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Lundi 20 mars

Commentaire de la lecture du jour: « Espérant contre toute espérance, il a cru » (Rm 4, 13.16-18.22)

Dans la lettre de saint Paul aux Romains, nous abordons le coeur même de notre cheminement : suivre la Loi est-il suffisant ? D’emblée, la réponse est non :  « Ce n’est pas en vertu de la Loi que la promesse de recevoir le monde en héritage a été faite à Abraham et à sa descendance, mais en vertu de la justice obtenue par la foi ». Dans l’Evangile de ce jour, c’est finalement la même foi qui est demandée à Joseph, qui aurait pu se contenter d’appliquer la Loi en répudiant Marie. Mais l’ange du Seigneur, dans son songe, lui donne de comprendre ce qui se joue. Et Joseph croit ce que l’ange lui a dit, et il agit en conséquence : sa foi lui donne le courage de dépasser la Loi.

Nous voyons que dans les deux situations, c’est à chaque fois la foi qui conduit à rendre ces hommes « justes ». Et saint Paul insiste : « On devient héritier par la foi : c’est une grâce ».

Comment les textes de ce jour m’interpellent-ils sur ma foi ?

Est-ce que ma foi me permet de discerner ce qui est bon pour moi et pour ceux qui m’entourent, d’apprendre à prendre le recul nécessaire pour sortir du « c’est comme ça … »; de ne pas prendre pour argent comptant tout ce qui nous est fait miroiter pour notre jouissance personnelle. Quelle est ma position par rapport aux grandes questions étiques actuelles ( fin de vie et autres) ?

Le catéchisme de l’église catholique nous donne une piste pour notre quotidien (912) : « Les fidèles doivent  « distinguer avec soin entre les droits et devoirs qui leur incombent en tant que membres de l’Église et ceux qui leur reviennent comme membres de la société humaine. Qu’ils s’efforcent d’accorder harmonieusement les uns et les autres entre eux, se souvenant que la conscience chrétienne doit être leur guide en tous domaines temporels, car aucune activité humaine, fût-elle d’ordre temporel , ne peut être soustraite à l’empire de Dieu » ».

Demandons au Seigneur cette grâce de la foi et ce désir de nous plonger quotidiennement dans cette source de foi qu’est Sa Parole.

Gérard Kintzig.


Dimanche 19 mars

Commentaire de la lecture du jour: David reçoit l’onction comme roi d’Israël (1 S 16, 1b.6-7.10-13a)

En ce quatrième dimanche de carême, la première lecture attire notre attention sur le discernement, une attitude nécessaire dans la vie de tout adorateur de Dieu. Qu’est-ce que le discernement ? C’est la capacité de l’esprit à juger clairement et sainement des choses, de ce qui est. Agir avec discernement. C’est l’exemple donné par le prophète Samuel pour reconnaître l’enfant de Jessé choisi par le Seigneur. Le discernement nécessite l’écoute de Dieu à travers l’Esprit Saint comme le prophète l’a fait. L’écoute du Seigneur a permis au prophète de ne pas se tromper. C’est un exemple à suivre. Nombreux sont les croyants qui se trompent par manque de discernement et manque de l’écoute du Seigneur. Ce n’est pas parce que le croyant a une idée que cette idée correspond à la volonté de Dieu. Il peut se tromper. Il est appelé à confronter son idée aux vouloirs de Dieu à travers l’écoute de la Parole de Dieu et l’écoute de l’Esprit Saint. Ce sont là les critères de base du discernement. Samuel le prophète a écouté Dieu lui parler intérieurement. Le missionnaire doit apprendre à écouter Dieu du fond de son cœur. Combien de croyants arrivent à écouter Dieu leur parler intérieurement aujourd’hui ? Le manque de cette écoute de Dieu amène à des choix erronés pour la famille, la société, l’humanité, le monde qui n’est qu’une expression de l’égoïsme. Le discernement apprend aux croyants à se décentrer d’eux-mêmes pour se centrer sur Dieu. Penser le développement de l’humanité centré sur l’homme en excluant Dieu est une erreur. L’attitude du prophète Samuel inspire le croyant à associer Dieu à tout dans toutes les étapes de sa vie.

Pour finir, la première lecture nous montre Dieu qui choisit le jeune David. David a plu à Dieu de par son cœur et sa forme. Le croyant est appelé à travailler sur soi pour avoir un cœur et une attitude qui plaisent à Dieu et qui font descendre l’onction divine sur lui : « lève-toi, donne-lui l’onction ». David a un cœur qui écoute Dieu. C’est pour cela que plus tard dans son engagement lié à son onction quand il commettra le péché qui lui sera révélé par le prophète Nathan, il prendra conscience. Sans vouloir se justifier, il fera pénitence. Il ne s’éloignera pas de Dieu, mais au contraire, il reviendra vers Lui pour avoir le pardon. Il continuera à servir la royauté sous le regard aimant de Dieu.

