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Dimanche 3 octobre – 27° dimanche du Temps Ordinaire

Commentaire de l’évangile du jour : « Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! » (Mc 10, 2-16)

Les pharisiens viennent demander à Jésus dans quelles conditions un homme peut renvoyer sa femme, et les disciples renvoient les enfants venus chez Jésus. Face à cette attitude, les deux fois, Jésus se fâche. Lui ne réagit pas comme les pharisiens ou les disciples, mais il accueille ceux qui sont renvoyés. Face à tous ceux qui tentent de les évincer, car c’est bien de cela qu’il s’agit ici, Jésus prend la défense de ceux qui sont exclus, des faibles en quelque sorte.

Le statut de la femme, à l’époque, était totalement dépendant de l’homme. C’est lui qui avait droit de vie et de mort sur elle. Un peu comme dans certaines sociétés islamiques actuelles ou une femme prise en flagrant délit d’adultère est passible de la peine de mort par lapidation (voire pour des raisons plus futiles, en Afghanistan par exemple). Oui, renvoyer sa femme, c’est comme la condamner à mort, car elle n’a plus de statut, plus de foyer, plus de maison, de travail. Alors, même si Jésus ne fait pas l’apologie de l’adultère, il tente néanmoins de sauver la vie de ces femmes en invoquant le précepte d’union indissoluble.

Par apport aux enfants qui viennent vers lui pour être bénis, c’est les disciples qui sont rabroués quand ils tentent de les écarter. Jésus prend la défense des enfants en expliquant que c’est à eux qu’il faut ressembler pour entrer dans le royaume des cieux. Quelle idée ! Il faudrait être turbulent, ignorant de beaucoup de choses, pour avoir part à la joie de Dieu ? Et bien, ce n’est pas gagné pour nombre d’entre nous, qui croyions que le christianisme, c’était quelque chose de sérieux !

Gageons que ce n’est pas sur ces aspects que Jésus insiste pour avoir part au Royaume des cieux, mais plutôt sur la générosité, la spontanéité des enfants, sur leur empressement à découvrir quelque chose de nouveau, sur leur ouverture et leur capacité d’émerveillement encore intacte. Oui, ceux qui sont capables comme les enfants de s’émerveiller de la grâce et de la grandeur de Dieu, c’est eux qui sont accueillis dans le royaume. Ceux qui montrent un empressement à être bénis par Lui, voilà ceux qui auront part avec Lui à la vie éternelle.

Oui, aujourd’hui, St Marc nous donne dans ce passage d’Evangile qui reprend deux épisodes de la vie de Jésus une bonne leçon : pour vivre en chrétiens et entrer dans son royaume, il nous faut toujours accueillir l’autre. C’est une question d’amour au fond. Accueillir : le strict opposé du rejet auquel sont confronté et les femmes et les enfants dans ces épisodes de l’Evangile. Accueillir l’autre comme un être aimé de Dieu, un être à aimer, accueillir la différence à travers des enfants, accueillir ceux qui sont blessés, ceux qui connaissent l’échec pour les guérir, pour les relever.

Voilà la grande leçon de cet Evangile. Accueillir et surtout ne pas juger. Ne pas condamner. Parfois, malheureusement, on est témoin ou on vit soi même un échec, et ce n’est jamais évident ! Un échec est déjà assez dur à porter, alors le regard inquisiteur des autres, non merci. Accueillir en vérité, c’est ouvrir nos cœurs à tous, sans distinction, pour les accueillir comme Jésus aurait accueilli, comme Dieu nous accueillera un jour.

Stéphane Jourdain

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