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Dimanche 11 février

Commentaire de l’évangile du 6ème dimanche du Temps Ordinaire : « La lèpre le quitta et il fut purifié » (Mc 1, 40-45)

L’Eglise universelle célèbre tous les 11 février, fête de Notre-Dame de Lourdes, la Journée Mondiale des Malades. Celle-ci se décline dans les diocèses français en un dimanche de la Santé, occasion de rappeler que l’accompagnement des personnes souffrantes est une priorité évangélique, mais aussi de sensibiliser chacun pour préserver le don de la santé.

La première lecture décrit le traitement réservé à toute personne atteinte par la lèpre, conduisant à sa mise à l’écart de la société après avoir été déclaré impure par un prêtre !

Marc relate la transgression d’un lépreux, venant auprès de Jésus, le suppliant en tombant à genoux en disant : « Si tu le veux, tu peux me purifier » ! Cet homme est animé d’une espérance incroyable !

Jésus répond à cette sollicitation, également par la transgression, en prenant le risque de le toucher, la lèpre étant une maladie contagieuse dont le traitement était alors encore impossible. Jésus est « saisi de compassion ». Le texte grec utilise un mot signifiant « remué dans ses intestins, de là à être ému de compassion »…les entrailles étaient alors à priori considérées comme le siège de l’amour et de la pitié .En langage actuel, Jésus vit cette rencontre avec ses tripes !

La contemplation de cette scène nous invite à réfléchir à notre manière d’être et d’agir face à la maladie, aux personnes malades ! La lèpre a quasiment disparu dans le monde à la suite de la découverte du traitement adapté mais quelles sont les lèpres modernes, contemporaines qui isolent certains malades, qui les coupent de leurs familles, de leurs amis ? Comment réagissons-nous à l’annonce de la maladie d’un proche ? Souvent nous hésitons à rendre visite, à téléphoner à la personne malade…de peur de ne pas savoir quoi dire, de ne pas pouvoir faire face au désarroi, à l’angoisse ou la peur, aux pleurs ou à la colère du malade …Peut -être sommes-nous simplement invités à oser franchir le pas d’un appel, d’une visite, à la manière de Jésus, avec quelques mots simples : « Que puis-je faire pour toi, pour te rendre la situation plus douce ? Que souhaites-tu ? De quoi as-tu besoin ? »

Nous serons alors sans doute étonnés des réponses possibles :« continue à me considérer comme ton père ou ta mère, ton frère ou ta sœur, ton époux ou ton épouse  ton ami(e), ne me réduis pas à ma maladie, viens et parle moi de la vie, fais moi rire ou sourire comme d’habitude, ne dégaine pas les formules convenues à propos du courage  ne minimise pas la gravité de la situation, ne m’accable pas avec tous les cas dont tu as entendu parler dans ton entourage… quand je serai fatigué(e) ou découragé(e) reste à mes côtés  en partageant le silence ou en posant ta main sur la mienne, ton soutien par la pensée et/ou la prière me donne force et courage, ton écoute et ta présence me sont précieuses car avec toi je peux pleurer ou déposer mes inquiétudes en toute confiance, je peux me dire en vérité »… Peut être pourrons nous alors rendre grâce en disant « nous te bénissons Dieu notre Père pour Jésus ton Christ. Il a partagé le tout de nos vies avec leur lot de bonheur et de réussites, de souffrance ou de peines, avec leurs tourments et leurs manquements, avec leurs doutes et leurs emportements. Par Lui nous te savons tout proche de chacun, à chaque instant. De partout nous venons à Lui, de partout Il nous mène à Toi »

Danielle Schuck

 

 


Samedi 10 février

Commentaire de l’évangile du jour : « Les gens mangèrent et furent rassasiés » (Mc 8, 1-10)

Jésus enseigne à une foule qui n’a rien mangé depuis trois jours. Notons le climat anormalement apaisé de cette scène en de telles circonstances ! Par son enseignement, Jésus donne la vie de Dieu en abondance et cette vie essaime et se propage en chacun, en profondeur. C’est Isaïe qui rappelle que « ceux qui mettent leur espérance dans le Seigneur, trouvent des forces nouvelles » (Is 40,31). Jésus éveille l’homme à ce qui est déjà là, antérieurement à toute velléité spirituelle. Il se dévoile à chacun et cela rassasie. Ce qui veut dire que le croyant aussi mystique ou religieux soit-il, ne peut pas faire l’économie de cette relation d’engendrement car il lui faut toujours une parole venue de l’extérieur pour lui dévoiler ce qui est là au plus profond de son cœur, la Source, la Vie de Dieu.