Le croyant est appelé à revenir au Seigneur quand il s’égare. Parce que la rencontre avec le Seigneur est source de la vraie lumière qui éclaire et chasse les ténèbres et ouvre le cœur à la vraie adoration, à la reconnaissance des merveilles de Dieu, sa présence dans le monde et d’en témoigner.

Benoit Satchi


Samedi 18 mars

Commentaire de l’évangile du jour: « Le publicain était devenu un homme juste, plutôt que l’autre » (Lc 18, 9-14)

Dans cet évangile, Jésus parle probablement à des Pharisiens qui considèrent qu’ils sont des « justes » parce qu’ils pratiquent très scrupuleusement les exigences de la Loi juive. En fait, Jésus ne critique pas leur pratique de la Loi mais leur prétention de se croire meilleurs et supérieurs aux autres. Les pharisiens apparaissent ici des personnages représentatifs de cette attitude religieuse que Jésus conteste. La parabole vient en effet tout renverser.

Aux yeux de Dieu, ce n’est pas celui qui fait très bien qui est le meilleur, mais celui qui s’incline humblement devant Dieu, qui se sait petit et pécheur et qui Lui demande de l’accueillir malgré tout. Ce que Dieu regarde, c’est l’intention avec laquelle tout est fait, ce qu’il y a dans le cœur de l’homme. Qu’on se souvienne de l’admiration de Jésus pour la pauvre veuve !

Chez Luc, Jésus apparaît comme un grand ami des publicains, des prostituées et de tous les pécheurs. C’est pour eux qu’il est venu ! En se tournant vers lui, en l’accueillant, ils se sentent accueillis et pas du tout jugés et ils se convertissent. Zachée est le type même du pécheur qui change totalement de vie. Jésus, c’est Dieu fait homme qui entre dans la maison des pécheurs pour en faire son Église : le repas des pécheurs devient avec sa présence celui de l’eucharistie et du salut : « aujourd’hui, le salut est arrivé dans cette maison ! »

Jésus n’est certes pas l’ami du péché ! Il ne cautionne pas les manières de vivre des pécheurs. Il vient les appeler à la conversion, et cela consiste à se reconnaître pécheur, surtout pas juste. Le pécheur découvre qu’en présence de Jésus il se découvre « justifié », « ajusté » comme disait le Bienheureux évêque dominicain d’Oran, Pierre Claverie. « Aie pitié du pécheur que je suis ! » dit le publicain en se frappant la poitrine » (Lc 18,13).

La religion de Jésus est une religion de la conversion profonde, en réponse au pardon offert et à l’appel à la vraie vie. Ce n’est pas quand l’homme fait des choses extraordinaires que Dieu l’aime, mais quand il se tourne vers lui, comme un mendiant. Ce qui compte aux yeux de Dieu, c’est l’amour avec lequel on fait toutes les choses de nos vies. Car, si je n’ai pas la charité, tout ce que je peux faire n’est rien… C’est Paul qui l’a écrit (1 Co 13).

Cette parabole nous renvoie au Magnificat, où Marie dit que Dieu se penche vers « l’humiliation » de sa servante et où elle proclame qu’il « élève les humbles ». Cela nous permet peut-être de mieux comprendre la sentence finale de l’évangile d’aujourd’hui : « Qui s’abaisse sera élevé ! » En effet, Dieu se penche toujours vers celui qui est humilié ou qui s’abaisse par humilité afin de le relever, de l’élever, de le faire monter vers lui.

Fr. François-Dominique CHARLES, o.p.


Vendredi 17 mars

Commentaire de l’évangile du jour : « Le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur : tu l’aimeras » (Mc 12, 28b- 34)

C’est de la récitation dont Jésus fait preuve aujourd’hui. Il récite le « Shema Israël », cette prière que tous les juifs pieux récitent plusieurs fois chaque jour. Mais Jésus ne s’arrête pas à ces mots. Il les complète, avec ce second commandement, tiré lui aussi de l’Ancien Testament. Il mets ces deux commandements en parallèle. Nous apprenant ainsi que l’amour est unique… I ln’y a pas l’amour que l’on a pour Dieu et celui que l’on a pour les hommes. L’amour est un, et St Jean nous dira que Dieu est amour…

