Soutenir l'Eglise
Trouver ma paroisse
Espace Membres

Mardi 1er novembre – Toussaint

Commentaire de l’évangile du jour : « Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! » (Mt 5, 1-12a)

Il y a bien longtemps, lors d‘un passage à vide au cours de mes études, j’ai choisi de faire une pause de plusieurs mois pour aller vivre et rendre service dans une communauté de l’Arche, dans l’Oise. En lisière de forêt, je vivais dans un foyer avec d’autres ‘assistants’ comme moi et quelques personnes atteintes d’un handicap ou d’une maladie psychique. Je m’occupais du ménage, de l’intendance et des repas dans une atmosphère de prière qui m’était tout-à-fait nouvelle. Ce qui m’a le plus marquée au cours de ces quelques mois était que la vie à l’Arche permettait à chacun – quelque soit son handicap ou ses difficultés du moment – de vivre l’évangile des béatitudes au quotidien et de découvrir la joie profonde qu’il nous procure. Je me suis alors rendue compte à quel point ce passage de l’évangile était capital en ce qu’il nous renvoie à notre vocation originelle, ce pour quoi nous sommes faits, et ce à quoi nous aspirons : un ordre du monde qui remette à la première place le pauvre, le souffrant, le doux et l’assoiffé de justice. Nous faisons tellement souvent l’expérience du contraire !  Heureux les pauvres de cœur (et qui ne l’est pas ou ne l’a jamais été ?), car le Royaume des Cieux est à eux ; heureux ceux qui pleurent (les malades, toute personne en détresse), car ils seront consolés ; heureux ceux qui ont faim et soif de la justice (les jeunes, les personnes investies dans le service des autres et tous les rebelles qui remettent en question nos systèmes de pensée), heureux ceux qui œuvrent pour la paix (les laïcs au sein de leurs familles, au travail, dans la société, les religieux et toute l’Église qui prient pour la paix dans le monde), heureux ceux qui sont persécutés, insultés ou bafoués pour avoir choisi de suivre le Christ (ceux qui sont victimes de régimes totalitaires). Réjouissez-vous ! Votre récompense est grande dans les Cieux. Nous sommes tous appelés à la sainteté, qui que nous soyons et où que nous soyons,  et Jésus nous promet dès ici-bas un bonheur unique, tout sauf matérialiste : la vraie joie de la communion et de la charité qui donnent tout son sens à notre vie.

Ce passage nous révèle en creux un beau portrait de la sainteté : les Saints qu’on se figure parfois en super héros, en athlètes de la foi et croyants de compétition à la manière des sportifs de haut niveau nous apparaissent dans leur humanité et leur vulnérabilité : eux aussi ont été ‘pauvres de cœur’, ont pleuré et ont ‘fait miséricorde’, ils ont combattu l’injustice et le mal sous toute ses formes. Ils ont engagé toutes leurs forces dans le combat spirituel et les œuvres de charité, sans avoir toujours de preuves tangibles de leurs succès. Mais ils se sont laissé façonner par Dieu comme une vigne qu’on taille, pour finalement se présenter devant Dieu avec un cœur pur. Ils sont la foule immense que nul ne peut dénombrer et se tiennent debout devant le Trône et devant l’Agneau, vêtus de robes blanches, nous dit Saint Jean dans l’Apocalypse (première lecture).

Réjouissez-vous ! Heureux êtes-vous ! Soyez dans l’allégresse ! Et bonne fête de la Toussaint à tous !

Elisabeth SEYVE

 

Voilà la prière chantée tous les soirs dans les foyers de l’Arche :

Ô Marie, donne-nous des cœurs attentifs,
humbles et doux
pour accueillir avec tendresse et compassion
tous les pauvres que tu envoies vers nous.

Donne-nous des cœurs pleins de miséricorde
pour les aimer, les servir,
éteindre toute discorde
et voir en nos frères souffrants et brisés
la présence de Jésus vivant.

Seigneur, bénis-nous de la main de tes pauvres.
Seigneur, souris-nous dans le regard de tes pauvres.
Seigneur, reçois-nous un jour
dans l’heureuse compagnie de tes pauvres.


