Soutenir l'Eglise
Trouver ma paroisse
Espace Membres

Mardi 28 décembre

Commentaire du psaume du jour (Ps 123) : Comme un oiseau, nous avons échappé au filet du chasseur

Le psaume 123 fait partie des psaumes dits des montées, composés à l’occasion des grandes fêtes juives. Les pèlerins en route vers Jérusalem y puisaient du réconfort. Le psalmiste y fait référence à l’histoire du peuple d’Israël ponctuée d’épreuves, de risques, de dangers. Il passe de la peur et de la plainte, en évoquant tout ce qui aurait pu arriver…, à la confiance et à la louange en constatant ce qui n’a pas eu lieu. Cette relecture des évènements suscite une explosion de joie et de reconnaissance en (re)découvrant « qui est Dieu ». Ces deux étapes sont encadrées par une vraie profession de foi : « le Seigneur était pour nous, notre secours est le nom du Seigneur »! Le peuple d’Israël ne va pas mourir. Dieu, fidèle à sa promesse va le guider, « le libérer… Sans le Seigneur… Alors… les dangers sont bien là, ressentis, vécus… mais pour le psalmiste, « le Seigneur qui est pour nous », aide chacun pour le préserver de l’anéantissement pour affronter l’adversité, pour faire face aux épreuves. Témoignage réjouissant pour les pèlerins que nous sommes, dans notre cheminement vers la Nouvelle Jérusalem, vers la Jérusalem céleste!

Les ennemis d’Israël sont comparés à des animaux sauvages. Ils ont des crocs solides et pointus, capables de déchirer leurs proies comme un fauve. Ils sont également comparés à un filet qui peut piéger les fragiles oiseaux, les emprisonner. Un filet est certes moins menaçant que les dents d’un lion mais bien camouflé il devient invisible comme l’Ennemi qui excelle dans l’art du camouflage. Un jour, il est effrayant comme un lion rugissant. Le lendemain, il se déguise sous des apparences trompeuses, subtiles et difficiles à détecter. Qui peut réussir, seul, à éviter tous ces pièges ? Dieu, dans sa grâce, a délivré son peuple. Il ne l’a pas abandonné entre leurs crocs. Le filet les a attrapés, mais au dernier instant, il s’est déchiré, ils se sont échappés, ils ont retrouvé la liberté. « Les eaux qui emportent tout et nous submergent » font référence à la Mer Rouge qui n’a pas submergé Israël mais ses ennemis.

Toutes ces métaphores m’invitent à présenter au Seigneur mes peurs, mes angoisses, mes doutes, mes péchés : ce qui dans ma vie, me dévore, me submerge, m’emprisonne, m’empêche de vivre dans la sérénité et la confiance… au cœur d’une humanité frappée par la Covid et bien d’autres  fléaux, d’une Église dans la tourmente, de mes préoccupations dans mes cercles proches.

La deuxième partie du Psaume nous fait passer de l’imaginaire à la réalité. Le pèlerin ne dit plus : Imaginez ce qui serait arrivé si Dieu n’avait pas été là. Il dit : Voici ce qui est réellement arrivé ! Quelle belle raison de louer Dieu d’un cœur joyeux et reconnaissant ! « Béni soit l’Eternel, qui ne nous a pas livrés en proie à leurs dents ! Notre âme s’est échappée comme l’oiseau du filet des oiseleurs ; le filet s’est rompu, et nous nous sommes échappés. » (v. 6)

La joie, la reconnaissance, la louange abondent: « nous avons échappé », cette phrase reprise 2 fois, marque le soulagement et permet au psalmiste d’entrer dans la confiance et la louange. « Le Seigneur qui n’a pas fait de nous la proie de leurs dents ! » – « le Seigneur qui était pour nous » – « notre secours » – « Le Seigneur qui a fait le ciel et la terre » témoignent d’une recherche de la présence agissante de Dieu  dans tous ces événements.  Ce « Dieu qui était pour nous » c’est le Dieu créateur. Joie et reconnaissance sont alors sources de louange : « Béni soit le Seigneur  » ! Belle Invitation pour nous aussi, aujourd’hui, sur le seuil de l’an neuf, à relire l’année écoulée, avec ses joies et ses peines, ses bons et ses mauvais moments, ses temps de consolation et de désolation…pour rendre grâce pour les signes de Sa présence, pour Lui demander pardon et Lui remettre ce qui reste difficile, lourd, incompréhensible, incertain, troublant, inattendu.

Tel L’Albatros, déployons nos ailes de géant, délaissons « le navire glissant sur les gouffres amers » pour  fendre « l’azur », semblable « au prince des nuées » pour  nous élever  plus loin, plus haut… pour mieux entrevoir « Sa clarté qui embrase l’univers, illuminant la nuit ».

Danielle Schuck

Partager