Ensuite Jésus « a de la compassion». En Jésus, Dieu vient vers l’homme. Il lui exprime son amour et sa connaissance des réalités humaines. Il connait ses limites et prend la mesure de ses forces et ressources. Jésus vient au secours de cette foule, quatre mille personnes environ ! Et Jésus rend grâce, tourne son cœur vers le Père. Sa force est Dieu seul. L’abondance est là, le trop est du côté de Dieu, de l’Amour. Il comble l’homme de ses bienfaits au moment venu, à qui met sa vie en Lui.

Enfin, Jésus les « renvoya ». La vie appelle la vie, la vie croit en nous tel un enfantement et appelle à une vérité plus profonde libérée par le compagnonnage avec Jésus. Dieu vit en nous en Jésus et nous appelle à avancer toujours plus intérieurement et profondément. « Et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous » Jn 1,14. A chaque pas, une vérité plus profonde de notre humanité se libère en nous, appelée à être intégrée dans notre vie et jusque dans notre façon de vivre l’amour. Chacun est ainsi renvoyé à sa vie ordinaire au sein de laquelle les fruits de cet éveil intérieur se déploient pour une joie et une paix plus profonde du cœur, un partage généreux et aimant, libre de la vie en Dieu.

En cette veille de carême, demandons à l’Esprit de féconder notre terre, de transfigurer notre être en profondeur et tournons-nous résolument vers Dieu cherchant à vivre tout avec et en Lui.

Myriam DUWIG

 


Vendredi 9 février

Commentaire de l’évangile du jour: « Il fait entendre les sourds et parler les muets » (Mc 7, 31-37)

Le Seigneur Jésus fait tout bien, alors comme aujourd’hui. « Il fait parler les muets et entendre les sourds ». Nous, sourds aux appels de Dieu, abasourdis par trop d’informations dont nous disposons, dépassés par les engagements, par les bavardages télévisés, par les meetings, par les commentateurs. Et rendus muets dans un monde qui ne sait pas écouter et qui nous fait photocopier, qui nous oblige à prendre parti pour un côté ou pour l’autre, toujours en conflit, toujours en difficulté.

Le Seigneur Jésus libère nos oreilles, nous permet d’écouter la Parole comme nous ne l’avons jamais écoutée, sans chants, sans sermons, sans grandes paroles incompréhensibles. Et il nous permet de parler, de dire, de raconter les grandes œuvres, des ’’mirabilia Dei’ ’qu’il accomplit en chacun de no

Le rencontrer nous ouvre à une nouvelle dimension, le connaître ouvre notre esprit et nos horizons. Oui : le Seigneur fait tout bien, il change notre perspective. Sans tambour ni trompette, sans afficher notre foi sur les toits, sans être obsédé. Le Seigneur fait tout bien : il nous ouvre à une vision de la foi, tout prend un sens, tout prend une couleur différente. Le Seigneur fait tout bien, même aujourd’hui, si nous le laissons faire.

Père Emmanuel


Jeudi 8 février

Commentaire de l’Évangile du jour: « Puisque tu n’as pas gardé mon alliance, je vais t’enlever le royaume. Mais je laisserai une tribu à ton fils, à cause de David » (1 R 11, 4-13)

Comment cette femme syro-phénicienne a-t-elle su qui était Jésus ? L’Évangile ne nous dit rien à ce sujet. En raison de ses origines, elle n’a probablement pas vécu loin de la Galilée. Or c’est là que le Seigneur avait fait de nombreux miracles et enthousiasmé les foules par sa prédication. De plus, l’espoir de la venue du Messie circulait parmi les Juifs. Il est donc logique que les villages environnants aient eu vent des aspirations du peuple d’Israël.

