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Vendredi de la 3è semaine du Carême

Commentaire de l’évangile du jour : « Le Seigneur notre Dieu est le seul Seigneur : tu l’aimeras. » (Mc 12,28b-34)

Il me semble pour le moins que personne n’a eu le courage d’interroger Jésus ! Le docteur de la Loi lui pose une question mais n’attend pas de réponse : il veut embarrasser le Seigneur ! Les rabbins de l’époque, du moins certains d’entre eux, soutenaient qu’il fallait observer scrupuleusement les préceptes, qu’il n’y en avait pas un plus important que les autres.

Jésus, cependant, aide le malheureux à réfléchir sur ce qu’il y a d’essentiel dans la surabondance de préceptes et il rapporte, à juste titre, le Shema , la prière la plus importante pour les Juifs, celle qui commémore la présence de Dieu et un autre commandement, considéré comme essentiel par l’un des rabbins les plus suivis de l’époque, Hillel.

Ayant reçu la réponse, Jésus le congédie : bien, bien fait, vis ce que tu as dit. Que c’est embarrassant ! Parfois nous aussi réduisons la foi à des dissertations, à de grandes conférences, à des théories théologiques, sans laisser la Parole de Dieu féconder et changer nos vies… Puissions -nous ne pas tomber dans la tentation à réduire la foi à la théorie mais appliquons-la dans le concret de nos choix, afin pour ne pas faire comme le théologien de l’Évangile d’aujourd’hui, qui doit admettre qu’il n’a pas encore commencé à apprendre à aimer…

Emmanuel A.


Jeudi 07 mars

Méditation de l’évangile du jour« Celui qui n’est pas avec moi est contre moi » (Lc 11, 14-23)

L’exorcisme opéré par Jésus dans l’évangile de ce jour permet de redonner la parole à un homme affligé d’un mutisme occasionné par un démon. Ce geste va susciter une double critique : les uns le traitent de Béelzéboul et les autres réclament un signe venant du ciel de sa part pour le mettre à l’épreuve. Les détracteurs de Jésus l’accusent d’user de pouvoirs démoniaques pour réussir ses exorcismes. Mais Jésus récuse l’accusation d’exorcisme accompli par Béelzéboul. Il montre plutôt que la division conduit à la destruction et Satan ne peut le tolérer dans ses propres rangs. C’est donc Dieu qui est le véritable acteur dans les exorcismes opérés par lui et par les disciples de ses accusateurs.

L’originalité des exorcismes de Jésus est affirmée dans les versets 20 à 23. Il s’agit d’abord du « doigt de Dieu ». Cette expression trouve son origine en Ex 8,15. Elle désigne l’intervention concrète et directe de Dieu dans le monde. Ensuite il y a le je de « j’expulse les démons ». Ce je solennel de Jésus montre que c’est par son action puissante que le Règne de Dieu vient jusqu’à ses interlocuteurs. L’argument suprême qui montre donc que Jésus n’agit pas au nom de Satan, c’est que sa prédication porte sur le Règne de Dieu, ce qui est tout le contraire d’une apostasie. Ce Règne qui est l’action agissante de Dieu n’est plus seulement à venir pour ceux qui entourent Jésus, œuvre parmi eux sous leurs yeux. Pour le concrétiser, Jésus donne une parabole qui exprime sa victoire sur Satan.

