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Mercredi 5 avril 2023

Commentaire de l’évangile du jour :  Le Fils de l’homme s’en va, comme il est écrit, mais malheureux celui par qui il est livré !

Nous sommes en peine Semaine Sainte et, dans quelques jours, la plus grande fête chrétienne va resplendir des joies de la résurrection.

Pour que Pâques ait lieu, il faut que Jésus soit livré et subisse la passion. Comme il sait ce qui va arriver, il l’annonce à ses disciples « l’un de vous va me livrer » et, tous l’interrogent : « serait-ce moi, Seigneur ? » y compris Judas qui a reçu de l’argent pour sa trahison.

Et nous, comment réagirerions-nous dans les mêmes circonstances ? Resterions- nous fidèles ou serions-nous dominés par la peur nous faisant nous recroqueviller dans nos coquilles, notre confort, nos habitudes ?

La Passion, lue pendant la messe des Rameaux, dimanche dernier est la preuve de l’existence de Dieu qui n’hésite pas à sacrifier son fils pour nous, misérables pêcheurs. Une fin de vie différente eut été banale et sans grand intérêt, indigne de Jésus.

François Plantet


Mardi 4 avril

Commentaire de la lecture du jour: « Je fais de toi la lumière des nations, pour que mon salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre » (Is 49, 1-6)

Nous sommes dans la deuxième partie du livre d’Isaïe, intitulée livre de la Consolation (« Consolez, consolez mon peuple, – dit votre Dieu – parlez au cœur de Jérusalem » Is, 40, 1-2). Dans ce livre, il est principalement question de la libération de la captivité babylonienne. Quatre passages des chapitres 40 à 55 parlent d’un « serviteur de Dieu », appelé aussi Serviteur souffrant. Les exégètes ont beaucoup spéculé sur l’identité de ce serviteur souffrant, et la tradition chrétienne y a vu une préfiguration de Jésus Christ : le salut attendu viendrait par un personnage prophétique souffrant, qui serait glorifié après son humiliation. Le passage offert à notre méditation aujourd’hui trouve donc toute sa place en pleine semaine sainte.

Les exégètes et moi avons peut-être une lecture différente de la Bible. Je ne sais pas ce qu’il en est pour vous, mais pour ma part, je m’identifie tout naturellement au narrateur des récits rédigés à la première personne du singulier. Et donc, en lisant ce texte, je suis le serviteur de Dieu. Je suis ragaillardie en me rappelant que oui, j’étais encore dans le sein maternel quand le Seigneur m’a appelée (tout en lisant, une voix intérieure me chante la très jolie composition du frère Jean-Baptiste, « Ne crains pas » – vous connaissez ?). Je me réjouis que ma parole, à l’instar de saint Paul, soit une épée tranchante ; je suis ravie d’apprendre que je suis une flèche acérée, cachée dans le carquois du Seigneur – la métaphore guerrière me surprend un peu, quand même. Enfin, cerise sur le gâteau, la splendeur du Seigneur de manifeste au travers de mon humble personne – une grande inspiration, un grand contentement, une grande fierté dans la modestie (n’ayons pas peur des oxymores) : c’est moi, tout ça. Vraiment ? Là, je ne peux m’empêcher de me demander si mon identification n’est pas, disons-le, prétentieuse.

La suite, plutôt désolante, me rassure totalement. Le serviteur qui s’interroge sur l’utilité de ses efforts, sur leur justification, et par suite sur la raison de sa propre existence : c’est bien moi, c’est bien nous. À quoi bon se lever le dimanche matin ? Pourquoi participer à ce groupe de prière ? Ces méditations, qui les lira ? Vous savez, tous ces doutes qui naissent dans notre esprit, et qui essaient de nous conduire au découragement, de nous cantonner à une existence douillette, confortable, sans exigence, sans prise de risque, sans Dieu. Je ne crois pas que ces doutes viennent de nulle part, je crois qu’ils sont semés par l’esprit mauvais.

