Fragile… mais puissante… La Vie !

Qu’y a-t-il de plus fragile qu’une graine jetée en terre, une barque au milieu d’une tempête ? Qu’y a-t-il de plus fragile que notre humanité petite dans cet immense univers et si fragile, chavirée par toutes les tempêtes du monde : maladies, crises, bouleversements climatiques, violences inouïes de la nature et des hommes eux-mêmes ?

Et pourtant quelles que soient toutes ces fragilités, la vie, elle, prend toujours le dessus. Nous ne savons pas toujours comment elle s’y prend, et parfois il nous arrive d’être surpris, mais la vie qui anime tout être vivant est forte et porte en elle une puissance inimaginable.

Que c’est impressionnant de voir que depuis que l’homme existe, -des millions d’années-, malgré toutes les forces contraires, jamais il n’a disparu ; toujours il a trouvé les moyens de grandir et de se déployer.

Et pourtant, des tempêtes, il y en a eu qui auraient pu l’anéantir et le faire disparaître à tout jamais. Au contraire, la force de vie qui anime l’homme a traversé toutes les tempêtes quelles qu’elles soient, et est devenue plus forte peut-être même à partir de ses faiblesses !

On nous parle aujourd’hui de tempête dans lesquelles l’Église est prise ; et sa fragilité nous semble même de plus en plus importante. Certains prédisent même sa mort plus ou moins imminente.

Et pourtant, cette Église, c’est l’Église du Christ, du Ressuscité, du Vivant qui vient en notre humanité comme une graine de moutarde ; qui est enfoui en chacun de nous pour y trouver tout le nécessaire pour surgir, parfois malgré nous, car il est même un temps où nous n’avons rien à faire.

Et cette Église c’est aussi cette barque secouée par la tempête après tant d’autres. Mais sur cette barque, le Christ qui paraît dormir, calme le tout en un mot en nous interpellant sur notre peu de foi !

2000 ans de vie d’Église qui peuvent être lus à travers les paraboles de ces dimanches pour que nous puissions affermir notre foi.

Faiblesse de la vie ? Oui, certainement ! Puissance de la vie ? Bien plus encore, grâce à cette Présence en nous du Ressuscité. Chaque dimanche, nous proclamons notre foi en la Résurrection du Christ et en la nôtre. Pouvons-nous regarder le monde tel qu’il est aujourd’hui avec foi ? Ou faisons-nous, encore et toujours, l’étonnement de Jésus : « Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? »

Peut-être est-il aussi possible de réagir comme Simon Pierre : « Nous avons peiné toute la nuit, mais sur ta parole, je vais jeter les filets. »

Abbé Jean-Luc Henry