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Vendredi 24 novembre 2023

Commentaire de l’évangile selon saint Luc : « De la maison de Dieu, vous avez fait une caverne de bandits » (Lc 19, 45-48)

Nous pouvons bien comprendre l’opposition de la hiérarchie religieuse à l’égard de Jésus : Cet homme qui n’a reçu aucune habilitation officielle se permet d’enseigner dans le Temple. Il s’arroge le rôle qui jusque-là appartenait en exclusivité à ces notables et il vient ainsi compromettre leur autorité et leur prestige. Mais le plus grave c’est qu’il ose remettre en cause  les sacrifices d’animaux dans le Temple, principale source de revenus pour  les prêtres et les marchands d’animaux.

Le prophète Isaïe l’avait dit avant Jésus : « Tu ne demandes ni holocauste ni sacrifice… » Pour faire comprendre au peuple que les pauvres bêtes que l’on offre à Dieu ne remplacent pas la conversion du cœur de celui qui les offre. « Le sacrifice qui plait à Dieu, c’est un esprit brisé et broyé. Tu ne repousse pas au mon Dieu un cœur brisé et broyé. » (Psaume 50)

Le prophète Isaïe, on l’avait un peu oublié à cette époque, mais voilà que Jésus lui rend son actualité et avec un succès qui inquiète les pharisiens. Il vient abolir une religion trop facile où celui qui offre des sacrifices se sent quitte à l’égard de Dieu. Les pratiques du temple sont à l’opposé de l’appel de Jésus « Convertissez votre cœur et croyez à la Bonne Nouvelle.» Pour les grands prêtres et les scribes  c’est intolérable… On nous change la religion ! 

N’oublions jamais la grandeur et l’utilité des rites de notre religion mais soyons bien prudents à ne pas oublier la conversion de notre cœur par-dessus tout.

P. Francis de Backer

 


Jeudi 23 novembre

Commentaire de l’évangile du jour: « Ah ! si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour ce qui donne la paix ! » (Lc 19, 41-44)

Nous sommes dans les jours qui précèdent la mort de Jésus, juste au moment où Il entre triomphalement à Jérusalem, monté sur un petit âne. Et le Seigneur, en s’approchant de la Ville, pleure sur elle. « Oui, viendront pour toi des jours où tes ennemis…t’encercleront et te presseront de tous côtés. Ils t’anéantiront, toi et tes enfants. » Les paroles prophétiques de Jésus sur Jérusalem sont terribles, et elles raisonnent avec l’actualité cruelle que l’on connaît en Terre sainte. Ses paroles révèlent son amour et sa compassion pour son peuple qui sera massacré pour n’avoir pas reconnu en Jésus le Fils de Dieu, leur Messie.

Déjà en l’an 70, la ville fut rasée et toute sa population massacrée ou vendue comme esclaves. Depuis, Jérusalem est régulièrement le théâtre de violence, jusqu’au paroxysme déployé depuis octobre. Et l’on peut étendre la seule ville de Jérusalem au monde entier : c’est sur le monde entier que le Christ pleure, parce qu’il n’a pas reconnu le temps durant lequel Dieu le visitait. Jésus pleure sur le péché répandu jusqu’aux extrémités de la terre. Le monde d’aujourd’hui se porte si mal : Covid, guerres, trafics d’armes et d’enfants, avortement, société sans père, euthanasie, etc. et la liste est encore bien longue.

Il dit à Jérusalem : « Ah ! si toi aussi tu avais reconnu en ce jour ce qui donne la paix ! ». Jésus attend que nous nous convertissions, il attend que notre famille, notre groupe d’amis, notre nation se convertissent. Pour cela, il faut le laisser entrer, dans notre Jérusalem, accueillir sa Parole et la laisser prendre vie en nous. Ne nous habituons pas aux larmes, aux détresses. Jésus pleure aussi avec nous.

Annonciade de Vigneral


Mercredi 22 novembre

Commentaire de l’évangile du jour: « Pourquoi n’as-tu pas mis mon argent à la banque ? » (Lc 19, 11-28)

Dans ce passage de l’Évangile de Luc (Lc 19, 11-28), Jésus raconte la parabole des dix serviteurs. Cette parabole est une exhortation à la responsabilité et à la productivité. Dans la parabole, un homme de noble naissance part en voyage pour devenir roi. Avant de partir, il confie à ses serviteurs des talents, une somme d’argent. Il leur demande de les faire fructifier en son absence. À son retour, le roi rend visite à ses serviteurs pour voir comment ils ont utilisé leurs talents. Deux serviteurs ont fait fructifier leur argent et ont reçu la louange du roi. Un troisième serviteur a caché son argent et a été condamné.