Alors, comme il est bon, comme il est réconfortant de lire la suite du texte ! Malgré toutes nos imperfections, toutes nos faiblesses, nous avons de la valeur aux yeux du Seigneur, nous puisons de la force en Dieu, nous serons la lumière des nations. Voilà qui nous permet de chasser nos vilains doutes, de les expédier loin de nous ; voilà qui nous incite à prendre à nouveau la livrée du serviteur pour que tout notre être tende vers Jésus, vers sa Passion qui nous sauve et vers son éclatante Résurrection !

Marie Julie Leheup

 

 


Lundi 3 avril

Commentaire de l’évangile du jour : « Laisse-la observer cet usage en vue du jour de mon ensevelissement ! » (Jn 12, 1-11)

En ce début de Semaine Sainte, l’étau se resserre autour de Jésus avant sa Passion qui approche dans le temps – Six jours avant la Pâque – et dans l’espace – Béthanie se situe sur le flanc du Mont des Oliviers. L’évangile de ce jour fait suite au complot des chefs juifs contre Jésus. Le récit présente un nouveau repas partagé entre amis, avant la Cène. Le parfum versé sur ses pieds annonce et anticipe son ensevelissement royal. Par son geste, Marie de Béthanie se présente comme un modèle de disciple. Son amour se manifeste par ce don généreux dont l’odeur se répand dans toute la maison.

Pourquoi Marie fait-elle ce geste ? Comment met-elle Jésus au cœur de sa vie ? C’est une question que nous pouvons tous nous poser dans notre cheminement spirituel.

C’est peut-être Marthe qui nous met sur la piste lorsque l’évangéliste précise qu’elle faisait le service (Jn 12, 2). Pour mieux comprendre, revenons au récit de Marthe et Marie (Lc 10, 38-42) qui est très éclairant. Dans cet épisode, Marthe est là, sans être là. Elle semble absorbée par la tâche. Nous appelons cela du dévouement, mais cela n’en n’est pas vraiment car Marthe est agacée : Cela ne te fais rien que ma sœur me laisse seule pour servir ? Dis-lui de m’aider. Et nous, comment vivons-nous le dévouement lorsque nous sommes bénévoles pour l’Eglise ? Sommes-nous désintéressés ? Attendons-nous quelque chose en retour ? Si Marthe était authentiquement dévouée, elle pourrait dire : « C’est formidable, je fais le travail de service afin que Marie puisse écouter Jésus ! » Mais cela ne se passe pas comme cela et elle récrimine.

Jésus répond alors à Marthe : Tu t’inquiètes et tu t’agites pour beaucoup de choses. En effet, pourquoi Marthe prépare-t-elle un dîner avec plusieurs plats ? Un seul suffit ! Elle n’a pas demandé à Jésus ce qu’il veut ! Or, une seule chose est nécessaire : Ecouter la Parole de Jésus et faire sa volonté qui est celle de Dieu. Jésus nous invite à faire en sorte que toutes nos actions soient les siennes et donc celles de Dieu. Si Marthe a le souci de nourrir Jésus, Marie désire être nourrie par Jésus. Marie se met dans les pas de Jésus qui affirme : Ma nourriture, c’est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre (Jn 4, 34) En écoutant Jésus, Marie de Béthanie murmure peut-être : Que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite ! Marie est active selon la Parole de Dieu dans le sens où elle prend le temps de se mettre dans les conditions favorables pour lui demander ce qu’Il veut. Il n’y a pas plus d’activisme, plus d’agitation, plus d’affairisme.

Revenons à l’Evangile de ce jour. Les conditions d’une action authentique sont maintenant réunies pour que Marie puisse incliner l’oreille de son cœur. Son cheminement l’a conduit aujourd’hui à manifester son amour pour Jésus en accomplissant ce geste inouï, se prosterner humblement et amoureusement à ses pieds, le dos voûté et les mains ouvertes. Elle est en mesure d’observer cet usage (Jn 12,7). Si l’onction de la tête rendait hommage aux invités de marque selon les Ecritures (Ps 22,5), l’onction des pieds prend le sens de l’interprétation funéraire donnée par Jésus, en vue du jour de son ensevelissement. Ce geste anticipe peut-être aussi le lavement des pieds que Jésus accomplira prochainement.