L’acte prodigieux posé par Jésus suscite deux réactions contradictoires : l’admiration d’une partie de la foule et le refus de certains de reconnaître le miracle. La personne de Jésus et son évangile appellent toujours donc à un choix pour ou contre. C’est ce qu’exprime la conclusion du texte évangélique de ce jour : « Celui qui n’est pas avec moi est contre moi ;
celui qui ne rassemble pas avec moi disperse.
»

Le temps de carême nous invite à faire des choix pour progresser sur notre chemin de sainteté. La Parole de Dieu nous propose en ce jour de faire le choix entre deux forces : celle de Dieu et celle de Béelzéboul, ainsi qu’un choix face à deux attitudes : celle « avec » ou « celle » contre Jésus. Celui qui refuse de choisir Jésus reste dans l’aveuglement, signe des ténèbres. Par contre celui qui choisit le Christ reste dans la lumière, car « Dieu est lumière ; en lui, il n’y a pas de ténèbres. » (1Jn 1,5). Pour ou contre, lumière ou ténèbres ? Il s’agit de bien choisir « son camp ». Jésus ne parle ni de croire en lui, ni même de l’aimer, mais « d’être » avec lui, d’être uni à lui, d’être dans la lumière. Il n’y a que dans cet « être avec lui » que nous pouvons vivre le rassemblement, l’unification et la reconnaissance, tandis qu’être « contre lui » disperse, divise, condamne à l’errance.

Entrons dans ce chemin d’alliance qui oriente notre cœur vers la lumière, nous relie les uns aux autres, donne tout son sens à notre agir, nous transforme en êtres d’action de grâce conscients d’avoir tout reçu.

P. Athanase Belei


Mercredi 6 mars

Commentaire de l’évangile du jour: « Celui qui les observera et les enseignera, celui-là sera déclaré grand » (Mt 5, 17-19)

Sur la montagne, Jésus enseigne aux foules la nouveauté du message chrétien à travers les Béatitudes devançant ce rappel que la Loi confiée à Moïse existe. Il pose ainsi le rapport de notre foi avec la Loi. Ainsi l’apôtre Paul dans  Galates 3,5 dit “Celui donc qui vous prodigue l’Esprit et opère parmi vous des miracles, le fait-il parce que vous pratiquez la Loi ou parce que vous croyez à la prédication.” Observer la Loi ne définit pas la foi, cela ne confère aucune légitimité devant Dieu mais elle vient du sang de Jésus. Si la Loi était salutaire, il n’y aurait pas eu besoin du sacrifice du Christ à la croix. Le chrétien est justifié par la foi en Christ.

Jésus nous montre que la loi repose sur deux commandements fondamentaux : l’amour de Dieu et du prochain comme une mise en lumière des lois divines données au Sinaï. Jésus a conduit toute la loi à son accomplissement en homme parfait, il pouvait mourir en recevant le poids de nos péchés à la croix et nous donner le bénéfice de sa vie juste. Les sacrifices de sang ne sont plus nécessaires car Lui, notre Pâque, a été immolé puis ressuscité. Paul, son prédicateur, dans Galates 6,2, nous invite : “Portez les fardeaux les uns les autres et accomplissez ainsi la Loi du Christ”, non pas une liste de préceptes mais l’idéal de la vie humaine tel qu’il est incarné dans la personne du Christ.

Avec le don de l’Esprit saint, portons avec Lui le “joug” de la Loi qui devient un “fardeau léger” (Matthieu 11,30).

                                                                                                                  Alain De Vos

 

 


Mardi 5 mars

Commentaire de l’évangile du jour: « C’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère » (Mt 18, 21-35)

L’Évangile d’aujourd’hui commence benoîtement et finit terriblement. Pierre et Jésus débattent du pardon entre frères, avec une proposition très raisonnable, voire généreuse, de la part de Pierre – pardonner sept fois -, et surenchère du côté de Jésus – 70 fois sept fois. Le débat est courtois et peut sembler un peu puéril. Mais Jésus enchaîne avec une parabole qui n’a plus rien d’un enfantillage – peut-être a-t-il perçu notre amusement et celui de ses auditeurs ? Il y est question de sommes d’argent colossales, d’esclavage, de tentative de meurtre, d’emprisonnement, de trahison, d’être livré aux bourreaux – là, je m’interroge : comment le fait d’être livré aux bourreaux peut-il rembourser une somme d’argent ? Et enfin, la terrible conclusion : voici le sort qui nous attend si nous ne pardonnons pas du fond du cœur à notre frère.