Le scribe qui est avec J2sus et qui l’a interrogé reprend d’ailleurs, en complétant lui aussi ce que vient de dire Jésus : « L’aimer de tout son cœur, de toute son intelligence, de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, vaut mieux que toute offrande d’holocaustes et de sacrifices. » ! Voilà le sacrifice qui plait vraiment à Dieu : aimer ! Le reste n’est qu’un pis-aller. Un moyen de nous préparer à vivre mieux cet amour, qui demande de la liberté. Sacrifier quelques chose, c’est se désencombrer, pour laisser plus de place à cet amour qui nous entraine et nous pousse à aimer… Le scribe l’a compris… Et à sa suite, nous sommes invités à faire nôtre cette réaction ! Par nos paroles et par nos actes …

Stéphane Jourdain


Jeudi 16 mars

Commentaire de la lecture du jour: « Voilà bien la nation qui n’a pas écouté la voix du Seigneur son Dieu » (Jr 7, 23-28)

Cette parole que nous adresse le prophète Jérémie au cœur de notre carême sonne comme un avertissement sérieux, ou du moins comme une recommandation bienveillante.

Car nous dit Jérémie, écourter Dieu revient tout simplement à faire le seul choix qui vaille !

En écoutant la voix de Dieu, nous avons tout à y gagner nous dit en substance le prophète !

Et bien plus encore, car écouter Dieu revient à faire de notre existence une marche continue sur les chemins du bonheur. Avouez tout de même que cela mérite d’y réfléchir à deux fois ! Voilà en tout cas une proposition qui a tout d’une grande, pour reprendre une célèbre formule publicitaire !

Qui d’entre nous n’aspire pas au bonheur ? N’est-ce pas là notre quête incessante ? N’est pas là ce que nous recherchons de façon pressente ? Est-ce que notre vie toute entière n’est pas tendue vers ce seul objectif ?

Nous le voyons bien autour de nous, la société toute entière n’aspire qu’à cela. Les publicités en ce sens sont légions ! Le plus grand nombre de nos contemporains recherche cela à tout prix. Mais cherchent-ils toujours là où le vrai bonheur se trouve ? Ne s’égarent-ils pas le plus souvent du côté des paradis artificiels et éphémères ?

Que notre prière en ce jour nous incite alors à rechercher le vrai bonheur en se tournant vers le visage de Jésus, ce visage qui seul peut nous assurer qu’avec Lui nous sommes assurés d’emprunter le sentier de la vraie vie !

Il y a quelques jours déjà dans l’évangile Jésus nous invitait à écouter Moïse et les prophètes…  Aujourd’hui le prophète Jérémie nous invite à écouter Dieu…Écouter !

Écouter ! Et si ce verbe était celui qui corresponde le mieux à ce temps du carême ?

Écouter ! Et si écouter Dieu était tout simplement le résumé parfait de la clé du bonheur ?

                                                                                   Père Jean-Marc ALTENDORFF+

 

 

 

 


Mardi 14 mars

Commentaire de l’évangile du jour: « C’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère » (Mt 18, 21-35)

Jésus nous fait aujourd’hui une petite leçon d’arithmétique. Préparons-nous à être surpris ! Que l’Esprit Saint souffle en nos cœurs pour nous rendre attentifs à Sa parole.

Jésus raconte à Pierre une parabole : un roi remet sa dette à l’un de ses serviteurs, puis se fâche en apprenant que ce serviteur n’a pas lui-même remis la dette de son compagnon. Le roi, c’est Jésus ; le serviteur, c’est moi ; le compagnon, toute personne qui m’a offensé. Les chiffres sont exorbitants : quel roi laisserait l’un de ses serviteurs s’endetter pour soixante millions de pièces d’argent ? On voit ici deux mondes et deux mesures. Le premier enseignement de la parabole est que notre péché est incommensurable : mon offense envers Dieu vaut des millions. Si l’offense qu’on m’a faite vaut 100 pièces d’argent, j’ai moi-même offensé Dieu 600.000 fois plus ! Quant au pardon demandé à Pierre, qui semble déjà démesuré, ce n’est que de pardonner soixante-dix fois sept fois, soit 490. Rien à voir avec 60 millions !

Cette parabole fait un peu penser à la pyramide de Ponzi : un fraudeur recrute des investisseurs de plus en plus nombreux, puis s’enfuit et personne ne peut être remboursé. L’argent investi est de plus en plus grand jusqu’à ce que tout s’effondre. La pyramide de Jésus est meilleure : chacun pardonnant à celui qui l’a offensé, on fonde une immense pyramide d’amour dont Dieu est le sommet, lui qui pardonne à tous. Le deuxième enseignement de la parabole, c’est la fécondité de l’amour. Si je pardonne à celui qui m’a offensé, j’entre dans un cercle vertueux, où je peux moi-même recevoir le pardon qui m’est fait.

