Un carême pour vivre

Vivre, c’est une aspiration profonde en chacun de nous, essentielle. Vivre ! Ce mot résonne de façon toute particulière, très personnelle pour chacun de nous. Nous avons certainement découvert que vivre était plus riche que ce qui a fait notre quotidien depuis un an. Et pour cela, nous avons pu être très créatifs.

Alors un carême, quarante jours, qu’est-ce que ça va apporter de plus pour vivre ?

Ce carême peut être l’occasion de réaliser que la Vie est en nous depuis toujours, et pas n’importe quelle vie. La Vie en nous est présence de Dieu, que nous le sachions ou pas, que nous le voulions ou pas.

Cette Vie de Dieu en nous qui nous anime à chaque instant de notre existence, il nous revient de l’accueillir pour la laisser se déployer en nous. Il nous revient de nous rendre présent à cette Vie afin que nous devenions totalement des vivants, transfigurés par cette Vie divine.

Quarante jours seront-ils suffisants pour laisser cette Vie s’exprimer en nous et par nous ? Certainement pas !

Mais ces quarante jours que l’Église propose chaque année peuvent être l’occasion de nous entraîner à accueillir cette Vie divine déjà présente en nous. Quarante jours pour apprendre à nous rendre présents à cette présence de Dieu en nous.

Cela demande une dépossession de notre moi-je pour laisser Dieu qui vit en nous s’exprimer par nous.

À chacun de nous de trouver le moyen de vivre cette expérience par la prière, le partage, l’écoute bienveillante ; cela peut se vivre aussi, en ces temps si particuliers, en ne sombrant pas dans une sinistrose ambiante mais en cherchant cette présence de la vie de Dieu en l’autre, en tout autre.

Nous pouvons nous entraîner aussi à admirer toute forme de beauté autour de nous, dans la nature, dans de belles œuvres, dans ce que vivent les autres autour de nous.

C’est un véritable chemin de conversion pour que la Bonne Nouvelle puisse se rendre proche de tous ceux que nous rencontrerons. Et après ces quarante jours d’entraînement, nous pourrons encore mieux faire l’expérience de la présence de Dieu en nous, en étant suscités par Lui, par notre acquiescement à la Vie du Ressuscité en nous, à notre propre résurrection.

Quarante jours pour vivre de cette Vie-là, c’est un peu court sans doute, mais chaque pas fait dans l’accueil de La Vie nous ressuscite.

Que ce temps du carême nous permette d’apprendre à vivre de cette présence de Christ vivant en nous !

Abbé Jean-Luc Henry.