Soutenir l'Eglise
Trouver ma paroisse
Espace Membres

UNE SAINTE COLÈRE

Et voici que Jésus se met en colère. Même à lui, cela lui arrive. Il ne faut pas être trop naïf et bien entendu se rendre compte que Jésus pouvait très bien avoir son sang qui ne fait qu’un tour. Pour quelle raison ? Lorsqu’il voit combien les parvis du Temple de Jérusalem étaient loin de leur vocation première : accueillir les pèlerins, permettre les purifications nécessaires à la prière, offrir les sacrifices et rencontrer les foules de croyants. Toute démarche commerciale devait être anticipée à l’extérieur (comme l’échange de la monnaie qui était nécessaire au préalable pour ne pas que l’argent romain entre dans le temple). Venir avec des animaux pour les présenter sur les autels étaient la Loi et la coutume, mais voilà que le Temple n’était plus tout à fait ce que David et Salomon, jadis, en avait espéré. Et l’Arche de l’Alliance qui était lointaine dans le Saint des Saints, le lieux sacré où nul ne pouvait pénétrer. Cependant les vices et les cupidités étaient bien entrés dans le cœur des hommes et même des prêtres et des scribes. Jésus ne se met pas en colère contre l’argent et les commerces, mais sur la façon dont ces usages avaient envenimé le cœur des hommes au point de mélanger prière et bénéfices.

Le cœur de Dieu ne se mesure pas en bourse d’argent. Le Temple de Dieu, le lieu de la prière, ne peut accueillir un commerce illégalement profitable.

Au cœur de ce Carême, il peut être bon de faire le point sur ce qui est entré en mon cœur et dans ma vie et qui souvent m’éloigne de Dieu ou alors n’a pas sa place pour m’aider à le rencontrer. Jésus va loin dans sa réponse à ceux qui s’offusquent de sa colère : « Détruisez ce temple, je le relèverai » et on se moque de Lui ; mais il voulait ainsi annoncer la destruction de son Corps.

Son Corps, c’est l’Église, c’est nous, toi, moi, eux. Cette Église, le Corps Vivant que nous formons en Christ, est bien souvent malmené ou veut être détruit, réduit, rejeté.

Ne baissons pas les bras, Christ a été vainqueur de la mort, il est Vivant, il relève tout ce qui est détruit. Signe fort pour nous en ces temps : ne montrons pas des signes de faiblesse au moment où le monde a besoin de signes et de lumières.

C’est à nous de faire vivre le Corps Vivant de Jésus ; il saura nous relever, si nous savons faire le tri et le choix au fond de nos cœurs.

Loïc BONISOLI+

Partager