Quoi qu’il en soit, cette femme avait un cœur ouvert à l’action de Dieu. Les commentaires sur la disponibilité de Jésus pour prendre soin des personnes dans le besoin – les malades, les possédés, etc. – lui auraient donné de l’espoir. Dans son dialogue avec le Christ, elle semble admettre que le peuple d’Israël a une relation spéciale avec le Seigneur, car il est comme le fils à la table du père. Ainsi, on peut deviner que la syro-phénicienne a une certaine foi dans les promesses que Dieu avait faites aux Juifs. Mais elle sent aussi que cette relation particulière du Seigneur avec son peuple n’est pas isolée, et que d’une certaine manière la miséricorde de Dieu déborde pour atteindre toute l’humanité.

Cette femme est un modèle d’humilité et de confiance. Elle n’hésite pas à poser la tête aux pieds de ce prophète étranger. Et elle sait insister même quand il semble qu’elle n’ait pas beaucoup de raisons de justifier sa demande. Que notre foi sache aussi dépasser les frontières, et qu’elle se transforme en une prière constante, pleine d’abandon dans le Seigneur, Il ne regarde jamais personne avec indifférence.

Julien Quenouille


Mercredi 7 février

Commentaire de l’Evangile du jour : « Ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur » (Mc 7, 14-23)

A quelques jours d’entrer en carême, il me parait important d’entendre cet évangile. « Rien de ce qui est extérieur à l’homme et qui entre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur. » L’occasion de relativiser tous nos efforts de jeûne et de pénitence, pour tenter de mieux canaliser non pas ce qui entre en nous, mais ce qui en sort. Ce qui vient « du cœur de l’homme » comme le dit Jésus en parant à ses disciples.

On a tellement l’habitude de regarder ce qui entre et peu ce qui sort… De choisir, de bien nous nourrir, tant matériellement que spirituellement ! Et on en oublie parois de regarder ce que nous produisons… Il nous faut peut-être commencer par là…  inverser note manière de penser. C’est là que l’on redécouvre la gourmandise : en vouloir toujours plus, y compris spirituellement, humainement. Alors que ce qui nous est demandé, c’est de vivre déjà de ce que nous avons, de l’Esprit Saint qui nous est donné. Ce serait, ou plutôt c’est, lui faire injure que de vouloir recevoir toujours plus, comme s’il ne nous suffisait pas. En attendant, on capitalise, pour nous. Ou on croit capitaliser, car ce qui nous rend saint, ce sont nos actions envers nos frères… Je vous invite à relire le passage de Matthieu chapitre 25, sur le jugement dernier : « venez à moi, les bénis de mon Père… ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait ».

Oui, aujourd’hui, Jésus nous pousse à oser nous tourner vers les autres pour leur partager l’Esprit Saint qui nous a été donné au baptême… Avant de nous intéresser à ce qui « entre en nous », regardons ce qui en sort !

Stéphane Jourdain


Mardi 6 février

Commentaire de la lecture du jour: « Tu as dit : “C’est ici que sera mon nom.” Écoute donc la supplication de ton peuple Israël » (1 R 8, 22-23.27-30)

Nous voici à la consécration du Temple bâti par Salomon. C’est le plus grand chantier élaboré sous son règne. Le temple est construit selon l’architecture religieuse de l’époque et rappelle les temples phéniciens ou cananéens – il n’y a pas d’antécédent de temple hébraïque, puisque les Juifs avaient opté jusqu’alors pour un sanctuaire transportable de camping.

Enfin, ça y est, la construction est achevée. Et Salomon préside sa consécration. La prière qu’il prononce est pleine d’humilité. La Création elle-même ne peut contenir le Seigneur ; comment un édifice construit par les hommes le pourrait-il ? Mais il était nécessaire de bâtir une Maison pour le Seigneur. Aussi, maintenant qu’elle a été construite, Salomon supplie le Seigneur d’être attentif aux prières qui seront prononcées dans ce lieu.