Mardi 1 octobre

Commentaire de la lecture du jour: « Voici une foule immense que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, tribus, peuples et langues » (Ap 7, 2-4.9-14)

Le soir du 31 octobre – et pendant plusieurs semaines chez les commerçants – en France comme ailleurs on fête Halloween. Têtes de mort, toiles d’araignée, fantômes : c’est une fête où figure le mal, pour s’en amuser ou pour le conjurer. La représentation du mal dans les textes de la fête de la Toussaint est bien différente. Dans l’Apocalypse, « ceux-là […] ont lavé leurs robes » ; dans la première lettre de Jean, celui qui « met en lui une telle espérance se rend pur » ; dans le psaume 23 comme dans la bouche de Jésus, sont évoqués « l’homme au cœur pur, aux mains innocentes » et « les cœurs purs ». On peut identifier à Jésus lui-même le « cœur pur » qui « gravit la montagne » dans le psaume et dans l’Evangile selon saint Matthieu, mais il y a bien d’autres cœurs purs. La « foule immense » de l’Apocalypse, ce sont tous ceux qui ont été purifiés ; compromis dans le mal dès la faute originelle, pécheurs durant toute leur vie, ces hommes ont pu reconnaître le mal, s’en écarter, en être lavés. La couleur de la Toussaint, c’est le blanc éclatant de la vie éternelle, non le noir de la mort. Voilà la première étape de notre prière : Seigneur, pardonne-moi le mal que j’ai fait ; écarte de moi Satan, viens me transformer, crée en moi un cœur pur pour que je puisse t’approcher !

Les textes de la fête de la Toussaint nous décrivent ces hommes qui s’approchent de Dieu. Dans l’Évangile, la « foule » qui écoute le discours des béatitudes comprend des Syriens et des Juifs. L’Apocalypse sépare plus distinctement deux groupes : d’abord « toutes les tribus des fils d’Israël », le peuple de Dieu, puis « une foule de toutes nations, tribus, peuples et langues ». Que cette foule d’anciens païens puisse s’approcher de Dieu, cela est étonnant à l’époque de saint Jean, qui l’explique par la voix d’un des Anciens : « ils ont blanchi leurs robes dans le sang de l’Agneau ». Ils ont reconnu le Christ mort pour nous sauver. Dans sa lettre, saint Jean nous parle de ceux qui sont « enfants de Dieu », ce sont ceux qui ont connu Dieu contrairement au monde, « qui n’a pas connu Dieu ». La « foule » qui cherche à écouter Jésus – à le voir, comme Zachée grimpé sur son arbre – c’est le « peuple de ceux qui le cherchent » – c’est nous. Voilà la deuxième étape de notre prière : Seigneur, je te cherche, je veux t’écouter, je veux te voir, car tu es mon Dieu !

Jésus lui-même décrit la foule de ceux qui « verront Dieu », de ceux qui auront « le royaume des Cieux » : « les pauvres de cœur », « ceux qui pleurent », « ceux qui ont faim et soif de la justice », « ceux qui sont persécutés », ceux que l’on insulte ou que l’on calomnie. Ils manquent de bonheur et de justice. Même « les doux », « les miséricordieux » et les « artisans de paix », n’ont pas encore « la terre », la « miséricorde » ni la paix. Comme ceux qui ont « lavé leurs robes », les « cœurs purs » qui approcheront Dieu devront se dépouiller. Perdre orgueil et amour des richesses, ne pas croire « aux idoles », ne chercher ni vengeance ni fausse joie. Mais seulement espérer ! Les hommes ne peuvent se sauver eux-mêmes, se purifier par des actions. Selon saint Jean : « quiconque met en Dieu son espérance se rend pur comme lui-même est pur ». Pour voir Dieu « tel qu’il est », il suffit donc d’espérer voir Dieu tel qu’il est. Ecouter les textes du jour, c’est précisément ce qu’il faut faire pour les voir se réaliser ! Jean présente très bien la double manifestation de Dieu aux croyants. Nous qui sommes « enfants de Dieu », nous avons écarté les idoles pour mettre notre foi et notre espérance en Dieu seul. Nous avons déjà gravi une montagne pour écouter Jésus, l’Agneau. Mais nous ne sommes pas encore « semblables » à Dieu, « ce que nous serons ne nous a pas encore été manifesté ». Voilà l’intérêt du livre de l’Apocalypse : nous présenter ce qui sera manifesté. Le texte ne se focalise d’ailleurs pas sur l’Agneau, mais sur la foule qui le regarde. Dieu manifeste son Salut en montrant la foule innombrable de ceux qui seront sauvés. Voici la fin de notre prière : Seigneur, aide-moi à rester dans la foule de ceux qui te cherchent, guide-moi jusqu’à Toi, donne-moi Ta joie pour l’éternité !

Clotilde et Léonard


Lundi 31 octobre

Commentaire de l’évangile du jour: « N’invite pas tes amis ; invite des pauvres, des estropiés » (Lc 14, 12-14)

Serions-nous prêts, aujourd’hui, à appliquer au pied de la lettre cette invitation de Jésus adressée au chef pharisien ? Jésus ne nous le commande pas mais nous laisse le choix. Je crois qu’il nous invite à deux choses dans cette parole : à l’ouverture et à l’humilité.