Je crois, chers lecteurs, que Jésus cherche à nous dire quelque chose de capital. Je dirais qu’il insiste lourdement et que la question du pardon dû aux frères lui tient particulièrement à cœur.

À ma connaissance, c’est la troisième fois depuis le début du temps béni du Carême que nous sommes appelés à pardonner du fond du cœur à nos frères : le jour des Cendres, après l’enseignement sur l’aumône, la prière et le jeûne, nous avons entendu le texte du Notre Père, suivi de deux versets additionnels – « Car, si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi. Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père non plus ne pardonnera pas vos fautes. » Mt 6, 14-15 – ; mardi de la première semaine de Carême nous avons entendu à nouveau le chapitre 6 de l’Évangile de St Matthieu, versets 7 à 15 ; et enfin, aujourd’hui le chapitre 18.

Je crois qu’il faut maintenant faire quelque chose. S’attaquer au chapitre des offense, par exemple. Il y a les franches offenses, les insultes lancées en pleine face, qui nécessitent une demande de pardon et un pardon accordé. Et puis il y a les petites offenses qui nous égratignent sans que leur auteur soit conscient de la souffrance qu’elles entraînent. Leur auteur ne demandera pas pardon, forcément, puisqu’il ne sait pas que nous avons été blessés. Et nous lui en voulons, et nous avons tendance à recueillir toutes ces petites offenses pour former un bouquet de ronces monstrueux que nous nous lui restituerons, le moment venu, avec un malin plaisir.

Ou alors, nous pouvons aussi mettre le feu à notre roncier, le regarder disparaître sous l’action du pardon, et franchir allégrement l’espace ainsi dégagé pour rejoindre notre frère.

Marie Julie Leheup


Lundi 4 mars

Commentaire de l’Évangile du jour: Jésus, comme Élie et Élisée, n’est pas envoyé qu’aux seuls Juifs (Lc 4, 24-30)

Nous sommes à Nazareth, dans la synagogue, le jour du sabbat. Jésus vient d’exposer solennellement le sens de sa mission en lisant les versets du prophète Isaïe (61, 1-2). C’est aujourd’hui que s’accomplit le temps du salut avec Jésus. Tous les auditeurs lui rendent témoignage et sont remplis d’admiration en écoutant ses paroles. Mais aussitôt, leur esprit se trouble et tout bascule. Ils s’interrogent, comment est-ce possible ? N’est-ce pas le fils de Joseph ? Comment pourrait-il leur être supérieur par la sagesse et par le don de guérison puisqu’il est des siens, de leur village ? Ne connaissent-ils pas toute sa famille ? Les compatriotes de Jésus croient tout connaître de ses origines mais ils ignorent en réalité sa véritable identité. Autrement dit, Jésus est trop connu pour être reconnu pour ce qu’il est vraiment ! Ils espéraient peut-être un prophète puissant qui les libérerait du joug des Romains. Leur représentation d’un Dieu puissant et leurs préjugés les éloignent de la foi. Nul n’est prophète en son pays, rappelle Jésus.

Puis Jésus souligne que le projet de salut de Dieu ne se limite pas aux Juifs mais s’adresse aussi aux païens, en citant Elie chez la veuve de Sarepta et la guérison de Naaman, relatée dans la première lecture de ce jour. En quelques instants, Jésus et adulé puis rejeté. Son entourage passe rapidement de l’admiration à la colère, au point de vouloir le tuer en le précipitant dans le vide.

Connaissant le Seigneur, ou parfois croyant le connaître, comment accueillons-nous Jésus dans nos vies ? L’aimons-nous en toute circonstance ? Si nous le rejetons lorsque ses paroles nous dérangent, comme dans l’Evangile de ce jour, alors il passe au milieu de nous et s’en va.