Hugues Duwig


Dimanche 2 avril

Avec ce dimanche des Rameaux et de la Passion, nous entrons dans la Grande Semaine, la Semaine Sainte, où nous sommes invités à mettre nos pas à la suite du Christ. Il s’agit tant d’entrer dans les sentiments de cette foule qui acclame Jésus en ce jour, mais aussi cette même foule qui le condamnera quelques jours plus tard, ou encore les sentiments mêlés des disciples et des apôtres.
Que cette hymne nous y aide en la faisant nôtre par ces paroles et par sa mélodie.
Voici que s’ouvrent pour le Roi        H 96

Voici que s’ouvrent pour le Roi
les portes de la Ville :
Hosanna ! Béni sois-tu, Seigneur !
Pourquoi fermerez-vous sur moi
la pierre du tombeau, dans le jardin ?

R/ Dieu Sauveur, oublie notre péché,
Mais souviens-toi de ton amour
Quand tu viendras dans ton Royaume.

2- Les sourds entendent les muets
bénir le Fils de l’homme :
Hosanna ! Béni sois-tu, Seigneur !
Pourquoi hurlerez-vous si fort :
« À mort ! Crucifie-le,
Crucifie-le » ?

3- Je vois que dansent les boiteux
le long de mon cortège :
Hosanna ! Béni sois-tu, Seigneur !
Pourquoi vouloir percer de clous
les mains qui ont pitié,
pitié de vous ?

4- Vos yeux guéris d’aveugles-nés
contemplent ma victoire :
Hosanna ! Béni sois-tu, Seigneur !
Pourquoi m’ouvrirez-vous le cœur
sur l’arbre de la croix
comme un agneau ?

Pour écouter, méditer et prier avec cette hymne :
Abbé Pierre Guerigen

Samedi 1 avril

Commentaire des lectures du jour: « Afin de rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés » (Jn 11, 45-57)

Après la résurrection de Lazare, l’ami de Béthanie, dont la mort avait fait couler des larmes à Jésus, la tension grandit à Jérusalem, le complot se trame dramatiquement pour ttre à mort Jésus. Le passage de l’évangile reflète ce tiraillement puissant entre le bien et le mal : d’un côté, les amis de Jésus, et les Juifs qui ont été témoins de la résurrection de Lazare et qui ont cru en Jésus. Saint Jean ne s’étend pas sur cet entourage paisible, confiant en son pasteur et qui grandit en nombre. A ce groupe discret qui symbolise le bien, il oppose le groupe des chefs religieux qui voient en Jésus un rival, un imposteur et un ennemi à abattre. Un troisième groupe se dessine, celui de certains Juifs qui sont entre les deux, ne sachant manifestement pas trop quoi penser des signes de Jésus, et cherchent légitimement à protéger leur identité, leur nation et leur Lieu Saint. « Ils cherchaient Jésus, et, dans le Temple, ils se disaient entre eux : ‘Qu’en pensez-vous ? Il ne viendra sûrement pas à la fête !’ » Ce sont des gens comme nous, qui n’ont pas su voir qui était vraiment Jésus, l’homme de la Paix, et de la Vie. Leur vision étriquée et leurs hésitations sont parfois les nôtres aussi…

Quant à Caïphe, sa sentence pleine d’aplomb et d’arrogance fait écho à la parole sans appel prononcée par le serpent à Adam et Eve (Genèse 3). En lisant « Vous n’y comprenez rien, vous ne voyez pas quel est votre intérêt », comment ne pas entendre le Tentateur qui encourage Eve à percevoir son intérêt en mangeant du fruit défendu et la « rassure » sur le pouvoir qu’elle obtiendra en y goûtant. « Mais pas du tout ! (…) vos yeux s’ouvriront, et vous serez comme des dieux ». Mensonge, intérêt personnel, goût du pouvoir, jugement hâtif, esprit de calcul, domination sur les autres, tout oppose la figure de Caïphe et celle du Christ, qui vient de redonner la vie à son ami en préfiguration de sa propre résurrection.