Je m’interroge, alors que le chantier de reconstruction de Notre-Dame de Paris avance à pas de géant, sur le besoin que nous ressentons, pauvres hommes, de construire de somptueux édifices religieux. Le Christ nous a laissé des consignes sur la prière, sur la façon de nous adresser à Dieu, et il nous a assuré que « quand deux ou trois sont réunis en [son] nom, [il est] là, au milieu d’eux » (Mt 18, 20) – je ne crois pas qu’il se soit exprimé sur le lieu de culte proprement dit, à part pour recommander de prier à l’écart.

D’un côté, nous avons besoin de ces édifices majestueux, nous nous réjouissons des statues, de l’or, de la hauteur des voûtes, de la beauté des vitraux… Nous rencontrons Dieu dans cet environnement esthétique créé par l’homme pour faciliter cette rencontre, justement. D’un autre côté, devant la simplicité et la beauté de la nature, ou tout bêtement sur le chemin du travail ou dans notre cuisine, nous pouvons être saisis profondément par la présence de Dieu et le prier avec force et confiance, certains d’être aimés et entendus.

C’est un peu comme en amour. Parfois, nous mettons les petits plats dans les grands, nous prévoyons des surprises, des cadeaux somptueux, des actes héroïques ou loufoques. Et parfois nous nous contentons de préparer une tasse de café le matin ou de veiller à ce qu’il y ait des chemises propres. Qu’importe : c’est toujours le même amour.

C’est toujours la même prière, le même appel, la même supplication, le même élan vers le Seigneur, que nous nous trouvions à Notre-Dame de Paris, à la cathédrale de Metz, à la chapelle de Ronchamp ou dans notre chambre. Le Seigneur, dans les cieux où il habite, écoute et pardonne.

Marie Julie Leheup


Lundi 5 février

Commentaire de la lecture du jour: « Les prêtres transportèrent l’Arche dans le Saint des Saints, et la nuée remplit la maison du Seigneur » (1 R 8, 1-7.9-13)

Il peut sembler curieux de vouloir construire une maison au Seigneur, à Celui qui bâtit son escalier dans le ciel et fonde sa voûte sur la terre (Am 9, 6) ! C’est pourtant le projet du roi David et de son fils Salomon dans la lecture et le psaume de ce jour. C’est aussi souvent notre intention de vouloir construire et entretenir une demeure pour abriter notre Dieu, nous rassembler autour de Lui, pour  Le prier, Le louer et L’adorer.

Ceci étant, le psaume 126 nous met en garde : Si le Seigneur ne bâtit la maison, les bâtisseurs travaillent en vain (Ps 126, 1). De quelle maison parlons-nous ? Dieu remercie son serviteur David de vouloir lui construire une maison, ce que fera son fils Salomon. Mais le dessein de Dieu dépasse de loin le projet de celui-ci. Le seigneur t’annonce qu’il te fera lui-même une maison (2 S, 7, 11). Il ne s’agit pas d’une maison de pierre mais d’une lignée humaine dans l’histoire.

Plus tard, Jésus nous invitera à demeurer en lui. Si quelqu’un m’aime, il gardera ma Parole, mon Père l’aimera nous viendrons chez lui et chez lui nous ferons une demeure (Jn 14, 23). Le sujet n’est peut-être pas tant de construire une maison au Seigneur que de le chercher là où il est. Les disciples l’ont compris lorsqu’ils posent la question suivante à Jésus (Jn 1, 38) Ou demeures-tu ? la question sous-jacente pourrait être : ou pouvons-nous te rencontrer ? Laissons cette question résonner dans nos vies. Visiter un ami chez lui est un moyen de partager un moment avec lui et mieux le connaître. C’est ce que propose Jésus en leur répondant : Venez et vous verrez (Jn 1, 39). Ils allèrent donc et ils virent. La première lettre de Saint Paul aux Corinthiens nous guide sur ce chemin :  Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? (1 Co 3,16). Dieu vient habiter en nous et se loge au fond de notre cœur. Notre vocation est de Le découvrir, logé chez nous et pouvoir affirmer, comme le roi Salomon, aux sens propres et figurés : je t’ai construit Seigneur une maison somptueuse, un lieu où tu habiteras éternellement (1 R 8, 13).

Hugues Duwig

 


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