Soutenir l'Eglise
Trouver ma paroisse
Espace Membres

Dimanche 25 juillet – 17ème Dimanche du Temps Ordinaire

Méditation de l’évangile du jour : « Ils distribua les pains aux convives, autant qu’ils en voulaient » (Jn 6, 1-15)

Frères et sœurs, je ne sais pas comment cela se passe chez vous, mais je peux vous dire le rituel du dimanche matin chez mes parents, quand j’étais petit. Un rituel qui, j’imagine, doit trouver des correspondances dans vos propres familles.

Le dimanche matin donc, avant le départ pour la messe, c’était l’enfournement de la casserole contenant le rôti ou une autre viande, afin qu’elle cuise et reste au chaud pour être prête aux environs de 12 h 15, au retour de la messe. Je me souviens qu’enfant ou ado, alors que nous étions invités à aller boire l’apéro chez des amis, rencontrés à la sortie de l’office, il fallait rentrer pour couper le gaz…

Cela vous rappelle peut-être votre réalité, ou des souvenirs, mais cela montre bien une réalité qui est la nôtre : nous avons besoin de manger, et je dirais même plus, c’est un plaisir de manger, surtout le dimanche, en famille, de s’arrêter un peu, de prendre le temps, d’avoir des invités, des amis ou de la famille qui vient nous retrouver… Plus que le repas de chair, c’est un temps de partage, d’amitié, de rencontre que nous vivons.

Un peu comme ce temps que la foule a voulu vivre avec Jésus. Oui, comme nous ce matin, ils sont venus, ils sont, si nous reprenons l’évangile de dimanche dernier, accourus de partout pour partager un temps avec le maître, avec Jésus, celui qui leur parlait si bien. A quelques différences près d’avec nous : ils n’ont rien à manger, ils sont partis en courant, sans rien préparer, plutôt que de louper une minute de l’enseignement de Jésus. Ils n’avaient pas, comme nous l’avons tous parfois, les yeux collés à la montre, en se disant qu’aujourd’hui, il dépassait les bornes, qu’il leur parlait trop longtemps… Que le rôti allait brûler. Non, en l’entendant parler de Dieu, de son Père, du royaume, de la façon d’y accéder, de l’union entre les hommes, de la paix, de l’engagement, du pardon, du partage, oui, en l’entendant parler de tout cela, ils en oubliaient même leur faim. A tel point que c’est Jésus qui est obligé de s’inquiéter pour eux. Alors comme je m’inquiète aussi pour vous, j’essaierai de ne pas être trop long aujourd’hui. Et puis, je ne suis pas le Christ, je n’ai pas son éloquence, sa capacité à parler des choses divines, sa connaissance des mystères de Dieu, donc j’ai, c’est sûr, moins d’impact que Lui. Alors je peux comprendre une certaine impatience parfois…

Pourtant, je voudrai m’arrêter quelques instants sur ce désir de la Parole de Dieu qui, dans l’Evangile que nous venons d’entendre, habitait la foule. Oui, les gens sont venus pour écouter Jésus, et c’est là le plus important pour eux, au point, je l’ai dit, d’en oublier les contraintes matérielles. Je ne voudrais pas nous comparer à eux, mais avons-nous également cette soif de la Parole de Dieu ? L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute Parole qui sort de la bouche de Dieu ! C’est ce que Jésus dit au démon qui vient le tenter dans le désert, après son baptême. Est-ce que nous avons cette faim ? Je vous propose, frères et sœurs, de prendre du temps pour lire la Parole de Dieu. Que la Bible que vous avez chez vous ne soit pas simplement un ramasse-poussière ou un volume de plus qui sert à caler la bibliothèque ! Ouvrez-là, lisez là, n’hésitez pas à la feuilleter, à la redécouvrir. Quel bonheur que d’entendre une exhortation telle que celle que nous avons entendue tout à l’heure dans la deuxième lecture ; quelle joie de relire des passages aimés, de découvrir des passages inconnus dans l’Ancien ou le Nouveau Testament ! Par exemple, lisez la 1ère lettre de St Jean : je crois qu’on là un trésor sur l’amour ! Ou alors, relisez l’histoire de Joseph et de ses 12 frères, du roi David, d’Elie, d’Elisée,… Cela nous sera utile pour notre culture générale et pour y comprendre à chaque page un peu mieux qui est Dieu, à quel point il nous aime, ce qu’il attend de nous.

Et puis, avoir cette faim de la Parole nous donnera aussi la faim de son Corps : Nous découvrirons le besoin pour nous d’une vie communautaire, d’une vie ecclésiale, comme nous l’avons découvert lorsque le Covid nous a privé de l’eucharistie. Aujourd’hui, nous avons lu l’Evangile où Jésus ne s’est pas contenter d’enseigner, mais où il a aussi donné à manger à ceux qui étaient là. Une des surprises de l’Evangile de Jean, c’est qu’il ne comporte pas le récit de l’institution de l’Eucharistie ! Mais il y a la multiplication des pains : on y retrouve toute la structure de la messe : D’abord, Jésus qui accueille la foule et qui l’enseigne (c’est l’ouverture de la célébration, et le temps de la Parole qui va des lectures aux prières universelles). Puis il demande à ceux qui sont présent leur participation : les 5 pains et les 2 poissons, qu’on a transcrit de nos jours dans la Prière Universelle et dans la quête, dans le temps de la présentation des offrandes… Vient alors le temps de l’action de grâce et le partage du pain ; je cite l’Evangile d’aujourd’hui, dont vous entendrez tout à l’heure la correspondance : Jésus prit les pains, et, après avoir rendu grâce, il les leur distribua… La communion, c’est ce partage du pain que nous vivrons tout à l’heure, après la prière commune du Notre Père ! Et pour finir, Jésus demande aux disciples de ramasser les restes : Il y en a 12 corbeilles, 1 pour chaque disciple ! Comme pour leur dire de prendre des réserves pour la mission, que tout n’est pas fini ! Et c’est la même chose aujourd’hui, à la fin de la messe, quand nous sommes envoyés : Allez dans la Paix du Christ, oui, allez annoncer à tous cette merveille que Dieu a faite en venant se donner à nous, allez annoncer son amour, aller vivre tout ce que vous avez entendu auparavant…Frères et sœurs, la messe ne s’arrête jamais ! Elle se continue à travers toute notre vie.

Il y aurait encore beaucoup de choses à dire sur cet évangile, sur le lien avec nos eucharisties, sur cette si belle lecture de St Paul que nous avons entendue ! Mais comme le temps nous est compté, comme vous avez peut-être un rôti ou un gigot au four, je m’arrêterai en vous proposant de relire ces textes : Dans votre missel, dans votre Bible, sur internet ou dans votre application favorite : vous verrez, quand on y met le nez, c’est parfois dur d’arrêter. Alors pour ces vacances, je vous souhaite, une fois de plus, une bonne et sainte lecture !

Stéphane Jourdain

Partager