La tentation de manger, de festoyer, et plus généralement de nous regrouper avec des gens qui nous sont familiers est grande, elle est facile, presque naturelle. L’homogénéité sociale n’est d’ailleurs pas mauvaise en soi. Mais le Christ nous invite à autre chose. « Il te faut dépasser les catégories, savoir quitter l’atmosphère que tu aimes, ouvrir ta vie à ceux qui n’ont rien à te rendre, ni service, ni compréhension, ni amitié, ni gratitude ». Jésus nous invite à nous ouvrir à la différence de l’autre, à celui qui, à première vue, n’a rien à nous apporter, aussi bien matériellement que spirituellement. Ce pauvre, cet être qui ne nous ressemble point, peut prendre différents visages dans nos vies personnelles : un sans abri, une personne réfugiée, un proche qui ne partage pas nos valeurs, notre foi… A nous de chercher au fond de notre cœur.

Jésus nous pousse à nous laisser déstabiliser. Loin de prôner la charité pour l’affamé, la bonne action pour le pauvre, Il nous invite à la vraie rencontre, en vérité. Il nous veut libre, délaissant nos attentes et nos exigences dans nos relations quotidiennes avec les autres.

Cela me fait penser à St François d’Assise, qui lors de sa conversion se laisse déstabiliser lors de la rencontre avec le lépreux. Tout les oppose et pourtant ils vivent quelque chose de l’ordre de la vraie rencontre, sans don en retour. François se laisse désarmer, quitte son monde de faux semblants. Car la vraie richesse n’est pas dans les présents et les cadeaux matériels de l’autre mais dans la relation. Et en terme de relation, nous sommes tous logés à la même enseigne, tous pauvres de n’être pas assez attentifs les uns pour les autres.

C’est sûrement de cette manière que Dieu nous invite à Sa suite. Dieu se donne et n’attend rien en retour. Il n’est pas dans la réciprocité. Pour entrer en relation avec Lui, intéressons-nous plus à Lui qu’à ce qu’il nous donne ou pourrait nous donner. Il nous veut humblement présent à Lui, rien de plus. Vaste programme je trouve, que de cultiver cette humble qualité de présence.

Dans nos quotidiens, rencontrer l’autre les mains ouvertes, sans exigence ni contrepartie, c’est ouvrir les mains pour accueillir Dieu qui se donne. Comme Jésus en son temps, invitons et laissons nous inviter par chacun des hommes et des femmes qui composent notre humanité.

Antoine MOREL


Dimanche 30 octobre

Commentaire de la lecture du jour « Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu » (Lc 19, 1-10)

Le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu » – Catholiques de Fontenay Sous Bois

Zachée

« Jésus traversait la ville de Jéricho » Jéricho, dernière ville pour les pèlerins qui montent à Jérusalem.
Jésus est totalement lucide sur ce qui l’attend…
« Il y avait un homme du nom de Zachée… collecteur d’impôts… quelqu’un de riche… »
Un homme que tout le monde détestait… qui étalait sa richesse… affamait les pauvres…
« Il cherchait à voir qui était Jésus, mais il n’y arrivait pas, à cause de la foule, car il était de petite taille… »
Imaginons ce qui pouvait bien motiver Zachée pour grimper sur le sycomore.
Les gens l’évitaient…
Jésus passe par là, il est l’ami des gens qu’on n’aime pas.
« Jésus leva les yeux et l’interpella. »
Jésus et Zachée se regardent. C’est  Dieu le premier qui vous cherche.
Jésus sauvait le monde… Zachée était le premier fruit de l’arbre.
Osons regarder Jésus qui nous regarde avec la tendresse du Père.
Découvrons son pardon.
« Zachée, descend vite : aujourd’hui il faut que j’aille demeurer chez toi. »
Jésus prend l’initiative. Zachée croyait chercher Jésus et c’était Jésus qui le cherchait.
Jésus le connaissait, Jésus s’invitait chez lui.
« Vite, il descendit, et reçut Jésus avec joie. »
La joie est le signe de la rencontre de Jésus.
Et moi, suis-je parfois joyeux ?
Zachée a envie de procurer la même joie à d’autres. Zachée, tout joyeux, donne de la joie.
Les églises ne sont que l’humble maison des pécheurs.
L’Eglise est faite pour sauver ce qui était perdu.
« Seigneur, aide-nous à réagir comme Zachée, en t’accueillant avec joie et empressement et en partageant nos talents et notre temps avec tous ceux et celles qui sont dans le besoin. »

 

M.Thérèse D.