A travers cette phrase qui coupe court à toute discussion, à toute recherche de la vérité, et au passage renforce son pouvoir auprès des siens, Caïphe « prophétise » la mort de Jésus, selon le terme employé par Saint Jean. Drôle de prophète que ce grand prêtre inique, et pourtant…

« Ce qu’il disait là ne venait pas de lui-même ; mais étant grand prêtre cette année-là, il prohétisa que Jésus allait mourir pour la nation ; et ce n’était pas seulement pour la nation, c’était afin de rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés. » En un raccourci saisissant, Saint Jean  montre comment le complot de mort de Caïphe rejoint pour le faire aboutir l’extraordinaire projet de Vie de Dieu, qui est de rassembler dans l’unité ses enfants dispersés,  autour de Jésus, berger seul capable de donner sa vie pour ses brebis.

Elisabeth SEYVE


Vendredi 31 mars

Commentaire de l’évangile du jour: « Ils cherchaient à l’arrêter, mais il échappa à leurs mains » (Jn 10, 31-42)

A l’approche de la semaine Sainte, les textes bibliques de nos messes quotidiennes nous préparent à vivre la Passion de Jésus. Il a connu l’incompréhension et la haine des pharisiens. Ces hommes, sont en effet des juifs pieux. Ils ne peuvent comprendre que Jésus, simple mortel, dise « le Père et moi, nous sommes un » En disant cela, il réduit, l’Eternel,, le Créateur de toutes choses, à une dimension humaine. C’est un odieux blasphème ! Et la loi nous commande, dans le livre du Lévitique : Qui blasphème le nom du Seigneur sera mis à mort ; toute la communauté le lapidera. Qu’il soit immigré ou israélite de souche, s’il blasphème le nom du Seigneur, il mourra. (Lév. 24,16).

Ce que ne comprennent pas ces défenseurs zélés de la foi, c’est qu’en fait Jésus n’a pas réduit Dieu à la dimension d’un homme, En fait Dieu dans sa suprême puissance et dans son infinie bonté, a voulu venir au plus près des hommes pour qu’ils comprennent enfin Sa volonté. On voit bien ici, devant tant d’ignorance et d’aveuglement des hommes, qu’il était urgent et nécessaire qu’il s’incarne Il fallait même qu’il meure et ressuscite pour ouvrir les yeux de ceux qui n’avaient pas encore compris que Dieu est Amour avant tout.

Abbé Francis DE BACKER


Mercredi 29 mars

Commentaire de l’évangile du jour : « Si le Fils vous rend libres, réellement vous serez libres » (Jn 8, 31-42)

« Si vous demeurez fidèles à ma parole, vous serez vraiment mes disciples…la vérité vous rendra libres ! »

Écouter la Parole = devenir disciple.

Écouter le Parole = accéder à la liberté.

Suivre le Christ = aller vers l’épanouissement, vers la vie en plénitude.

Être libre : tant de choses m’enchaînent : mes habitudes, mes limites, mes péchés.

Rends-moi libre, Seigneur.

Le Carême est un temps privilégié de libération.

De quoi aujourd’hui me laisserai-je libérer ?

Je dis ce que j’ai vu chez mon Père… »

Jésus est libre parce qu’il aime…

‘Si Dieu était votre Père, vous m’aimeriez… »

Aimer Dieu. Aimer Jésus : cela rend libre. Unique moyen de se libérer de toute idole.

« Délivre-moi, Seigneur, de mes idoles, de tout ce qui entrave ma liberté.

Mets toute ma vie entre les mains de Marie.

Mets mes mains dans la sienne aux heures de fatigue.

Mets mes mains dans la sienne aux heures de doute.

Mets mes mains dans la sienne aux heures de souffrance.

Mets mes mains dans la sienne aux heures de faiblesse.

Alors je deviendrai libre pour aimer.

Marie-Thérèse Dugast


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