La parabole met en évidence deux points importants. D’une part, elle montre que Dieu nous confie à tous des talents, des dons et des capacités. D’autre part, elle nous exhorte à utiliser ces talents de manière responsable et productive. En ce qui concerne les talents, Saint Paul dira que « chacun a reçu un don particulier » (1 Corinthiens 7, 7). Ces talents peuvent être des dons naturels, comme un talent pour la musique ou le sport, ou des dons spirituels, comme un don pour l’enseignement ou la guérison. En ce qui concerne la responsabilité, ce même Saint Paul dira que « nous devons rendre compte de nos actions à Dieu » (Romains 14, 12). Cela signifie que nous devons utiliser nos talents de manière à glorifier Dieu et à servir les autres.

Julien Quenouille


Mardi 21 novembre

Commentaire de l’évangile du jour: « Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu » (Lc 19, 1-10)

« Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur (…) Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom ! »

L’Église fait mémoire aujourd’hui de la présentation de Marie au Temple. Cela évoque pour moi le baptême. C’est une conception sans doute bien personnelle, mais n’est-ce pas ce que font les parents quand ils « présentent » leur enfant à l’Église afin qu’il soit baptisé ?

Avec Marie, je veux dire « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon sauveur (…) Le Puissant fit pour moi des merveilles, Saint est son nom ». En effet, j’aurais pu ne pas être baptisée, mon père était de tradition juive. Mais il a accepté que mes frères et sœurs et moi soyons baptisés et « éduqués dans la foi catholique ».

Marie, fille de Dieu et choisie par Dieu pour être la mère de son Fils, a enfanté Jésus. Nous aussi, nous sommes enfants de Dieu et nous sommes appelé.e.s à enfanter Jésus, d’une façon certes bien différente. C’est en l’annonçant, en transmettant son amour et en témoignant de ce qui permet à chacun d’entre nous de dire : « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon sauveur (…) le Puissant fit pour moi des merveilles, saint est son nom » qu’à notre tour nous pouvons « mettre Jésus au monde », particulièrement à l’approche du temps de l’Avent.

Françoise Fuchs


Lundi 20 novembre

Commentaire de la lecture du jour: « C’est ainsi que s’abattit sur Israël une grande colère » (1 M 1, 10-15.41-43.54-57.62-64)

A la lecture du premier livre des Martyrs d’Israël (appelé aussi livre des Maccabées) , je ne peux m’empêcher de comparer le vécu de ces peuples  des années 137 de l’empire grec, donc bien avant la venue de Jésus, avec d’autres périodes  comme la sortie d’Égypte, avec Moïse (  Exode 23 verset 32 et 33) :  « Tu ne feras pas alliance avec eux ni avec leurs dieux. Ils n’habiteront pas ton pays, de peur qu’ils ne te fassent pécher contre moi, car tu servirais leurs dieux et ce serait pour toi un piège. »  Ici, c’est l’histoire du veau d’or, lorsque Moïse descend de la montagne avec les tables de la Loi.

Nous observons à chaque fois cette faiblesse de l’homme qui se laisse entraîner sur des chemins de facilité et de profit immédiat, incapable de discerner ce qui le conduirait vers la paix et la joie. N’est-ce pas encore le cas aujourd’hui ? Notre environnement est bouleversé par les changements climatiques, mais aussi par cette recherche effrénée du « profiter de la vie » de toutes les manières imaginables ; notre monde vit la même crise, avec la multiplication des conflits et des guerres. Qu’avons-nous fait de la Loi suprême que nous a donnée le Christ : « Aimez vous les uns les autres, comme je vous ai aimés »

Si Jésus passait aujourd’hui, comme ce fut le cas dans l’évangile de ce jour, aurions-nous conscience de notre aveuglement lié à nos égoïsmes, qui font de nous des consommateurs toujours insatisfaits de toutes les formes de jouissances ? Serions-nous capable d’appeler Jésus et, à la manière de cet aveugle, lui demander avec foi « Seigneur, que je retrouve la vue ». La réponse de Jésus prend alors tout son sens : « Retrouve le vue ! Ta foi t’a sauvé. »

Osons demander au Seigneur de nous éclairer, afin que notre regard se porte vers ceux qui  nous entourent, que notre cœur puisse s’ouvrir, enrichi par la Parole de Dieu, la prière et les sacrements, afin de devenir dans notre monde des porteurs d’espérance, de paix et de joie. Nous pourrons alors ensemble adresser une louange à Dieu, comme le fit le peuple au temps de Jésus.

Gérard Kintzig.


Samedi 18 novembre

Commentaire de l’évangile du jour: « Dieu ne ferait pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? » (Lc 18, 1-8)

Nous finissons cette semaine avec une parabole que saint Luc introduit, ce qui est assez rare, en en donnant la clé d’interprétation : « il est nécessaire pour des disciples de toujours prier sans se décourager. »

Beaucoup de croyants, il est vrai, se découragent en pensant que leurs prières n’ont pas été exaucées comme ils le souhaitaient. Certains vont jusqu’à dire que ça ne sert à rien de prier parce que ça ne change rien. Il est vrai que, dans les situations désespérées, nous prions pour obtenir de Dieu qu’il agisse. Nous comptons sur lui comme ultime recours, pour obtenir de lui la guérison d’un proche atteint d’une maladie grave, ou peut-être la libération d’un otage, ou encore pour que dans une famille les parents ne se séparent pas… Nous comptons sur l’intervention miraculeuse du Dieu tout-puissant et nous sommes déçus si nous n’avons pas obtenu ce que nous avions demandé avec insistance.

