ET MAINTENANT … QUE VAIS-JE FAIRE ?
Gilbert BECAUD, dont on connait très bien cette rengaine, lance un cri qui peut venir du fond du cœur. Je pense tout d’abord aux personnes malades et fragilisées, en ce dimanche dédié au monde de la santé et des souffrants. Lorsque la fragilité arrive, tout est bousculé et les horizons sont transformés, les lendemains n’ont plus le même éclairage ; le quotidien est transformé. Il y a une très belle consolation dans la Bonne Nouvelle qui nous annonce que Jésus passait dans les villages et venait visiter et poser la main sur les plus fragiles. En ce moment même, Sa main se pose sur tous ceux que nous Lui confions et qui sont durement touchés par l’épreuve. Une épreuve bien diversifiée cependant, tant il y a des craintes, des douleurs, des angoisses et tous les styles de réactions face à ce qui est devenu quasiment coutumier dans cette pandémie.
« Et maintenant … que vais-je faire ? » pouvons-nous penser très facilement tant on attend, on se prépare, on redoute les mesures gouvernementales : en tant que curé, j’essaie du mieux possible de ne pas baisser les bras, mais comme toutes et tous, mon quotidien est aussi impacté (vie de paroisse, cours à assurer, présence et aumônerie à l’ensemble scolaire De La Salle, Service Diocésain de Catéchèse, amis et famille …) Que faire ? Non pas une question d’ennui ou de mauvaise volonté, mais bien essayer de faire que tout se déroule au mieux et que nous continuions d’avancer ensemble dans notre communauté, avec les fragilités et difficultés que le monde connaît.
Je suis néanmoins heureux et consolé car des joies et des projets sont présents : déjà il y a vous ! Oui vous qui formez cette communauté, ceux et celles qui continuent de prendre du temps pour rendre agréable l’accueil et pour sécuriser nos églises, pour préparer de diverses manières les célébrations, prendre du temps pour réfléchir en virtuel à la vie de prière ou aider les enfants et les jeunes à continuer de préparer un sacrement, prendre du temps de se rencontrer – en noyau réduit – réfléchir et évoquer encore des idées nouvelles … je ne sais comment dire mieux ce merci et cette reconnaissance. A l’heure où le bateau pourrait sembler inerte dans le port, on constate que les moteurs sont quand même en route et que le navire continue son voyage même très doucement.
A l’heure où j’écris, je ne sais quelles seront les règles sanitaires nouvelles, comment serons-nous autorisés à venir dans nos lieux de célébrations, quels projets pourront voir le jour …
Action de grâce toutefois pour vous, notre communauté et ce qui nous attend : la nouvelle « Belle Croix » à Saint-François d’Assise de Bellecroix inaugurée et bénie ce samedi 6 février, la messe télévisée le dimanche 14, le grand orgue de Saint-Julien-lès-Metz qui se dresse progressivement au fond de l’église, les Conseils de Fabrique qui continuent de penser à l’entretien et aux travaux, les équipes qui réalisent une réflexion pour faire émerger des idées, même simples, tout cela contribue à un ensemble beau et porteur !
On ne lâche rien, on continue à avancer progressivement, sans avoir le moral égratigné, évitons cela ; comme me l’a dit un de nos amis paroissiens : « sursum Corda » (élevons nos cœurs) et élevons nos esprits (sursum spiritum) !
Loïc BONISOLI +