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Dimanche 7 novembre

Commentaire de l’Évangile du jour: « Cette pauvre veuve a mis plus que tous les autres » (Mc 12, 38-44)

Exister par le regard des autres ou vivre pour donner, pour se donner soi-même !

Jésus dans le Temple observe et analyse le comportement de ses contemporains pour mettre en relief ce qui constitue finalement le soubassement de nos existences. Qu’est-ce qui donne de la consistance à notre vie ?

Devant la fragilité de nos existences, l’imprévisible des événements, la tentation de trouver une « assurance tout risque » à tout prix guette chacun d’entre nous. Certainement que ce travers est d’autant plus dangereux quand nous évoluons dans des existences à l’abri du besoin. La richesse, qu’elle soit matérielle, mais il en va de même pour des richesses plus intellectuelles (culturelles, relationnelles, spirituelles mêmes), peut nous bercer d’illusion. Nous sommes à l’abri du besoin, nous ne dépendons de personne, et même notre situation provoque l’admiration ou l’envie, manifestant à tous que nous avons réussi, du moins à vues humaines… trop humaines.

Les rudes paroles que Jésus tient à l’encontre de ces personnes sont là pour nous rappeler qu’un tel chemin n’est qu’une impasse. Ce n’est pas ainsi que nous atteindrons la vie plénière et réussie à laquelle nous aspirons. Aucune de ces richesses ne peut nous apporter cela. Mais alors quelle est la voie à suivre ?

Jésus en portant son regard sur l’attitude de cette pauvre veuve ne cherche pas à exalter la misère, la pauvreté et l’indigence qui devaient certainement être le quotidien de cette femme, mais en mettant en lumière le sens du geste qu’elle pose, Jésus souligne l’importance fondamentale du don pour entrer dans ce chemin. Donner, donner même de son essentiel n’est pas une injonction morale à laquelle il faudrait consentir pour éviter les flammes de l’enfer, mais c’est la condition qui nous permet de dégager en nous de l’espace et rend alors possible l’accueil de cet unique nécessaire, que rien ne pourra nous procurer, si ce n’est Dieu seul.

La pauvreté, la pauvreté du cœur est la condition pour éprouver cette vérité centrale : sans l’expérience de notre manque, que rien ni personne ne peut combler, il ne peut y avoir de relation qui s’établit avec Dieu, le seul qui peut venir habiter ce manque, non pour le combler, mais pour nous inviter à le suivre sur ce chemin du don.

Abbé Pierre Guerigen

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