’antique vaisseau, le monde avance !
Cette cathédrale en travaux et son évêque en plein milieu nous interpellent : quel chantier sommes-nous prêts à entamer ? Quels travaux sommes-nous capables d’envisager ? Quelles restaurations voudrions-nous et quelles nouveautés envisageons-nous ?
Mgr ULRICH en plein chantier : n’est-ce pas l’image de toute l’Église de par le monde ? Nous attendons à Metz un évêque, et notre diocèse doit se préparer à des travaux majeurs, des chantiers immenses qui demanderont du temps et de l’énergie mais aussi de s’habituer à des changements. Sans vouloir être alarmiste, notre Église a aussi pris feu ! Il n’y a pas que Notre-Dame qui a vu sa silhouette s’envoler dans des flammes. Nos habitudes et nos petits conforts ont connu l’incendie. L’Église – que nous sommes toutes et tous – doit admettre qu’un gros chantier est en cours. Le Pape le souhaite, notre ancien évêque a initié cela, rien n’est encore joué car les échafaudages sont en train d’être hissés. Il est temps de prendre soin de « notre baraque » avant que la flèche ne s’écroule, mangée par les flammes …
En chantier, nous y sommes. Quelle communauté de paroisses connaissons-nous ? Comment y donnons-nous du cœur, du temps, de l’énergie, ou comment y contribuons-nous à lui donner un vrai et beau sens de « Communauté » ?
Nous sommes toutes et tous arc-boutant, poutre de charpente, clef de voûte, vitrail, tuyau d’orgue, tableau, maçonnerie, sculpture, … Nos communautés sont comme cette cathédrale : en travaux. Et nous devons retrousser nos manches, ensemble, et rester unis comme les pierres de ces grandes murailles qui s’élèvent et témoignent d’une grandeur.
2022 … C’est déjà presque terminé … 2023 n’est qu’à deux pas … Et après ? Sera-t-il temps de pleurer sur le sort de notre Église et sur l’état de nos communautés disséminées et fragiles ? Ou bien il est déjà temps de prendre soin de l’avenir. Nous devons transmettre aux années futures un bel édifice que nous serons fiers d’avoir entretenu, restauré, modernisé et rendu solide pour traverser le temps …
Loïc BONISOLI+