Hugues Duwig

 


Dimanche 3 mars, 3ème dimanche de carême

Commentaire de la deuxième lecture du jour : « Nous proclamons un Messie crucifié, scandale pour les hommes, mais pour ceux que Dieu appelle, il est sagesse de Dieu » (1 Co 1, 22-25)

Au premier siècle, l’Église de Corinthe prêche Jésus Christ comme le Sauveur attendu par les hommes, comme le font toutes les autres Églises naissantes dans le bassin méditérranéen. Mais cette ville se distingue par sa grande culture : Corinthe est un centre intellectuel brillant, pouvant s’enorgueillir d’abriter des philosophes et des intellectuels de premier plan, qui sont bien loin de porter un regard positif sur la Bonne Nouvelle annoncée par Paul et ses compagnons. Bien au contraire, l’élite intellectuelle rejette le christianisme et à n’en pas douter, cette attitude a été source de crises et de troubles pour la jeune communauté chrétienne de Corinthe. Si le christianisme est vrai, alors pourquoi la fine fleur intellectuelle s’en détourne et le rejette ?

Ici, Paul s’attaque à ce défi en montrant que si humainement le christianisme et la croix sont folies, ce n’est qu’apparences ! En réalité, le christianisme est intellectuellement très solide et tout à fait défendable sur le plan raisonnable si on accueille que la seule vraie sagesse est la Sagesse de Dieu, venant de Dieu et éclairant ainsi toutes nos capacités intellectuelles. Le Messie crucifié qui semble humainement une folie ou un scandale, est dans l’accueil de la Révélation divine la manifestation la plus haute de la Sagesse de Dieu.

P. Pierre Guerigen


Samedi 2 mars

Commentaire de l‘évangile du jour: « Ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie » (Lc 15, 1-3.11-32)

En ce temps de Carême, nous sommes invités à nous rapprocher de Dieu et à implorer Sa miséricorde malgré tous nos péchés. On peut alors se comparer au fils prodigue, qui après avoir vécu des années dans la concupiscence, loin de son père, retourne finalement vers lui, lui demande pardon, et est accueilli avec une grande joie. Comme le pasteur qui se réjouit plus d’une brebis retrouvée que de cent brebis toujours présentes, ce père témoigne plus de reconnaissance à ce fils perdu qu’à son fils aîné qui pourtant est « depuis tant d’années à (s)on service sans jamais avoir transgressé (s)es ordres ». Nous pourrions y voir une injustice, et trouver légitime la jalousie de ce frère.

Pourtant, malgré les apparences, ce dernier est également loin d’être parfait. Les deux frères possèdent chacun défauts et qualités. Et nous avons aussi à voir avec ce fils aîné, car en tant que frères, nous pouvons supposer qu’ils sont les deux faces d’une même pièce. De sorte que tous les deux ont besoin de la Miséricorde de Dieu, de Son amour et de Sa tendresse. Comme le benjamin, nous nous éloignons, nous revenons, et trouvons un Dieu qui « jette au fond de la mer tous nos péchés » lorsqu’on Le craint, après L’avoir offensé. Mais parfois, nous nous rapprochons de ce frère aîné qui ne semble pas réellement craindre Dieu, lui qui Le sert non par pur amour et en toute confiance, mais s’inquiète de ne pas recevoir de récompense. Que nous ayons été baptisés à la naissance ou non, nous sommes invités à nous convertir en permanence, et plutôt qu’espérer une récompense, ce frère aîné devrait, comme le fils prodigue, demander pardon par honte et par amour. Alors que le Carême a été inventé pour les catéchumènes et les confirmands, nous sommes en réalité tous concernés par cet appel à la conversion.

Finalement, nous sommes tous appelés à nous repentir, et nous pouvons le faire en toute confiance : car aucun péché ne peut épuiser l’amour infini de Dieu, repentissons-nous sans cesse, sans peur, sans douter de Lui.

Guillemette et Louise


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