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Dimanche 26 mars

Commentaire de l’évangile du jour : « Je suis la résurrection et la vie » (Jn 11, 1-45)

Jésus a appris que Lazare était malade. Au verset 4 de ce chapitre, st Jean nous rapporte les paroles de Jésus à cette annonce : « Cette maladie ne conduit pas à la mort, elle est pour la gloire de Dieu, afin que par elle le Fils de Dieu soit glorifié. » Parole mystérieuse quand on sait que Lazare sera mort 4 jours avant l’arrivée de Jésus à Béthanie.

Jésus arrive donc  devant le tombeau de Lazare : «  On enleva donc la pierre. Alors Jésus leva les yeux au ciel et dit : – Père, je te rends grâce parce que tu m’as exaucé-. Je le savais bien, moi, que tu m’exauces toujours ; mais je le dis à cause de la foule qui m’entoure, afin qu’ils croient que c’est toi qui m’as envoyé.» Au chapitre 5 de cet évangile de Jean, Jésus dit déjà «  les œuvres mêmes que je fais témoignent que le Père m’a envoyé. »

« Je le savais bien, moi, que tu m’exauces toujours ; mais je le dis à cause de la foule qui m’entoure, afin qu’ils croient que c’est toi qui m’as envoyé. » Cette phrase fait écho à la parole de Jésus au verset 15,  lorsqu’il dit à ses disciples en apprenant que Lazare est mort : « et je me réjouis de n’avoir pas été là, à cause de vous, pour que vous croyiez.»

Voilà la raison pour laquelle Jésus a tardé à se rendre à Béthanie quand il a appris que son ami Lazare était malade.  La résurrection de Lazare, préfiguration bien sûr de la résurrection du Christ lui –même, devant les disciples de Jésus et la foule des Juifs venus entourer Marthe et Marie, intervient pour manifester la gloire de Dieu,. C’est la dernière fois, en effet, que Jésus peut manifester qu’il est bien le Fils de Dieu, envoyé de Dieu, et que tout ce qu’il accomplit vient de Dieu. Mais les hommes vont-ils enfin comprendre, enfin accepter de voir la réalité, de voir en Jésus le fils du Dieu vivant venu pour les sauver ?

Et moi ? Quelles résurrections Jésus a-t-il déjà accompli en moi ? Nous savons bien que nos vies peuvent être/sont  jalonnées de « petites morts » comme le deuil, la perte du travail ; même le départ des enfants du nid familial est parfois perçu ainsi. Jésus  ne vient-il pas nous redonner vie ? Est-ce que je sais alors reconnaitre son action en moi ? N’est-ce pas là une préfiguration de notre propre résurrection ?

Après cela, il cria d’une voix forte : « Lazare, viens dehors ! »  Et le mort sortit, les pieds et les mains liés par des bandelettes, le visage enveloppé d’un suaire.  Jésus leur dit : « Déliez-le, et laissez-le aller. » « Déliez-le » De quels liens ai-je besoin d’être libéré(e), de quelle addiction ? Est-ce que je fais assez confiance au Seigneur pour le lui demander ? Mais aussi : qui suis-je appelé(e) à délier ? Le chômage, la pauvreté, la maladie, ne sont-ils pas autant de liens qui mettent l’homme en marge de la société ? Ai-je conscience que la solidarité, l’amour et la compassion peuvent libérer ?

«  Beaucoup de Juifs, qui étaient venus auprès de Marie et avaient donc vu ce que Jésus avait fait, crurent en lui.  Mais quelques-uns allèrent trouver les pharisiens pour leur raconter ce qu’il avait fait.» Quand des évènements de Jésus sont rapportés aux pharisiens, ce n’est jamais bon signe.. Depuis longtemps en effet, ceux-ci cherchent à confondre Jésus, et même à le faire mourir. Et Jésus dérange beaucoup trop les grands prêtres et les pharisiens. Ecoutons les : « Qu’allons-nous faire ? Cet homme accomplit un grand nombre de signes. Si nous le laissons faire, tout le monde va croire en lui, et les Romains viendront détruire notre Lieu saint et notre nation.» Et moi…? Est-ce que je laisse à Jésus le volant, le gouvernail de ma vie? Ou bien est-ce que, comme les pharisiens et les grands prêtres, j’ai peur que Jésus me prenne quelque chose si je l’accueille ?

Caïphe, grand-prêtre dit : « Vous n’y comprenez rien ; vous ne voyez pas quel est votre intérêt : il vaut mieux qu’un seul homme meure pour le peuple, et que l’ensemble de la nation ne périsse pas. » Caïphe ne sait pas à quel point il a raison quand il dit que Jésus va mourir pour le peuple. C’est en effet pour nous sauver, pour sauver toute l’humanité, que Jésus va mourir. Et c’est librement qu’il va donner sa vie, comme il le dit lui-même : «  Je donne ma vie, pour la recevoir de nouveau. Nul ne peut me l’enlever : je la donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner, j’ai aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau : voilà le commandement que j’ai reçu de mon Père. » (Jn 10, 17) Oui, c’est pour nous, pour toute l’humanité, que Jésus va donner sa vie sur le bois de la Croix. Pour nous, pour toi, parce qu’il t’aime et que son amour pour toi va jusque là !

Françoise Fuchs

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