Samedi 29 octobre

Commentaire de la lecture du jour: « Pour moi, vivre c’est le Christ, et mourir est un avantage » (Ph 1, 18b-26)

Lorsque nous avançons en âge(ou au cours de nos vies),nous pouvons être assaillis par des interrogations concernant notre devenir…
Et maintenant,si au milieu de nos multiples occupations,s’annonçaient des signes d’un prochain passage vers le Père,comment réagirions-nous?
Paul aspire à ce passage en Christ de toutes ses forces…Et nous?
Redoutons-nous cet instant de la Rencontre?
Ne soyons pas tremblants mais confiants en Celui qui peut tout!Il nous aidera le moment venu.N’hésitons pas à le prier pour une bonne mort!
Nous rejoindrons alors le banquet des Noces de l’Agneau où il n’y a plus de première place ou de dernière place…
Chacun de nous est attendu de toute éternité à la place que Jésus lui a préparé auprès du Père,là tout proche de son Coeur!

Je sais que c’est facile à écrire et que j’ai du chemin à faire pour être prête…
Belles fêtes de la Toussaint à venir!
Michèle Dauendorffer

Jeudi 27 octobre

Commentaire de la lecture du jour: « Prenez l’équipement de combat donné par Dieu ; ainsi, vous pourrez tout mettre en œuvre pour tenir bon » (Ep 6, 10-20)

« Les manœuvres du diable », « le monde de ténèbres », « les esprits du mal », « les flèches enflammées du Mauvais ». Oui, les puissances du Mal sont bel et bien présentes et rôdent autour de nous : elles attendent notre chute, souhaitent nous éloigner de Dieu, casser les relations avec les autres et entraîner un dégoût de nous-mêmes. Le Mauvais veut nous attirer vers la Mort. Quel « combat » de tous les jours nous faut-il alors mener !

Déjà faut-il prendre conscience de leur présence et de leur puissance. On peut repenser au curé d’Ars et à ses luttes physiques contre le diable. Rappelons-nous aussi les mots forts du Père Jacques Hamel alors que l’assaillant le poignardait : « Arrière Satan ! ». Depuis le siècle dernier, le diable intensifie ses manœuvres et se déchaîne, en particulier dans la protection de la vie et des liens familiaux.

Ensuite, il est bon de relire saint Paul et de suivre ses conseils : faire preuve de vérité, de justice, de paix, dans un esprit de Foi fidèle à l’Evangile sont les meilleures armes dans le combat à mener.

Enfin, c’est un esprit d’humilité auquel nous invite à nous revêtir l’Apôtre : tout repose en Dieu qui est la Vie même, qui nous donne la Vie. Autrement dit, seul nous n’y parviendrons pas. Prions pour nous-mêmes mais aussi pour les autres fidèles.

Annonciade de Vigneral


Mercredi 26 novembre

Commentaire de la lecture du jour: « Chacun, qu’il soit esclave ou libre, sera rétribué par le Seigneur selon le bien qu’il aura fait » (Ep 6, 1-9)

Les rapports entre les hommes sont, trop souvent, principalement bâtis sur des rapports d’autorité : la domination, la soumission, le pouvoir, la peur, l’obéissance aveugle. Cela parce qu’on s’arrête aux fonctions humaines. On peut le retrouver dans tout type de relation : celle de maitre, celle de chef, de parent, de professeur, de docteur…Tous ces rapports qui parfois sont biaisés parce que « le rôle » qu’on leur donne prime sur le rapport d’humain à humain, de frère ou sœur à frère ou sœur. L’idéal dans nos relations serait de dépasser la fonction, que la relation prime. Et pourtant, c’est parfois bien difficile.

De la même façon, Dieu ne nous regarde pas comme ses sujets. Il nous regarde en tant que « Personne », tels que nous sommes et il nous demande d’avoir avec lui un rapport de cœur à cœur.

Saint Paul nous rappelle que les relations d’autorité, en société ou en famille, ne doivent pas empêcher le respect mutuel que chacun doit à l’autre : le maitre vis-à-vis de son élève, le patron vis-à-vis de son salarié et inversement.

On aurait grandement à gagner dans nos relations humaines à les vivre en authenticité, à oser dépasser la fonction que l’on nous assigne ou que la société nous pousse à prendre, celle du chef ou de l’esclave. On aurait grandement à gagner en laissant le Seigneur nous parler dans la confiance et dans la simplicité du cœur, ainsi font ceux « qui accomplissent la volonté de Dieu de tout leur cœur ».

Gilles et Sophie Ossona de Mendez


Partager