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24 octobre 2021 – 30e dimanche du temps ordinaire, année B

Commentaire de la deuxième lecture : « Tu es prêtre de l’ordre de Melkisédek pour l’éternité » (He 5, 1-6)

L’Épître aux Hébreux nous invite à explorer cette figure centrale de l’Ancienne Alliance qu’est le prêtre, le Grand Prêtre. Dans un raccourci trop facile, on a fait reposer très longtemps de manière unilatérale la théologie du ministère ordonné sur ce que dit l’auteur de la lettre aux Hébreux quand il compare et distingue le Grand Prêtre de l’Ancienne Alliance avec l’Unique Nouveau Grand Prêtre qu’est le Christ. Ce qui aboutissait à dire du prêtre catholique et uniquement de lui, (sans l’envisager vraiment pour les fidèles laïcs) que lui seul était prêtre à jamais, selon l’ordre du roi Melchisédech.

Il est important pour nous aujourd’hui en écoutant ce texte de nous rappeler de qui parle ce texte : il nous parle du Christ comme étant l’Unique Vrai Grand Prêtre, le seul qui est en capacité d’être le médiateur entre Dieu le Père et les hommes.

Ce n’est que par participation qu’on peut alors en déduire quelque chose nous concernant. Et ce qu’on peut en conclure c’est que, de par notre baptême, nous sommes associés à ce qu’est le Christ. C’est par notre baptême, qui fait de nous des autres Christs, qui nous incorpore au corps du Christ, que nous pouvons déclarer en vérité que nous sommes prêtres à l’image du Christ, seul vrai prêtre. Dans un vocabulaire plus précis, il serait bon ici de parler du Christ, de Jésus Christ comme celui qui accomplit le sacerdoce plénier, le seul vrai sacerdoce. Ce terme de sacerdoce insiste plus sur cette fonction de médiation. La fonction sacerdotale est la fonction qui assure la sanctification, le mouvement qui permet d’être rendu saint, sacré, ou encore capable de Dieu. Jésus est en ce sens, le seul vrai prêtre, le seul qui peut nous rendre capable de Dieu, par sa fonction sacerdotale.

Tous les chrétiens, par leur baptême, sont par association au Christ en mesure d’exercer cette fonction sacerdotale. C’est l’une des grandes affirmations reprises et réaffirmées par le Concile Vatican II.

Dès lors que pouvons nous dire des prêtres, de ceux qui dans l’Église catholique sont ordonnés pour exercer le ministère presbytéral (que certains préfèrent désigner par ministère sacerdotal) ? Si tous les baptisés, de par leur baptême, exercent et vivent le sacerdoce commun des fidèles, ils ont besoin que certains les servent pour que ce sacerdoce commun prenne corps dans leur vie. C’est à ce niveau que prennent place les ministres ordonnés que sont les évêques et les prêtres. Dis autrement, les évêques et les prêtres ne servent strictement à rien s’ils n’ont pas un peuple à servir pour permettre à ce peuple d’être ce qu’il est en vérité : l’Unique peuple sacerdotal voulu par Dieu ! Et ce service est tellement nécessaire pour le peuple de Dieu qu’on ne peut seulement l’envisager comme une fonction, mais que ce ministère prend toute la personne, d’où la nécessité d’un ministère ordonné… prenant toute l’existence de la personne pour ce service.

Nous ne pourrons pas trouver le chemin synodal que l’Esprit Saint désire nous montrer si nous ne commençons pas par nous approprier cette vérité de foi central : le Christ est le seul vrai prêtre, le baptême agrège les hommes à cet unique corps du Christ pour nous constituer comme le peuple sacerdotal. Dans cette réalité sacerdotale christique, les ministres ordonnés – évêques et prêtres – ne tiennent leur consistance que par le nécessaire service qu’ils doivent rendre à ce peuple.

Pierre Guerigen

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