J’ai connu un jeune couple qui avait un très jeune enfant. On a diagnostiqué un cancer grave chez la maman. Tous les proches, amis et famille, se sont mis à prier intensément pour obtenir sa guérison. Ils étaient sûrs qu’ils seraient exaucés. Hélas, la maman est décédée quelques mois plus tard. Les prières de tous ces gens n’avaient-elles donc servi à rien ? N’avaient-elles pas été entendues ? Pourquoi n’ont-elles pas été exaucées ? Quelle réponse donner à ce genre de question ? La déception est grande, quand on espère que Dieu va faire l’impossible, et que la guérison tant attendue n’est pas venue.

Pourtant, la parabole de la veuve et du juge nous apprend que toute prière faite à Dieu, dans la foi et avec insistance, est toujours exaucée : « Dieu ne ferait pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? Les fait-il attendre ? Je vous le déclare : bien vite, il leur fera justice. »

Si Jésus nous assure que les prières de ceux qui crient avec insistance vers Dieu sont toujours exaucées, c’est que c’est vrai. Notre déception vient de ce que nous n’avons pas obtenu ce que nous avions demandé. Or, qu’en savons-nous vraiment ? Nous ne pouvons pas être juge de l’efficacité de notre prière car là est le secret de Dieu. Qu’elle soit exaucée, c’est une certitude puisque Jésus nous le dit. Comment ? cela nous échappera toujours, surtout quand nous n’obtenons pas exactement ce que nous demandons. Le plus difficile est de prier dans la foi, en remettant tout dans la main de Dieu, confiants qu’il saura lui-même comment exaucer les demandes de ceux qui crient vers lui.

La conclusion de la parabole nous provoque à adopter le point de vue de Jésus. La bonne question n’est peut-être pas de savoir si toute prière sera exaucée, mais : « Cependant, le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » Oui, lors de sa venue, le Fils de l’homme, trouvera-t-il encore des croyants qui prient jour et nuit avec insistance, pour que le monde soit sauvé ? des disciples qui disent avec foi et espérance : « Notre Père, que ton Règne vienne et que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel… »

Fr. François-Dominique CHARLES op


Vendredi 17 novembre

Commentaire de l’évangile du jour: « Le jour où le Fils de l’homme se révélera » (Lc 17, 26-37)

Jésus ne condamne pas la vie que nous menons avec toutes ses préoccupations quotidiennes : manger, boire ou se marier, se loger, acheter, vendre, planter…, il pointe simplement que celle-ci risque de nous anesthésier ou nous étourdir et de nous préoccuper de telle façon que nous perdons de vue l’essentiel. Du coup nous finissons par oublier la présence de Dieu dans notre vie. Car il est présent, il est avec nous, il attend que nous le sollicitions.

Or nous dit Jésus, le jour du Fils de l’homme, interviendra soudainement sans préavis et à ce moment-là ceux qui seront prêts seront appelés et les autres seront laissés. Jésus insiste, sur la soudaineté et l’imprévisibilité et l’immédiateté de sa venue. De plus quand l’heure arrive il ne faudra pas hésiter ou tergiverser. Cela peut nous paraître arbitraire, violent même. « Celui qui sera sur sa terrasse et aura ses affaires dans sa maison, qu’il de descende pas pour les emporter ». « Qui cherchera à conserver sa vie la perdra. Et qui la perdra la sauvegardera ».

Mais bien souvent, nous baissons la garde, nous nous laissons aller à la facilité. Par exemple, pour la messe dominicale : il ne vous est jamais arrivé de vous dire « Je suis trop fatigué ou bien j’étais invité à dîner hier-soir je me suis couché tard et puis pour une fois… » Cela ne vous est jamais arrivé ? Je ne sais pas pour vous mais pour moi si. Et c’est ainsi que, si l’on n’y prend pas garde, toute notre vie spirituelle qui va petit à petit, insidieusement, s’affadir, s’estomper et peut être disparaître.

Nous avons donc le choix. Soit nous nous laissons accaparer par les préoccupations matérielles de notre vie, soit nous faisons le choix de lutter pour que celles-ci restent à leur place et que nous restions fidèles à la parole de Dieu. Alors pour creuser cette attente porteuse de vie, peut-être, pouvons-nous nous demander au cours de ces jours qui viennent : « que dois-je laisser de mon existence, aussi bien dans ma vie pratique que dans ma vie personnelle, pour pouvoir être davantage ouvert à la venue du Seigneur ? » et non de me demander comme bien souvent ce que je devrais faire en plus… Bonne réflexion à chacun de nous !

Luc Fabert


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