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DÉMARCHE SYNODALE

Voici le dernier compte-rendu de l’équipe de réflexion sur la démarche synodale de notre Communauté de paroisses :

Quelle place, quel rôle a l’Eglise dans la société ?

Une Eglise de rites, de tradition, qui propose des repères, qui rappelle des valeurs.  L’Eglise a mis du temps à se rendre compte qu’elle n’était plus en position de majorité, beaucoup de personnes ont pu se sentir jugées, ne se sont pas senties respectées dans leur cheminement personnel et ont quitté l’Eglise. L’Eglise est associée au souci du frère en humanité (popularité de l’abbé Pierre) et apparait comme une super ONG. L’Eglise devrait répondre au besoin de spiritualité qui se manifeste, mais son langage, son vocabulaire, son style, ne sont plus compréhensibles. Il lui est difficile de rivaliser avec les officines du développement personnel et les salons du bien-être. Une Eglise qui alerte, et en devient pénible pour certains, l’empêcheuse de tourner rond. Une Eglise qui freine.

 

Quel visage donne à voir l’Eglise ?

Des sensibilités différentes parcourent l’Eglise, qui ont du mal à dialoguer, et l’Eglise parait divisée, fracturée. Un lieu opaque de pouvoir et d’autorité moralisante hypocrite, un lieu de domination patriarcale, paternaliste et cléricale. Une Eglise dont les positions moralisantes et culpabilisantes sur la sexualité, la contraception, l’homosexualité, le remariage des divorcés, font que beaucoup préfèrent s’en aller…

Une Eglise du 3ème âge où les jeunes ont du mal à trouver leur place. Une Eglise de familles nombreuses qui ont bizarrement la même physionomie et où les personnes « hors des clous » ont du mal à trouver leur place. Une Eglise de clochers plutôt que de communautés vivantes. Une Eglise trop bavarde quand elle célèbre et qui doit laisser davantage place au silence. « Tenez bon, car pour ceux qui ont voulu simplifier à l’extrême, ça ne fait pas revenir les gens, et on a tout perdu »

 

Quels messages vous parviennent de l’Eglise ? Par quelles voix et voies ? Lesquels peuvent retenir votre attention ?

La voix du Pape François porte, il sait trouver les mots pour s’adresser à tous, ses encycliques sont accessibles et ouvrent des chemins. Le Pape pose les bonnes questions et n’impose pas de réponses toutes faites. Il ouvre le débat. Les médias chrétiens : La Vie, La Croix, Kto TV, les chemins de la foi et le Jour du Seigneur, RCF Radio Jérico. Sites et blogs sur Internet, dont celui du diocèse de Metz. La conférence des évêques de France est moins audible…mais nous étions tous très attentifs à sa réaction à la publication du rapport de la CIASE qui fut mise en place avec courage par cette même conférence des évêques de France. La voix de l’Eglise se fait entendre, il n’y a pas beaucoup d’institutions capable sde se faire entendre comme l’Eglise.

 

Avez-vous des personnes identifiées comme « cathos » dans votre entourage ? Les reconnaissez-vous comme des compagnons de route sur lesquels vous pouvez compter ? Diriez-vous que ces personnes sont « comme tout le monde » ou qu’elles ont un style de vie particulier ?

« Cathos », une étiquette de plus qui enferme. Des personnes identifiées comme « cathos » dans la famille, plus rarement dans l’environnement professionnel. Un « catho » semble faire preuve d’un sens de l’accueil apprécié dans son rapport aux autres. Un participant protestant nous alerte sur le risque de devenir « insignifiant » à force de minorité et de dilution…

 

Dans quels lieux d’Eglise vous est-il arrivé de faire halte ?

Des églises monumentales ou plus humbles rencontrées lors de déplacements touristiques peuvent nous toucher par leur beauté, leur ambiance silencieuse ou musicale, lors d’une célébration ou simplement d’une visite. Elles témoignent de la foi de nos aînés et constituent un relais intergénérationnel. Elles peuvent constituer un lien vers le sacré et ouvrir à la présence de Dieu. Elles peuvent même être un lieu de conversion. Retraites dans des monastères ou dans d’autres structures et pèlerinages nous aident à cheminer.

 

Ces trois rencontres pour participer à la préparation du synode ont été vécues dans la joie et ont avivé notre désir de faire véritablement Eglise.

Citation d’une participante aux réflexions et rencontres :

« Il en ressort un besoin d’approfondir, de se remettre en question. Commencer d’abord par faire la paix entre nous ; être plus ouvert, évoluer soi-même d’abord et ne pas tout attendre des changements institutionnels, forcément à inscrire dans un temps long que nous ne vivrons peut-être pas. La démarche synodale me semble une opportunité, un moyen pour avancer, partager, mieux se connaître, s’apprécier, continuer à échanger, se soutenir et progresser un peu ensemble. »

Propos recueillis par Agnès MIGAUD

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