L’erreur du serviteur, nous la commettons bien souvent : ne pas comprendre la valeur du Salut. Jésus est notre Sauveur, mais de quoi exactement sommes-nous sauvés ? La parabole permet de nous faire comprendre l’enjeu, vital plus que financier : ne pas être vendu comme esclave, ne pas perdre son épouse ou son époux, ses enfants, tous ses biens, ne pas être livré aux bourreaux. Oui, Jésus nous sauve de la mort, des conséquences désastreuses de notre péché.

Après avoir compris ce que fait Jésus, nous pouvons comprendre ce que nous devons faire. À Pierre qui demande à son maître comment il doit pardonner, Jésus explique d’abord que Pierre (c’est-à-dire moi, chacun de nous) est un pécheur, un pécheur pardonné et donc un pécheur qui pardonne lui-même. Pardonner autant, aussi vite et aussi bien que Jésus ? C’est impossible. Mais suivre son chemin, comme le dit le psaume 24, c’est possible. Devant le roi de la parabole, ce sont tous les serviteurs qui défilent : celui au centre de la parabole n’est qu’un homme parmi d’autres, entouré de compagnons qui sont tous endettés envers leur roi. Pardonnons-nous les uns les autres pour imiter, à notre faible mesure, Celui qui nous a tant aimés qu’Il est mort pour nous !

Pour finir cette méditation, contemplons une dernière fois Jésus miséricordieux. En ayant une idée un peu plus juste de notre péché irremboursable, admirons l’infini amour de Dieu qui est mort sur la Croix pour effacer ce péché. Et osons présenter à Dieu nos cœurs brisés, nos esprits humiliés : c’est la seule chose qui soit à nous, que nous pouvons vraiment offrir à Dieu, et c’est la seule chose qu’Il attend de nous.

Clotilde et Léonard Dauphant


Lundi 13 mars

Commentaire de l’évangile du jour : Jésus, comme Élie et Élisée, n’est pas envoyé qu’aux seuls Juifs (Lc 4, 24-30)
Jésus est accueilli favorablement dans la synagogue de Nazareth où il lit et commente les saintes écritures. Malheureusement l’atmosphère va vite changer. Jésus se révèle alors comme étant le Messie, celui en qui se réalisent les paroles du prophète Isaïe, celui qui apporte à tous la délivrance, la liberté. Jésus va alors se heurter à l’incrédulité des habitants de Nazareth qui, certainement attendaient de Lui qu’il accomplisse des prodiges comme en Judée, sans pour autant voir en Lui le véritable envoyé de Dieu. « Amen, je vous le dis : aucun prophète n’est bien accueilli dans son pays » (v. 24) Jésus perçoit le manque de foi des habitants de Nazareth, Ils n’entendent pas ou ne veulent pas entendre qu’il est le Sauveur tant attendu. Aujourd’hui hélas, nous constatons qu’il existe dans la société, dans nos familles, ce même refus d’écouter et d’accueillir ceux qui ont mission de proclamer la Bonne Nouvelle. Que faire ? Pour ma part, je sais que la prière apporte des réponses et peut faire évoluer les choses.
Comme à l’époque d’ Elie et d’Elisée, Dieu n’est pas accueilli parmi les siens. (v .25, 26, 27) Jésus rappelle à son auditoire comment le prophète Elie était venu au secours d’une veuve vivant en terre païenne car elle avait montré beaucoup d’ amour et de confiance. De même comment le prophète Elisée avait guéri un officier Syrien qui était atteint de la lèpre, car il avait montré beaucoup d’humilité et s’était ensuite converti. Dieu notre Père demande à chacun de nous d’aimer comme Lui nous aime. Tout acte d’amour est signe de sa présence en nous. Jésus est là pour nous guider et nous ouvrir le chemin de rencontre avec Dieu tout au long de notre vie.
« Tous, dans la synagogue furent remplis de colère…ils se levèrent, entraînèrent Jésus…le menèrent au sommet de la colline…afin de le précipiter dans le vide ». (v. 28, 29) L’obscurité grandit dans le coeur des Nazaréens, et les pousse à vouloir commettre l’irréparable : Tous résistent à la grâce de Dieu. Déjà se profile au loin la croix de Jésus.
« Mais il passa au milieu d’eux et s’en alla ». (v. 30) Jésus va son chemin pour rencontrer d’autres hommes, tous ces hommes et femmes de bonne volonté quelle que soit leur origine, leur religion. Ces hommes, ces femmes qui lui feront confiance, et le suivront sur le chemin de la paix, et de l’amour. Jésus s’éloigne telle une force tranquille, dans le silence, sans porter de jugement ni même de condamnation.
En ce chemin vers Pâques demandons au Seigneur l’amour dont nous avons tous besoin pour aimer notre prochain comme nous-même.
Ghislaine Lavigne

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